Cette nouvelle circule depuis deux jours sur les réseaux numériques. La revue Wired titrait «Ning Fails at Free Social Networking». Sur un billet du blogue de NING, il n’y a aucun doute à entretenir pour ceux qui avaient investi dans ce contenant pour développer leur communauté: tu payes ou tu déménages…
«As part of this change, we’ll be phasing out our free service. On May 4, 2010, we will share with you all of the details of our new offering, including features and price points, through a series of blog posts, emails, and conference calls. We recognize that there are many active Ning Networks for teachers, small non-profits, and individuals and its our goal to have a set of product and pricing options that will make sense for all of them. For Ning Creators using our free service who choose to move to another service, we will offer a migration path and time to make that change.»
Dans un gazouillis cet après-midi, Vincent Berthelot affirme que «Ning fait plus fort que Facebook dans le contre-pied envers ses utilisateurs» et je suis assez d’accord avec le fait que ça ne laisse pas beaucoup d’options à ceux qui ont confié leur contenu aux serveurs de NING et qui sont incapables d’envisager de pouvoir trouver les fonds pour continuer leur aventure de partage et de réseautage. Quand on débute une aventure et qu’en cours de route, on change les conditions, ça fait toujours mal. On a l’impression d’être pris en otage, on sent le tapis glisser sous nos pieds. Les administrateurs de NING motivent leur décision par le fait que plusieurs améliorations aux services sont exigées des utilisateurs qui paient (75% de la bande passante selon les chiffres du billet de tout à l’heure), mais cet argument est-il acceptable pour ceux qui voient les difficultés à migrer ailleurs ou celles liées au fait que les services deviennent payants.
En octobre 2008, je décrivais dans le billet «de NING à BuddyPress» les limites de l’outil NING d’un point de vue «long terme».
«Incapable de configurer une installation locale, dépendant du modèle d’affaire d’une entreprise qui peut cesser ses activités ou se voir acheté par un proprio qui peut vouloir donner une autre orientation à l’entreprise actuelle, il faut dire que ce n’est pas facile de tourner le dos à une application aussi bien faite…»
Ces risques existaient et plusieurs avaient peut-être fait le pari de la faible probabilité d’un changement aussi drastique dans le modèle d’affaires d’une entreprise ou d’un service. D’autres entreprises offrant des services qui permettent le réseautage comme Wikispaces, Facebook ou Twitter sont susceptibles à tout moment de nous donner le même vertige; la prudence est de mise quand le modèle d’affaires n’est pas clair. Il devient important pour les utilisateurs qui s’investissent dans un dispositif de pouvoir anticiper le développement et la solidité des ressources à la base de l’hébergement du contenu confié à ces entreprises. On doute moins de Google parce que le niveau de croissance de l’entreprise est sécurisant, mais on ne contrôle pas davantage sa destinée quand on y pense.
Le problème avec NING est que la solution pour exporter ses données dans un autre dispositif n’est pas encore «user friendly» et il faudra attendre les propositions.
Je fais partie de quelques réseaux sur NING et je n’étais pas très actif à ces endroits. Je sympathise avec ceux qui auront des décisions à prendre dans les prochaines semaines. Je ne peux m’empêcher tout de même de réaliser dans quelle «mauvaise situation» moi et les gens que j’ai conseillés se trouveraient si je n’avais pas privilégié le travail à partir d’un outil comme BuddyPress dans plusieurs des projets de communauté que j’ai mis en place dans les derniers mois.
Mise à jour du lendemain: Par l’entremise d’un gazouillis de Bruno Boutot, je relaye cet article du ReadWriteWeb qui identifie neuf alternatives à NING, «No Free Lunch for Ning Users; Still Plenty of Bargains Elsewhere». Également par Twitter, j’apprends qu’un billet mène à un lien qui explique la procédure de migration de NING à BuddyPress (par l’installation d’un «plug-in» fait pour ça), «More import to NING goodness».
Mise à jour du lendemain soir: Décidément, Twitter est une mine d’or dans «ce dossier»… La trouvaille rapportée par Michel Dumais est un gros morceau, «Data Independence And Survival Best Practices». Un extrait:
Tags: "La vie la vie en société" LesExplorateursduWeb«Users of services upload a large quantity of personal data. These data are essential. Services must provide a data export feature for giving the user the freedom to archive his/her own data. This feature exists in some social bookmarking services such as blogmarks.net and delicious.»
Hé ben… Comme quoi le Web 2.0 et le modèle gratuit omniprésent n’est pas facile sur le long terme.
Une belle réflexion sur le danger de confier nos données au cloud. Richard M. Stallman a déjà mis en garde à propos du Cloud. En un mot, quand tes données ne sont pas chez-toi, elles ne t’appartiennent plus vraiment. D’où la nécessité de garder chez-soi une copie de tout cela ou de s’héberger soi-même.
Reste la solution des copies de sécurité offerte par le fournisseur de service, ce qui est encore trop rare. Le développement rapide du réseautage sur le Cloud va nous obliger à réfléchir à tout cela.