Noël ne veut pas dire la même chose dans tous les coins du monde

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«Merry Crisis and a Happy New Fear» était à la une de l’édition spéciale de Noël 2007 du «Vavel magazine», un périodique Grec. On sait ce qui est arrivé en Grèce cette année…

Au Québec et partout dans le monde, c’est Noël aujourd’hui. Fête de la nativité pour les chrétiens, on se surprend à découvrir que ceux qui ont l’esprit à la fête aujourd’hui ont une panoplie de raisons différentes pour motiver les réjouissances de chacun. Personnellement, ce sont les valeurs familiales qui prennent le dessus; en quelques jours, j’ai l’occasion de renouer avec tous les membres de ma famille élargie et c’est dans le bonheur le plus total que je me laisse vautrer dans ces retrouvailles puisque tout est facile dans ma famille. Pas de tension inutile, les jeunes et les vieux se revoient avec plaisir et les jasettes autant que les jeux sont la source de belles émotions!

Au petit matin, l’un de mes plaisirs favoris consiste à flâner, seul dans mon grand lit, en surfant sur mon portable en quête de nouvelles, issues de mes réseaux. Évidemment, le jour de Noël… c’est plutôt tranquille dans mon agrégateur; les gens ont une vie en dehors du Web et plusieurs ont annoncé qu’ils prendraient une pause de la blogosphère. Je me réfugie donc dans des sujets plus corsés. Ce matin par exemple, j’ai parcouru le dernier rapport du Berkman Center for Internet and Society at Harvard University, «News and Information
as Digital Media Come of Age»; rien de bien nouveau sous le soleil…

J’allais me lever (j’ai une vie en dehors du Web moi également), quand une nouvelle qui concerne l’école m’a frappé: «Des talibans menacent de tuer les filles qui iraient à l’école». Pas très jojo… que je me suis dit. J’ai pensé à tous les efforts que nos gouvernements nous disent faire en Afghanistan pour rétablir le droit des jeunes filles à l’éducation; je me suis dit qu’il restait beaucoup à faire. Quand on pense que tout dernièrement, des jeunes filles avaient subi des attaques à l’acide en se rendant à l’école, on se dit que le retrait de nos troupes de là-bas n’est pas demain la veille. En cherchant davantage d’informations, je suis tombé sur un blogue qui s’est donné «pour vocation de combattre le dogme musulman» et qui traite justement des deux nouvelles (1, 2). Cette question de l’accès des filles à l’éducation reste tellement complexe. Quand on pense que même Lysianne Gagnon de La Presse doute du bien fondé de poursuivre la mission dans ce coin de pays dans le contexte actuel:

«Mais en vérité, ce n’était pas au nom de la libération de la femme ni au nom de la démocratie que l’OTAN a envahi l’Afghanistan. C’était essentiellement pour détruire les bases terroristes d’Al-Qaeda qui étaient abritées par le régime taliban, et prévenir d’autres attentats analogues à ceux du 9-11. Or, cette mission est accomplie, affirme Doug Saunders, l’un des plus fins analystes du Globe and Mail, qui a longuement visité les bases américaines, britanniques et canadiennes.»

Mais Mme Gagnon est aussi celle qui trouve que la parité homme-femme au Conseil des ministres est un symbole creux, alors, peut-être en a-t-elle seulement contre les féministes?

Je me suis donc remis à penser aux arguments de Charles-Antoine qui prône lui-aussi, j’imagine, le retrait des troupes du pays des talibans ayant milité «contre le sommet des Amériques, contre la ZLÉA, contre la guerre en Irak et en Afghanistan». Je suis presque déçu d’ailleurs qu’il n’ait pas poursuivi la conversation entamée à la suite de mon commentaire sur le fait que le député Amir Khadir soit devenu lui aussi lanceur de chaussure. Je suis a priori contre la guerre et je suis plutôt sympathique aux arguments de la gauche qui réclame le retrait immédiat d’Afghanistan. De là à approuver la conduite de Mountazer al-Zaïdi dans sa charge contre George Bush, vraiment pas. D’ailleurs, même Reporters sans frontières est sur la même longueur d’onde que moi sur cette question.

Comment savoir qui a raison sur ces épineuses questions de l’aide qu’on apporterait là-bas ou du tord qu’on cause par notre présence? Les militaires qui sont témoins sur le terrain pourraient s’avérer de fameux «informateurs» pouvant nous aider à y voir plus clair, mais ils n’ont pas vraiment le droit de s’exprimer.

Je m’en irai donc profiter encore davantage du bien-être de ma famille en cette fête de Noël sachant que c’est un trésor précieux. Difficile de croire que je lancerai ce soir ce sujet dans la discussion bien que l’opinion de chacun vaut cher à mes yeux; l’instant de la période des Fêtes, on préfère mettre l’accent sur ce qui nous unis plutôt que l’inverse. N’empêche que le «Merry Christmas and Happy New Year» de cette année, à l’échelle de la planète, se dit du bout des lèvres dans bien des familles et ça me préoccupe beaucoup. Je m’en souviendrai au moment de serrer les miens dans mes bras!

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