Au départ, il y a eu l’entente spécifique pour la persévérance et la réussite scolaires et les cheminements en science et en technologie dans la région de la Capitale-Nationale. Ensuite, deux synthèses (1, 2) sont venues mettre la table à une journée regroupant 300 personnes qui ont tenté de voir comment peut-on travailler ENSEMBLE?
Je n’ai pu assister à la présentation des comités stratégiques, au partage des résultats d’une enquête ni à l’intervention de Robert Bisaillon, mais je me suis repris au World Café animé avec brio par les copains de Grisvert. Voici quelques «conclusions» exprimées au terme de l’activité:
- Le mot-clé qui ressort est «Aimer» les jeunes; les aider à se découvrir, en les accompagnant dans leur cheminement, dans leurs réussites, dans leurs échecs, dans leurs activités scolaires et extrascolaires aussi, parce que ça soutient leur persévérance.
- Aider les jeunes à développer leur sentiment d’appartenance et leur amour de l’école, c’est aussi leur apprendre à réaliser leur rêve d’un milieu de vie à la mesure de leurs ambitions.
- En même temps qu’il faut constater combien les liens école/entreprise sont importants, il faut noter que les deux univers sont dans des structures assez rigides qui ne favorisent pas souvent le rapprochement. Dans nos ateliers de travail, on a parlé des portes qui claquent sur les doigts des gens d’affaires chaque fois qu’ils osent s’approcher des écoles primaires et secondaires; les intervenants et la population les accusant de ne rechercher que leur profit ou de la publicité. De l’autre côté, les entreprises ont trop tendance à ne vouloir combler que leurs besoins en main-d’oeuvre et mettre de côté les valeurs éducatives. L’intérêt des deux «partenaires devrait être de supporter les apprentissages des jeunes, mais…
- Pour développer plus de liens entre les jeunes et les scientifiques, il faudra surmonter la légendaire «hantise» des sciences manifestée par les enseignants surtout au primaire; il y a des mythes à briser… sciences = élite, sciences = difficultés!
- Le comportement des jeunes change avec le temps; les écoles doivent aussi évoluer pour s’ajuster aux usages des jeunes en matière de TIC.
- Il y a eu de bons mots pour le renouveau pédagogique toute l’après-midi; des mécanismes de veilles semblent vouloir naître pour s’assurer des effets dans le développement d’une relève scientifique et de la persévérance scolaire.
Je retiens de ma journée une phrase prononcée dans un échange animé: «Les profs doivent devenir de meilleurs «poseurs de questions» plutôt que de demeurer d’excellents «donneurs de réponses»!
Bref, un exercice engageant, mais avant de voir les résultats concrets, faudra passer de la parole aux actes et de ce côté, rien n’indique, que l’excellente compréhension des problèmes suffira à changer la donne. Plus de «bottines qui suivent les babines» comme dirait notre maire; c’est ce qu’on souhaite!
Mise à jour du lendemain: Quelques billets, ailleurs dans ma blogosphère, traite du même sujet: à lire chez François Guité, Clément Laberge, Jean-Sébastien Bouchard et Philippe Dancause.
Tags: "Administration scolaire" Partageons le savoir
«il y a des mythes à briser… sciences = élite, sciences = difficultés!» :
Je suis d’accord avec cette affirmation, mais il faut aussi éviter de focaliser uniquement sur les sciences : celles-ci ne sont pas un dieu ou un absolu. À trop vouloir mettre l’accent sur les sciences, on en oublie les arts qui sont aussi importants pour une partie des jeunes moins scientifiques !
Pas évident d’offrir une formation complète et qui rejoint chacun dans ses spécificités !
Une petite réflexion, comme ça, me vient à l’esprit en lisant le commentaire de Sylvain: nous n’avons peut-être pas parlé d’arts, mais nous en avons fait! 300 personnes avec des crayons de couleur en main en train de dessiner sur des nappes et des post-it, il me semble que ça se rapproche de la création artistique, ça? (les photos sont maintenant publiées sur le site cité dans le billet ci-haut). Certes, le focus était plus axé «relève en science et en techno» mais il y avait de l’art partout dans la salle à la fin de la journée.