Soirée d’ouverture du Festival d’été de Québec en cette chaude soirée où on nous promettait un spectacle de chansons «qui risque de plaire aux nostalgiques et aux amoureux de la chanson française!» Je me suis plutôt retrouvé «figurant», d’un enregistrement d’un show de télé destiné à être diffusé à France 3, à TV5 Monde et sur les ondes de Télé-Québec le 16 juillet prochain à 21 h.
Pourtant, les responsables de la programmation du Festival savent que la question du contenu francophone dans l’édition de cette année fait beaucoup jaser. Cette soirée d’ouverture n’a pas obtenu une critique favorable et je suis sortie déçu de ma première soirée de musique.
Je me suis empressé d’intervenir lorsque les premières critiques ont dit que l’édition 2010 du Festival d’été serait atteint d’une «anglomanie croissante». Depuis 42 ans, l’événement phare en matière de musique sait se distinguer par un programme varié, axé à la fois sur la découverte de talents rares et les succès de foule. J’adhère totalement à l’explication de la nouvelle directrice de la programmation Dominique Goulet à l’effet qu’il est normal de fournir un contexte de salle adapté à chaque groupe. On imagine facilement la mauvaise idée que serait celle d’offrir «Les Plaines» à Catherine Major, pourtant un de nos fleurons québécois. Dans Le Devoir, sa prise de position est sans équivoque:
« Or, c’est sur les Plaines que le casse-tête est le plus grand. Surtout si on veut y présenter des artistes francophones. Sur les onze têtes d’affiche des Plaines, seulement trois chanteront en français: le spectacle Les Chansons d’abord en ouverture, Lara Fabian le 10 et Gilles Vigneault le 14 juillet. «Je me souviens d’un dîner avec des amis où je leur avais dit: « Je vous offre 100 $ si vous trouvez un artiste francophone qui pourrait remplir les Plaines »». La question serait restée sans réponse et Mme Goulet a gardé son argent. «Il n’y en a pas beaucoup. Ce n’est pas parce qu’on n’en veut pas.» Ainsi, les succès de foule des dernières années sur les Plaines ont leur «contrepartie», ajoute-t-elle. «On a beau avoir une offre francophone intéressante sur les autres sites, les gens ne les voient pas parce que toute l’attention va aux Plaines. »
Le Festival d’été de Québec ne devait pas manquer cette réunion des artistes de la Francophonie en ouverture, mais c’est raté. Mes gazouillis de la soirée témoigne du manque de rythme, du peu de voix de certains artistes, de trop longs segments qui souvent ne mettaient pas en valeur la chanson d’expression française et surtout, du peu de cas que faisaient de nous sur les Plaines les deux animatrices de la soirée Daniela Lumbroso et Véronic Dicaire. Elles nous posaient des questions sans même faire semblant de s’intéresser à nos réponses, n’en avaient que pour leur placotage destiné à l’auditoire de France, le plus souvent méprisant pour nos expressions québécoises («pissant», «débarque», «poudrerie», etc.) qui étaient invoquées dans de mauvais contextes. Bref, Dicaire et Lumbroso animaient un show de télé et nous devenions les faire-valoir de l’émission.
Sinon, comment expliquer l’incursion des Têtes-à-claques qui n’avaient rien à faire sur les Plaines dans un spectacle supposé donner toute la place «aux chansons d’abord»?
Il y a bien eu quelques belles imitations de Mme Dicaire, un quatuor de femmes réussi sur l’air de Si j’étais un homme et la prestation de la troupe Haïti en scène. Dès le moment où un peu d’énergie gagnait les gens, on revenait avec un long dialogue «télévisuel» ou une entrevue inutile. Quelle belle idée s’aurait été de donner toute la place aux chansons!
Le Festival en a pour dix jours encore… J’aurai sûrement l’occasion de me reprendre avec Karkwa, Damien Robitaille ou Loco Locass, mais on n’a jamais une deuxième occasion de créer une première BONNE impression!
N.B. La version «blogueur officiel» offrant une autre perspective à ce spectacle peut être lue par ici…
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Attendez, il y avait les Têtes-à-Claques dans le show?
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