Ces derniers jours, j’ai lu beaucoup de textes gardés dans mes signets qui reflètent des points de vue très critiques envers des auteurs pour qui j’ai beaucoup d’estime. Les arguments utilisés pour critiquer certaines positions des Marc Prensky, Danah Boyd ou autres me semblent pertinents à considérer, ne serait-ce que parce que les données transformées en informations puis en connaissances et en savoirs restent assez fragmentaires sur des sujets comme l’éducation, les nouvelles technologies et les «digital natives»!
L’événement «Pour voir l’éducation autrement…» arrive à grands pas et une excellente question a été posée dans ce billet d’un des critiques les plus farouche de la réforme actuelle en éducation: «Quel travail de réflexion préalable à la rencontre les participants à Clair 2010 auront-ils à faire ?» Le commentateur à l’origine de cette question se demande même si cette préoccupation est légitime et, ma foi, dans un contexte où le principe de ces rencontres sous forme de «non-conférence» est justement que les gens qui s’y présentent y vont pour participer activement non pas pour «être gavés» par une petit groupe d’experts, il m’apparaît nécessaire de préciser «ce devoir» de préparation. Je crois en effet que ça passe par la lecture de points de vue critiques…
Je retiens donc ces quelques textes:
- Génération C, Danah Boyd et l’éducation: erreur d’appréciation
- Mythes et réalités dans l’intégration des technologies
- The ‘digital natives’ debate: A critical review of the evidence
- Net Gen Skeptic
- Serious games, réalité augmentée etc… nouveau paradis ?
Un autre commentaire du billet de Normand Baillargeon me paraît devoir être pris en considération dans notre préparation:
«Je fais partie de celles qui croient que les TICE pourraient faire partie de la solution, tout simplement parce qu’elles facilitent la communication avec les apprenants. Elles ne seront pas une solution, car, d’une part, nous n’en avons pas les moyens et d’autres part, parce que si les TICE doivent servir les apprentissages, dans les faits, c’est souvent l’inverse qui se produit: pour une technologie donnée, on cherchera une utilité en salle de classe. Ridicule.»
Puisque l’objectif n’est pas «de faire entrer de force dans la gorge les prochains bidules à la mode», mais de voir comment on peut «chercher des pistes pour composer avec les transformations dans le support au savoir qu’apporte Internet», je suggère aussi quelques lectures (ou visionnements) pouvant s’avérer utiles, dans la perspective d’un certain débat sur l’école et sur les stratégies d’apprentissage:
- Votre école vous accorde-t-elle le droit d’être créatif?
- 15 TED Talks for Teachers to Watch Before 2010
- Sociality Is Learning
- J’enseigne… Mais comment apprennent-ils? Socioconstruire, un incontournable
- Comment favoriser la métacognition à l’aide des TIC
- Le blogue, un outil qui a du potentiel
- Un essai d’utilisation de Twitter en cours
- Le savoir n’est plus un gage de pouvoir
- Filtrer le Web, quelle bêtise !
- L’éducation aux médias : une histoire de prépositions et de développement durable
Ces quelques lectures nourriront sûrement l’esprit de celles et ceux qui convergeront à Clair. J’ose croire un débat riche et intelligent sur les VRAIES questions s’y déroulera. Il serait dommage que le débat ne soit qu’une bataille blanc-noir de technocentristes bébelleux vs puristes/nostalgiques, ou encore pire, aucun débat. Je prédis (puisque c’est de circonstance en cette fin d’année) que le point d’ancrage sera, sans forcer, celui de la qualité des apprentissages, ces apprentissages requis pour vivre pleinement le 21e siècle.
Il serait dommage que le débat ne soit qu’une bataille blanc-noir de technocentristes bébelleux vs puristes/nostalgiques, ou encore pire, aucun débat.
[…] : Ce n’est pas la première fois que j’écris ici concernant Normand Baillargeon (1, 2, 3, 4). Il pourrait s’avérer utile de consulter certains de ces billets pour contextualiser […]