Une autre école renonce aujourd’hui à une contribution de 200 000 $ d’Hydro-Québec. Depuis les événements de la semaine dernière, ces commandites de la société d’État ne semblent plus faire «le bonheur» des fondations de plusieurs collèges qui avaient conclu (ou étaient sur le point de conclure) des ententes à ce niveau. Je ne ferai pas la liste ici, mais des gens avec qui je suis resté en contact dans le réseau privé me confirment que la situation du Collège Notre-Dame n’était pas unique (on confirme le nom d’une autre école ici). Pourtant, plusieurs écoles publics et privées manquent cruellement de fonds…
Hydro avait le sentiment «d’investir», pas nécessairement l’impression de «donner» dans ces institutions. Maintenant, les écoles (par l’entremise des fondations) doivent remettre en question «ces ententes» parce que c’est loin d’être perçu comme étant «une bonne affaire»! Accepter de l’argent public de la société d’État dans le contexte où les écoles publiques manquent cruellement de ressources, prête flanc à du favoritisme privé vs public, ce qui ne passe pas, dans l’opinion publique, bien entendu. Disons que les collèges en question sauvent «les fesses» de certains dirigeants d’Hydro, mais se protègent quelque peu, aussi!
Le citoyen corporatif Hydro-Québec a très mal géré son programme de commandites, au moins au niveau des communications et la seule option qui reste maintenant est d’inviter les écoles à faire marche arrière. C’est dommage pour tout le monde… au public comme au privé!
On va s’entendre sur le fait que c’est difficile d’admettre qu’on puisse faire indirectement ce que la loi ne permet pas de faire, directement! Le financement des écoles, il y a des lois (et des règles budgétaires strictes) qui «gouvernent» ce domaine. Bien sûr, avec les problèmes de financement, ont poussé comme des champignons, les fondations et les campagnes de levée de fonds pour pallier au manque de ressources, mais c’est devenu une vraie jungle, ce domaine, parfois occulte, de l’administration scolaire. De nombreux projets d’infrastructure (terrains de soccer, football, gymnase, etc.) au niveau des écoles privées et publiques sont supportés par de l’argent public (et privé) et tenter d’en faire la liste serait aussi difficile qu’inutile. Dans les cas qui nous occupent, Hydro ne finançaient pas directement ces projets, mais les fondations qui se proposaient de le faire… Problème…
Ces questions de financement sous forme de commandites ne sont que de la poudre aux yeux qui masquent les vrais problèmes. Un jour, il va falloir remettre en question l’importante part du financement «par tête de pipe» et, en particulier, le dogme de la pleine subvention (autour de 60% de celle au public) aux quelques écoles privées, principalement situées sur «l’île de Montréal» (il y en a une quinzaine) qui «sur-sélectionnent» tout en enregistrant d’importants surplu$! Aussi, il va falloir parler du palier mitoyen entre les écoles et le gouvernement provincial qui gobe sans valeur ajoutée beaucoup trop, des ressource$ dévolues à l’éducation au public.
Actuellement, et pour les quelques prochaines semaines, les $$ d’Hydro-Québec ne sont pas les bienvenus dans les institutions privées, surtout parce qu’il y a une perception d’iniquité entre elles et les institutions publiques. Il faudra régler cette question. En vraie, pas seulement au niveau des perceptions. Ensuite, on pourra requestionner les pratiques d’Hydro-Québec (et des autres ministères/sociétés d’État) au niveau de ce qui leur est permis (et pas permis) pour favoriser des projets (éducatifs, infrastructure, etc.) auxquels ils croient et auxquels ils veulent être «associés»!
N.B. Informations complémentaires… un éditorial d’André Pratte, cette phrase d’un document corporatif de HQ qui mentionne qu’en 2008, la société d’État a cumulé plus de 25,9 millions de dollars en dons et commandites au Québec et un autre chiffre (issu de cet article), «1 217 450 $» qui représente le montant total des commandites sportives accordées par Hydro-Québec, sur l’île de Montréal, en 2008.
Mise à jour du lendemain: Je l’écrivais hier, «D’autres écoles privées ont reçu des fonds d’Hydro en 2008». Ça contre-dit un brin le début de l’argumentaire de Josée Legault dont j’aime beaucoup les billets, normalement, mais qui cette fois-ci, sonne une charge inutile contre Thierry Vandal.
Autre mise à jour du lendemain: Une véritable chasse aux sorcières est en train de se propager aux chroniqueurs en cette rentrée… Prenez François Pouliot sur argent.canoë.ca, «Un spécialiste chevronné des entreprises cotées en Bourse et des questions financières». Dans ce billet publié aujourd’hui, il exige une enquête «sur les numéros 1 et 2 d’Hydro». Un de ses arguments: «Outre le soutien universitaire, seulement deux écoles ont reçu ces dernières années une aide significative d’Hydro : Notre-Dame et Brébeuf». Faux M. «le chevronné»!
Mise à jour du 20 août: Mme Legault a changé son billet, discrètement, ne parlant plus maintenant des «deux seules écoles appelées à jouir des largesses d’H-Q…». Heureusement, j’avais fait une saisie d’écran… M. Pouliot est beaucoup plus «éthique» et se sert des commentaires de son blogue pour rectifier le tir.
Mise à jour du 3 septembre: Cyberpresse annonce ce soir qu’Hydro-Québec se donnera une nouvelle politique en matière de dons et de commandites et que les écoles privées n’auront plus droit aux subsides de la société d’État.
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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«il va falloir parler du palier mitoyen entre les écoles et le gouvernement provincial qui gobe sans valeur ajoutée beaucoup trop, des ressource$ dévolues à l’éducation au public.»
Ça fait plaisir à lire 😉
À titre d’ex-directeur régional du sport étudiant (Cantons-de-l’Est) je suis d’avis qu’un soutien financier à une école (qu’elle soit publique ou privée) demeure absolument nécessaire alors que nos infrastructures sportives laissent à désirer dans un momentum de décrochage chez les ados!
Le MEQ subventionne déjà une école publique par commission scolaire pour soutenir les fameuses écoles de sport-étude et ne permet pas à une école privée de faire la même chose (j’ai déjà demandé à l’ex-ministre de l’Éducation de me justifier cette façon de faire sans obtenir une réponse satisfaisante)! Que des écoles privées ayant acquis une réputation comme celle du CMND puisse obtenir une aide d’une Corporation ne m’empêche nullement de dormir et j’aimerais que les écoles qui le méritent (évaluation de leur système sportif/éducatif) puissent obtenir une telle aide…qu’elles soient publiques ou privées! J’ai personnellement commandité de ma poche à une certaine époque une petite école privée pour lui permettre de se positionner en sport…J’en paie encore le prix!!!
J’en ai vraiment marre de cette guerre privée-publique alors que nos écoles ont de plus en plus besoin de locaux sportifs pour accrocher nos jeunes.
Les fameux paliers gouvernementaux! Que ce soit en Santé ou en Éducation, des milliards sont perdus dans cette machine improductive et dollarophage! Que nos enfants iraient mieux, que nos malades seraient mieux soignés si 80% de ces budgets servaient vraiment à ce qu’ils sont réellement destinés: Éduquer et soigner.
Quant à cette histoire de dons d’Hydro (entre autres) aux écoles privées, tu as raison qu’au niveau des communications, ils ont été navrants. C’est vrai que le lien du PDG d’Hydro et le Collège Notre-Dame n’a rien pour aider et est surtout très malhabile. Ce qui est malheureux maintenant c’est que tous les autres écoles vont être pénalisées. Dommage.
Parce qu’entre toi et moi, en donnant aux écoles, on était au moins certains que ces fonds se rendaient directement aux étudiants et étaient bien utilisés! 🙂