Sujet tabou, s’il en est un… l’apport de Bell, en tant que commanditaire (ou «présentateur officiel») du Festival d’été de Québec. Un extrait du communiqué de Bell Canada de cette année:
«Encore une fois, Bell a mis son expertise technologique au service du festival afin de créer un nouveau site mobile pour téléphones intelligents, permettant ainsi une recherche d’information optimisée et conviviale. De plus, en collaboration avec le Festival d’été de Québec, Bell est heureuse de présenter la toute nouvelle application iPhone du Festival. Celle-ci offrira une boîte à outils d’informations aux festivaliers ainsi qu’une toute nouvelle expérience de réalité augmentée. (…) « Nous sommes très heureux de pouvoir démontrer notre savoir-faire dans le domaine du web avec le génie créatif de l’équipe de Bell web solution et d’accompagner le Festival vers le succès. Notre équipe a travaillé à développer un site mobile qui permettra un accès rapide et pratique aux utilisateurs de téléphones intelligents » a annoncé Christian Goulet, vice-président adjoint, secteur public, responsable de la région de Québec, Bell Marchés affaires. « À notre expertise en matière technologique s’ajoute notre présence sur le site afin d’être la source d’information tout au long du festival » d’ajouter monsieur Goulet.»
Dans mon billet «bilan» d’hier, je laissais entendre que Bell est peut-être en train de devenir une sorte de «boulet aux pieds», pour la direction du Festival qui veut que «la prochaine phase d’expansion passe par le Web». Pendant la durée du festival, je me suis demandé pourquoi on avait abandonné l’initiative Twitter de l’an dernier. On m’a répondu que le «présentateur officiel» avait préféré investir dans une application iPhone cette année et que l’expérience de l’an dernier avait été mise de côté. Sachant que l’application en question avait été développée par Exact Modus, je suis allé poser quelques questions aux développeurs. Par exemple, sur le fait qu’on n’ait pas choisi d’intégrer la fonction du site qui permet de gérer notre horaire du Festival dans l’application iPhone; je me suis fait répondre que Bell était responsable des «limites» imposées au mandat, pas le FEQ.
Je ne doute pas que Bell ait déjà possédé une certaine «expertise technologique» qui pouvait faire en sorte que le FEQ ait pu tirer avantage du partenariat (en 2001, par exemple) jusqu’à maintenant. Mais dans la mesure où Bell «se contente» de financer des initiatives et qu’elle possède, en quelque sorte, la mainmise sur plusieurs décisions importantes (voire déterminantes) au niveau de la présence numérique, j’ose questionner l’utilité de maintenir une situation qui pourrait empêcher la progression du Festival d’été de Québec dans sa «prochaine phase d’expansion [qui] passe par le Web»?
Étant moi-même «dans la business» du Web, on pourra me rétorquer que je suis en parfait «conflit d’intérêts» avec ce billet. Je suis d’accord (disclosure: je suis actionnaire d’une entreprise qui pourrait avoir de très bonnes idées au sujet de la présence numérique du FEQ). Je n’ai jamais revendiqué ce qu’on appelle de l’objectivité comme blogueur et j’assume mes biais. Reste que je suis fatigué de me faire servir du «ouin, je sais, je comprends ce que tu veux dire, mais notre commanditaire Bell, il ne voit pas ça de cette façon». Et je ne parle pas que de cette année…
L’immense succès du Festival et son extraordinaire potentiel de développement n’impose-t-il pas une remise en question du rôle de Bell en tant «qu’expert technologique» omniscient?
On pourra douter de ce que j’avance dans ces prochains mots, mais c’est le blogueur qui s’exprime dans ce billet, bien davantage que l’actionnaire et «homme d’affaires». Et surtout… c’est celui qui aime par-dessus tout un festival qui offre tellement de beaux moments à partager!
J’ai confiance pour l’an prochain (et les années qui s’en viennent) que l’équipe de Daniel Gélinas saura manoeuvrer avec tact dans ce dossier et qui sait, Bell saura se montrer bon joueur. En agissant en bon partenaire, «au service du festival», l’entreprise pourrait même en sortir gagnante! Je ne connais pas les détails du partenariat et j’imagine que le FEQ sera reconnaissant à Bell pour «les facilités accordées dans le passé» (lien Internet ?, site Web exécuté à bas prix ou gratuitement ?, etc.), mais je maintiens que Bell doit devenir «un intervenant parmi d’autres» dans ce dossier de la présence numérique du Festival d’été de Québec.
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L’innovation est très difficile à orchestrer dans la très grande entreprise. Les postes stratégiques sont souvent octroyés en fonction de la longévité de l’employé dans l’entreprise plutôt que son potentiel et son talent brut.
Ces changements s’opèrent lorsque les points de vue se font connaitre sur des tribunes comme celle-ci. La technologie est de plus en plus mainstream et les choix en cette matière doivent être réellement pris au sérieux. J’ai confiance que le Festival saura le faire surtout après avoir lu que Daniel Gélinas a dit sur l’importance de leur future présence web.
D’ailleurs, le nouveau poste à l’interne du webmestre est un indice que le Featival veut davantage est maître d’œuvre à cet égard.