On a beaucoup improvisé au BarCamp du jeudi soir de Ludovia 09 et il convient de revenir sur l’exercice parce que trop de choses se sont passées en très peu de temps…
C’était le troisième ou quatrième BarCamp de l’événement Ludovia et d’entrée de jeu, Éric Delcroix, Caroline Jouneau-Sion et moi s’étions dit que ce serait chouette de pouvoir faire vivre un BarCamp plus proche des règles de l’art de la formule: «Une participation et un engagement total des participants dans le rythme de l’événement!»
Cela dit, on s’était entendu sur un scénario:
- D’abord, animer les participants et leur demander d’identifier tous les sujets possibles de discussion autour du thème choisi par les organisateurs, «Les réseaux sociaux pour l’éducation». À la lumière de ce qui s’est passé, je me demande si «l’éducation», on n’aurait pas oublié de l’ajouter quand on a donné le thème à l’oral…
- Ensuite, après «avoir accroché» (à l’aide de punaises de fortune) à un arbre tous les sujets entendus, on devait demander aux participants de les «regrouper» en trois catégories, voulant par là subdiviser le groupe et s’assurer de discuter de tout, dans le temps que nous avions (plus ou moins 60 minutes).
- Former trois groupes en permettant à chacun de se regrouper autour des sujets de son choix, ayant pris soin de donner un titre «au nuage» de sujets ainsi obtenu.
- Une fois la discussion entamée, nommer un rapporteur, prendre le temps de discuter et ramener l’essentiel de ce qui aurait été dit au groupe, en plénière. Si possible, permettre aux participants de réagir à ce qu’ils auraient entendu.
On a réalisé vers 18 h que le BarCamp se déroulerait à l’extérieur, sur une terrasse d’un bar (BarCamp???), après que les participants aient terminé le dîner (souper). Nous avions convenu de nous donner un défi supplémentaire: intégrer les gens de l’extérieur voulant se joindre au groupe, par Twitter. L’invitation avait été faite par l’entremise des gazouillis d’Éric et de moi, puis relayés par quelques personnes. En cours de soirée, nous avons réalisé qu’il n’était pas possible d’envisager le début à l’heure prévue, le repas ne se déroulant pas exactement selon l’horaire préétabli. Des gazouillis de dernières instances repoussant de vingt minutes le début de l’activité ont été «postés». Au moment du signal du début de l’activité, nous avons constaté qu’à peine 40% des participants au repas voulaient participer au BarCamp et nous avons foncé, tête première, avec les «volontaires» et les gens en ligne… Nous avons donné quelques explications sur la procédure en commençant, aux gazouilleurs et aux gens présents à la terrasse du bar. Dès les premières consignes, une voisine de la terrasse nous a informés que nous faisions tellement de bruit que «son bébé s’est réveillé»; elle nous demande de baisser le ton. Au travers des murmures de ceux qui ne se sont pas «branchés » sur le BarCamp, on commence à faire sortir les sujets. Caroline tente de relayer sur Twitter ce qu’elle entend et Éric accroche à l’arbre les dix-sept suggestions reçues. Je lui passe le relais au niveau de l’animation pour le segment «regrouper en nuages» et je tente de voir si sur Twitter, on n’aurait pas oublié de gazouiller certains sujets par le «hashtag» #ludovia09. Les sujets étant regroupés, on réussit à former trois groupes et, Éric Caroline et moi, on se répartit dans les trois groupes qui sont composés de cinq à douze participants chacun. Il y a toujours une bonne trentaine d’autres «Ludovistes» qui ne nous suivent plus et apprécient la terrasse.
Nous avions décidé d’utiliser trois «hastags» différents, un par groupe: #ludo1, #ludo2 et #ludo3. J’ai eu la chance de compter sur un autre gazouilleur dans mon équipe qui propose de gazouiller à ma place; j’accepte. Pour une raison que j’ignore, il choisit le «hastag» #ludo01… J’ai bien pu l’induire en erreur!
À quelques reprises, j’ai connaissance dans mon groupe que notre ami gazouilleur François Hesdin rapporte quelques suggestions. Je suppose qu’Éric et Caroline peuvent faire la même chose, mais je n’ai aucune idée si les gazouilleurs, eux, savent si on tient compte de ce qu’ils publient. Dans mon groupe, nous sommes une bonne douzaine et ça discute ferme. J’ai une rapporteuse qui est discrète et super efficace, mais mon groupe n’est pas facile à animer; parfois, il y a trois conversations simultanées. Le chef cuisinier vient me voir au bout d’une quinzaine de minutes me disant qu’il aimerait bien servir le dessert et me demande s’il en a pour bien longtemps à «attendre encore». Je lui demande une vingtaine de minutes, espérant retourner en plénière dans cinq minutes et espérant que les rapports se donneraient «rondement». Nous réussissons à revenir en plénière au bout de sept/huit minutes et au moment de commencer avec le premier groupe, je réalise que les autres participants sur la terrasse n’ont rien à cirer de cette phase de notre BarCamp; nous avons beau leur demander «leur collaboration»… les trois rapports se livrent dans la cohue totale. À ce moment, je perds de vue ce qui se passe sur Twitter, mais je capte en passant un gazouillis de Florence au moment où le rapporteur du groupe de Caroline termine son allocution; je le déclame fièrement, mais je bute sur le mot «obfuscation». Hum… dans ma tête, je me dis que je n’ai pas choisi un gazouillis très facile à décoder. À ce moment, le bruit de fond sur la terrasse est à son maximum et le dessert est en train de circuler. Je mets fin au BarCamp, après avoir consulté du regard mes braves camarades et nous sentons que les gens ont tout de même compris ce qu’était un BarCamp. On se dit qu’on vient de vivre une des expériences de BarCamp les plus troubles qu’il soit possible de mener, mais nous étions là pour expérimenter… c’est fait!
Voilà ce dont je me souviens. Mes camarades, les gazouilleurs et les autres viendront compléter/corriger s’ils passent par ici. Je sors de cette expérience avec le souvenir d’un BarCamp fou fou fou, certes, mais très instructif. En particulier sur le nombre de contraintes à se permettre de gérer pour espérer arriver au bout de son rouleau…
N.B. Quelques réflexions pertinentes de Florence Meichel à lire ici, en lien avec ce billet, «Internet , hyper-presence et rapport au corps».
Suite au commentaire #10…
Crédit photo: Hélène Ormieres. D’autres photos du BarCamp ici.
– troisième BarCamp 😉
– C’est Caro qui c’était trompé au préalable… pour ma part, j’ai jonglé avec #ludo03 et #Ludo3 🙁 et j’indiquai briévement que l’on tenait compte de l’avis des twittos 😉
Petit détail, pour l’animation de mon groupe, l’un des participant avait bien vécu dans la première partie du repas… donc, pas facile à animer…. et un rapport avec quelques inexactitude.
Les échos, malgré notre improvisation a été apprécié semble t-il et plusieurs personnes ont été ravi de découvrir à quoi pouvait ressembler un « vrai » Barcamp. C’est ce que l’on m’a dit aujourd’hui 🙂
Donc, pour ma part, je considère que nous avons réussis ce « barcamp » et que cette nouvelle expérience devrait nous permettre d’animer presque tout type de Barcamp :-))
Dernier détail, j’ai été ravi d’organiser ce barcamp avec toi, mais cela tu t’en doutais ;-))
Le pire Éric… c’est que quand je repense à ce qui est sorti des rapports de groupe, je trouve que les discussions ont été super songées! Faudrait remettre la main sur les notes des rapporteurs.
Comme je te l’écrivais sur Twitter, je recommencerais avec vous deux… demain… heu… la semaine prochaine!
Ton texte est si évocateur que je pouvais pas m’empêcher de rire en l’imaginant. Mais pas sûre que j’aurais trouvé ça si drôle dans la réalité. Garde les meilleures anecdotes pour Clair, en janvier ;-))
À bientôt !
Merci à Mario de nous faire revivre cette aventure ! L’historique est disponible sur #ludovia09 à partir du tweet qui indique les ashtags #ludo1#ludo2 et #ludo3. Il eut fallu les afficher je crois…
Pour ma part j’annonçais les tweets au fur et à mesure et j’y répondais avec les suggestions du groupe.
L’important c’est de faire mieux la prochaine fois ! Ceci dit j’ai été questionnée au retour par des participants emballés par notre barcamp. Mes propositions :
– énoncer une problématique
– écrire tags de manière lisible pour tous
– éviter de faire ça dans un restau bondé, entre la poire et le fromage !
– prévoir un 3ème temps pour aller plus loin.
Mais c’était qd même le barcamp le plus barcamp de ces qq jours !
Pour le BarCamp:
Temps de trajet acceptable
Accessibilité
Groupe pré organisé
L’utilité de la rencontre physique est réel
Logistique assurée: le boire et le manger
Les pique-assiettes sont filtrés
Contre le BarCamp:
Frais de voyage importants
Lieu de réunion insalubre ou dangereux
Regroupement de carpes carnivores et de lapins crétins
Les négociations de couvre-feu peuvent se faire autrement
Rien à boire ni à bouffer, insectes venimeux
Des preneurs d’otage ont été invités par mégarde
Un outil qui sert à découvrir l’outil ?
Je me suis fait virer d’une équipe éditoriale lorsque j’ai osé dire ça d’un nouvel outil pédagogique traversé par les NTIC de toutes parts.
Donc OK pour votre bilan
Mais du point de vue des participants ?
Moi j’ai vécu cela à travers les gazouillis et je trouve qu’il aurait fallu créer une twitcam par groupe pour que l’on puisse suivre les discussions en plus des twits.
Au début il aurait peut être aussi cadrer plus fortement les débats. Les 3 thèmes étaient peut être trop généraux, il aurait fallu choisir des trucs plus spécifiques.
Mais globalement l’expérience valait le détour 🙂
Merci à vous.
A la terrasse du Coulubret d’Ax-les-thermes, je degustais tranquillement un armagnac de 85 avec Caroline et d’autres, lorsqu’on nous a prié de nous joindre au BarCamp sur les reseaux sociaux.
Conséquences immédiates, le dessert a été reculé, Caroline a quitté la table en buvant cul sec son armagnac pour co-animer la chose et j’ai trouvé malpoli de déserter, moi aussi, la table et les conversations que nous avions alors ensemble avec les autres convives.
D’autant que le thème sur les réseaux sociaux cela faisait un peu court, alors que l’on aurait aimé les réseaux sociaux et l’Ecole, ou quelle(s) plus value pédagogique avec ces outils… juste un lien même minime avec le thème général du colloque.
De loin, l’arbre et ses post-it cela m’a rappelé l’IUFM de Paris il y a 15 ans… (ce n’est pas un compliment dans ma bouche même si tu ne peux pas comprendre Mario, il faut l’avoir vécu). Je ne suis pas un adepte de l’écriture a plusieurs dans ces circonstances là, qui me donne l’impression de retourner a la maternelle.
Je vous suggère donc pour l’an prochain de ne pas céder aux gentils organisateurs et de demander une vraie salle distincte du bar du Coulubret, qui est fait d’abord pour boire, fumer et décompresser, à un horaire « normal » ou « after » mais si possible pas à l’heure du déjeuner (toujours désagréable de voir la moitié des gens avec qui vous êtes en train de causer se lever pour une ronde autour d’un platane) et de choisir sujets et méthode en lien avec la problématique générale.
Opinion personnelle cela va de soi, mais dans la partie non barcamp du Coulubret, nous avons parlé des ENT à l’imparfait, commenté la nomination et l’arrivée la semaine prochaine du Député Jean-Michel Fourgous dans une réunion de la SDTICE… pour les initiés c’était bien également.
Vivement Ludovia 2010 !
Je ne voudrais pas que Caroline soit la seule des animateurs à porter le bonheur d’avoir animé sous les effluves de quelques gorgées de cet armagnac de 85… j’en étais 😉
Voilà qui est bien envoyé Pierre Louis. Je retiens…
Merci de ce billet et des commentaires. Vu les conditions de « travail » vous ne pouviez pas faire mieux. !!
J’ai un petit reportage photos qui illustreraient bien vos propos..Je les envoie où?
@gallypette : la twitcam aurait été une bonne idée effectivement… mais, nous reconnaissons volontier que nous avons beaucoup improvisé, même si nous avions bien médité notre plan d’action 🙂
Difficile de cadrer les débats avec 17 suggestions et dans l’urgence 🙁
@Hélène vite, vite, les photos 😉 Je peux les mettre dans Flickr et sur Facebook si tu veux… Tu peux juste me les envoyer ou me fournir un lien pour les récupérer si tu veux.
Arrivé au Québec, j’avais dans mon courriel les photos de Mme Ormières que je me suis dépêché de republier sur Flickr. Un gros merci à vous gente dame…
Ayant fait partie du groupe de Mario et étant de la partie pour ce qui du groupe « difficile à animer » 🙂 j’en viens à comprendre mes remarques régulière du style « faudrait préciser de quoi l’on parle ». C’est tout simplement lié au fait que nous n’avons pas limité la problématique à celle de l’usage des réseaux sociaux numériques dans un contexte d’éducation et que donc ce soit un peu parti dans tous les sens. Parler de Meetic de Facebook, des blogs et autre nous a fait partir dans tous les sens. Je confirme en tant que participant que le temps a manqué pour discuter, que la parole des rapporteurs était couvert par le brouhaha, que nous avions déjà pas mal accompagnés les tapas de boissons diversement alcoolisées et que le mix participants et non participants n’était vraiment pas facile à gérer. En tout cas ça reste une bonne expérience, on a pu discuter et préciser ensuite pas mal de chose jusqu’à 2h du mat, des gens qui ne savaient pas ce qu’était cet exercice ont été enthousiastes. Il me reste juste à regretter les punaises enfoncées dans l’écorce du pövre platane de la terrasse du Couloubret 😉 J’espère que l’on remet ça l’an prochain (sans punaises) ! Merci à Mario et à Eric.