L’université Française dans un tourbillon qui n’en finit plus

Je lis à chaque semaine les revues de presse de Philippe Watrelot et je suis estomaqué de l’ampleur du conflit qui dure depuis trois mois en France entre les universités et le gouvernement. Je suis loin de comprendre les tenants et aboutissants, mais j’ai beaucoup apprécié la semaine dernière de recevoir un dossier complet du Journal Le Monde sur le sujet qui m’est apparu comme étant un des documents les plus instructifs pour comprendre ce qui se passe chez nos cousins, «Radiographie d’un conflit» (pdf, 1.3 Mo). Tous les acteurs qui ont approché cette crise ont pris des coups. Une enseignante résume…

«Le fond de l’affaire, c’est le contrôle politique des esprits, via les enseignants chercheurs: on les “tient” par ce nouveau statut [proposé par décret, la loi LRU] et par le financement. Désormais, en dehors de certaines thématiques, impossible d’avoir de l’argent».

Cette photo issue du dossier ci-haut mentionné parle d’elle-même…

Moderniser l’université semblait inévitable. Le conflit était prévisible, mais l’ampleur de la grogne elle, a probablement pris de court un gouvernement qui semble avoir choisi le ton de la hargne contre les profs pour espérer faire passer la pilule. «Mépris gouvernemental» est l’expression qui revient la plus souvent dans les courriels que je reçois d’universitaires d’outre-mer. Je n’entrerai pas ici dans les détails plus techniques, mais essentiellement, on exige (le congrès du SNESUP) «le retrait du projet de décret statutaire». Des amis m’indiquent également des gros problèmes de mobilisation au niveau des syndicats puisque souvent, les grèves et les bloquages sont votés par moins de 10 % des personnels enseignants titulaires. Le temps semble propice à «la radicalisation du mouvement»! Comment tout cela se terminera-t-il pour ceux qui doivent essayer de poursuivre une scolarisation, aujourd’hui et demain?

Je recommande la lecture du dossier cité tout à l’heure en même temps que je recevrai avec plaisir tout commentaire des internautes Français qui pourront mieux nous éclairer. La France n’est pas le pays le plus facile à réformer, ça, on le savait. Mais faut-il que les dirigeants (gouvernementaux et syndicats) soient animés avec autant d’arrogance pour faire valoir leur point de vue? Quelle place reste-t-il pour les antiblocages? Voici un point de vue dont on me parle souvent… (400 000 visionnements).

Mise à jour du lendemain, fin de journée: La journée semble avoir été vraiment difficile à Lyon où il est rapporté que trois étudiants auraient subi de la violence de la part de vigiles privés et de la police. Je remercie François qui vient de poster un commentaire nous décrivant comment il a vécu sa journée. Je suis allé à Lyon 2 dernièrement; les événements d’aujourd’hui rapportés par un collectif autonome me glace le dos. Évidemment, c’est un récit (appuyé de photos) qui vient de l’intérieur, mais impossible pour moi de ne pas hyperlier étant convaincu que ces événements perturbent fortement ceux qui l’ont vécu. Bon courage à tous. Renseignements supplémentaires, par ici et par là…

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