«Imaginer si tous les enseignants, dans tous les cours, sur toutes les sessions, développaient ces outils… Nous aurions probablement des élèves beaucoup mieux préparés… Peut-être moins dociles, mais mieux préparés.»
Que j’ai aimé lire cet extrait d’un article d’un enseignant en Technologie de l’électronique industrielle du Cégep de Thetford, «Le portfolio, outil d’apprentissage et d’évaluation»! Je ne dois pas être le seul puisqu’après avoir publié un petit résumé sur Twitter, j’ai compté au moins six relayeurs qui ont pointé vers le topo de Errol Poiré.
Bien entendu, on comprendra qu’un prof qui témoigne ainsi de ses usages du portfolio numérique a tout pour me plaire, mais c’est vraiment son appel à faire différemment qui m’a saisi:
«Si les rôles changeaient. Si on plaçait l’élève au centre de son apprentissage. Si on lui donnait la possibilité de gérer son apprentissage. De délaver son cerveau. De lui permettre de penser. De s’exprimer. D’être créatif. D’être son coach. Suis-je hérétique?»
Du coup je me suis demandé si M. Poiré n’avait pas un lien de parenté avec un certain Gilles Jobin…
Ce n’est pas tous les jours en éducation qu’un intervenant lance une invitation à se montrer moins docile; il ne faut pas la laisser passer. Les discours dans l’univers du scolaire n’ont de cesse de dénoncer le manque de conformisme des jeunes. Prendre son rang, observer les directives, écouter les consignes, garder le silence et suivre les cours sont les dictas les plus «à la mode» dans les classes, et ce, depuis tellement longtemps. On reproche tellement aux étudiants de ne plus être capables d’écoute et de respect. Pourtant, si on les encourageait un peu plus à penser «out of the box», on serait peut-être surpris de tout ce qu’ils ont comme ressources pour collaborer. À force de ne solliciter que leur «coopération», on les contraint peut-être à rentrer dans un moule? J’ai toujours trouvé que l’école en général survalorisait le conformisme alors qu’en dehors, en société, cette même vertu était capable de vous tuer plus souvent qu’autrement.
J’exagère?
Les collègues qui m’ont côtoyé pendant vingt-deux ans dans mes diverses fonctions dans des établissements scolaires savent que le mot «discipline» fait partie de mon vocabulaire. Un bon code de vie, construit en communauté, respecté et conséquent, fait partie des «essentiels» de tout milieu de vie. Cela dit, préparer des étudiants, les instruire, contribuer à ce qu’ils soient «socialisés» et qualifier leurs apprentissages, ça signifie aussi, et surtout, leur apprendre comment s’affirmer. C’est ce que j’aime dans l’article de M. Poiré. On ressent qu’il ne veut pas enfermer la connaissance ni celui qui apprend; il me paraît être du côté des libérateurs…
Et heureusement, il n’est pas le seul. J’en ai croisé plusieurs dans mon parcours et j’en côtoie de plus en plus. Pour quelques enseignants qui cherchent absolument LE «mode d’emploi», il y a le double, souvent le triple qui les invente ou les adapte, tout dépendant avec qui ils ont à «composer».
M. Poiré, vous avez fait ma semaine, presque à vous seul…
Merci!
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Si j’ai fait votre semaine… vous avez fait mon année!
Merci pour cet oxygène.