Il s’agit des Digiborigènes. Le mot – devrait-on parler ici de «concept» – vient de Yann Leroux, le psy des geeks. À moins que ce soit le geek des psy… je ne sais plus trop. De toutes façons, j’aime le type autant que les allégories qu’il utilise, mais l’idée de ce billet est moins de traiter de l’inventeur que de cette «peuplade exotique qui conte et recompte ses épopées digitales».
Les aborigènes des mondes du numérique exercent-ils leur leadership?
Ils habitent «le pays» depuis l’origine, soit. Mais la dernière des caractéristiques identifiée par Leroux me fait suer:
«Ils regardent avec un sourire condescendant les digital natives (ceux qui sont nés avec Internet). S’ils constatent leur aisance à naviguer sur le Net, ils sont convaincus que l’accumulation de galères leur a permis d’acquérir une bien meilleure maîtrise de l’outil.»
Pourquoi? Je ne sais pas. Mais ce regard d’en haut ne me dit rien de bon pour la suite des choses. Je fais l’hypothèse qu’on peut difficilement aider – ou encadrer – efficacement ceux envers qui on manifeste une attitude hautaine. La bienveillance teintée de mépris se ressent et à ce titre, je comprends pourquoi trop de ces natifs entretiennent de la méfiance envers les patriarches.
J’espère que je me trompe.
Les digiborigènes ne méritent pas le mépris. Mais pour attirer le respect, ils devront démontrer plus de déférence envers ceux qui succèdent et qui demeurent des prénumériques, après tout.
Pourquoi n’auraient-ils pas envie de devenir une sorte d’autochtone des temps modernes? Il y aurait tant à faire en réinventant le rapport qu’ils entretiennent avec ceux qui façonnent aujourd’hui les nouveaux territoires…
Les digiborigènes pourraient faire une grande différence.
Je leur tends la perche.
Nous avons besoin de vous.
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J’espère ne pas servir de Totem dans les olympique numérique. (vancouver 2010)
Bonjour Mario !
C’est drôle le net ! Je cherchais une boutique digiborigenes que j’avais créée il y a quelques temps et je tombe ton article reposté chez les Explo. Je souris a ce mot que j’avais inventé. Et puis je vois « mépris ». Alors je lis de plus près. Je vois la signature : Mario Asselin. Alors je relis !
Je me rappelle pas avoir écrit le passage qui t’a fait suer ! Je vais faire quelques recherches. L’article « original » a été pris et repris sur plusieurs sites avec à chaque fois des variantes. J’ai laissé faire parce que je crois que c’est là une caractéristiques et une force des mondes numériques
Tu as raison : quiconque regarde de haut ne peut rien transmettre, à part du mépris. De mon expérience, les digiborigènes n’ont pas cette attitude. Ils peuvent être impatients, piètres enseignants, brusques, mais pas méprisants.
Tu as encore raison : ceux qui viennent après les digiborigenes sont comme des nouveaux né. Le temps fonctionne étrangement ici ! Et il est bien possible que les digiborigenes ne soient qu’un feu de paille. Le net a si changé depuis le RTC et il est possible que les digiborigènes n’aient été là que pour accoucher du web 2.0. Quelle ironie !