Laboratoire d’apprentissage

De tout ce qui s’est dit/écrit/lu à propos de buzzz.tv cette semaine, je suis encore habité par la contribution de Michael Carpentier, un observateur privilégié des différentes péripéties des derniers jours:

«Et merde à la gang d’iXmédia qui a eu le guts d’essayer de créer qqch alors que la plupart des gens ne font qu’en parler. Un magnifique apprentissage de plus, et kudos pour les retombées publicitaires!»

Vrai qu’on a essayé. Vrai aussi que les retombées publicitaires sont là, également. Vrai aussi que le support de notre communauté ait été au rendez-vous, même si on ne devait pas être toujours agréable à regarder aller. Ce genre d’adrénaline qui vous habite… ça rend un peu fou et on peut facilement avoir l’air de «trippeux», exaltés, qui en mènent un peu trop large! Je dis ça sans savoir réellement, je n’ai pas eu beaucoup de feedback là-dessus, hormis deux copains avec qui j’ai eu peine à échanger des points de vue divergents, perdant un peu la notion du temps (il était tard dans la nuit pour un appel téléphonique) et échangeant avec le ton du gars qui veut un peu trop avoir raison; ça m’arrive parfois. Faudra que je me souvienne…

Malgré tout, je crois ce matin que je prends davantage conscience de tout ce qui s’est passé, le situant dans sa perspective et étant capable de mieux lier les intentions de ce projet avec ma pratique quotidienne qui consiste à apprendre (et faire apprendre) au contact des nouvelles technologies.

Je ne parlerai pas des apprentissages liés au monde politique; j’y reviendrai une fois que la campagne électorale sera chose du passé. De toute façon, j’ai le nez trop collé à l’action pour dire quelque chose d’intelligent. Par contre, j’aime bien la discussion chez Michael qui extrapole sur les différentes avenues possibles de développement de buzzz et surtout, qui tente de mieux encadrer la notion de «légitimité» des échantillons connexe à cette théorie d’une «sagesse des foules», bien popularisée par James Surowiecki.

«Je vois très bien la technologie de buzzz.tv être utilisée dans une salle de classe ou dans un colloque ou tous les participants (à condition qu’ils soient branchés à Internet) pourraient en temps réel s’exprimer sur ce qu’ils vivent… Le prof de cette classe ou le conférencier vivrait toute une expérience!»

C’est ce que j’ai écrit chez Michael et ça vient de différentes discussions/réflexions au fil des entrevues médias et de la participation à des rencontres (dont celle du YULBIZ MTL de cette semaine). Je crois de plus en plus aux initiatives qui donnent davantage de pouvoir de rétroaction à ceux vers qui on veut «transférer» du contenu ou de l’information. Je l’écrivais cette semaine dans une discussion au réseau «Apprendre 2.0»; une des clés qui peut enrichir la boucle de régulation s’installant entre une apprenant/informé et un enseignant/informateur est le flux émotif entourant les échanges. «Qui» pense «quoi» de ce qui est en train de se dire et jusqu’à quel point j’en tiens compte dans l’influence que je recherche?

Je ne suis pas en train de dire que buzzz.tv va révolutionner l’enseignement ou le domaine de l’information, mais j’aime à penser que ce dispositif peut devenir un outil intéressant pour aider les gens à mieux communiquer. En tous les cas, je me sens motivé à regarder de près ce filon, sans perdre de vue les autres projets intéressants qui m’occupent actuellement.

Quel beau laboratoire iXmédia a été pour moi cette semaine…

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3 Commentaires
  1. Michel Le Neuf 14 années Il y a

    «Je vois très bien la technologie de buzzz.tv être utilisée dans une salle de classe ou dans un colloque ou tous les participants (à condition qu’ils soient branchés à Internet) pourraient en temps réel s’exprimer sur ce qu’ils vivent… Le prof de cette classe ou le conférencier vivrait toute une expérience!»
    Déjà qu’on s’interroge sur la gouvernance « à l’oreille », cette fâcheuse habitude qu’on a prise de gouverner en fonction des sondages, là c’est comme des sondages, mais sans interprétation des résultats, sans analyse… Ça me questionne. Les machines à consensus, parce c’est bien de ça dont on parle, ça me fait peur. Imagine que tu vas voter à une élection. Sur la boîte de scrutin où tu déposes ton vote, tu peux voir là où le vote en est rendu, qui mène, qui perd, dans cette boîte, dans ce poll, dans le comté, etc…

  2. Michel Le Neuf 14 années Il y a

    Une machine à consensus, c’est un dispositif qui ramasse dans un paquet toutes les individualités et qui transforme ça en espèce de gros Big Brother. C’est une machine qui calme l’animal social en l’informant en temps réel de la direction qu’est en train de prendre la plus grosse partie du troupeau auquel il appartient.

  3. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 14 années Il y a

    Je vois bien ce que tu veux dire Michel (rf «machines à consensus»), mais il me semble qu’on peut s’éloigner de ce genre d’utilisation et adapter le dispositif à nos besoins.
    Par exemple, si je suis dans une classe, je peux très bien interroger les étudiants sur un éléments de ma présentation et vérifier le niveau de leur compréhension; après coup, je peux analyser qui a compris quoi, pour différencier les interventions avec ce groupe à partir des résultats.
    À l’échelle d’une société, il me semble aussi que le dispositif permettrait une bien meilleure compréhension des disparités régionales. L’aspect «temps réel» est une chose, mais l’aspect «analyse des données à posteriori» en est une autre.
    Je continue de réfléchir sur les dangers d’un emballement du dispositif sous l’angle «machines à consensus»… Gérer les indépendances me paraît possible sans tomber dans les pièges que tu décris. Piège que je ne nie pas, cependant 😉

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