Roberto Gauvin a bien résumé ma pensée suite au visionnement du 4e Webisode de la série sur la déséducation : les propos ne sont pas toujours roses, mais «ils nous permettent de nous positionner et de nous encourager à enclencher des conversations intéressantes» sur le sujet de l’éducation.
Depuis le lancement, j’ai moins eu de temps pour participer aux conversations sur Twitter que suscitent chacun des opus de Mathieu Côté-Desjardins. J’attendais particulièrement ce dernier sur les directions d’école puisque ce sujet m’interpelle au plus haut point. Je m’attendais à une critique sur le manque de support, mais j’avoue avoir été surpris par l’angle choisi par l’auteur qui est lui-même professeur. Si je suis assez d’accord avec le positionnement « en classe, le boss, c’est le prof », je le suis moins avec cette idée que le « bon » support serait celui qui viendrait avec les expulsions de classe. Le chroniqueur Benoit Dutrizac qui donne le ton au Webisode en question s’exprime en des termes à peine voilés : «… pi toé baquet, tu vas arrêter de baver, tu vas sortir de la classe et tu vas laisser les autres travailler. Il va falloir sauver la majorité». J’ai toujours pensé que si le climat de classe était de la responsabilité du prof, celui en dehors de la classe était du ressort de la direction, avec son équipe, bien entendu. Le prof qui fonde sa capacité de gérer sa classe sur le directeur qui reçoit systématiquement un élève expulsé avec une brique et un fanal, je n’y ai jamais cru. Je n’ai connu aucun bon prof qui avait abondamment recours aux mesures d’expulsion. S’il y a peu de directeurs qui appuient mal leurs enseignants à l’occasion d’une rare expulsion, il y en a plusieurs qui déchantent lorsqu’ils se rendent compte que leur façon d’affirmer leur autorité en classe est d’avoir recours à l’exclusion dès qu’un affrontement survient. Les questions de gestion de classe sont au coeur de la vidéo et à mon avis, ce sujet concerne davantage le prof que la direction. C’est qui le patron en classe déjà?
Par contre, si on me demande si je suis d’accord avec l’affirmation qui postule que la direction devrait être le premier pédagogue de l’école, je suis à 100% d’accord. Autant avec les profs, qu’avec les parents et les élèves, c’est la fonction « aide à l’apprentissage » qui devrait être dans le haut de la liste des priorités. L’administrateur se révèle au conseil d’établissement, avec la commission scolaire et au moment où le pédagogue est satisfait; se réfugier derrière sa fonction d’administrateur pour justifier une mauvaise décision pédagogique n’est absolument pas acceptable. Qu’on me comprenne bien : le problème des jeunes diplômés mal appuyés existe bel et bien. On leur confie souvent les pires tâches, d’abord, il faut le dire, et ce n’est souvent pas que du ressort des cadres qui ont signé de mauvaises conventions sur le plan national. Mais ils sont trop souvent confrontés à des directions qui choisissent le chemin le plus court (et le plus maladroit) : ils leurs disent quoi faire! Une direction d’école qui aide un jeune enseignant sait lui poser les bonnes questions, il ne cherche à lui donner plein de « bonnes » réponses. Je ne dis pas qu’un bon conseil n’est jamais indiqué, mais plus souvent, il faut chercher par ses questions à aider un enseignant à trouver SES bonnes réponses. Un jeune enseignant doit prendre confiance en trouvant son chemin, pas en appliquant le chemin des autres, celui d’une direction, en particulier.
Dans la vidéo, on passe sous silence le directeur qui ne marche pas dans son école (oui oui, « marcher » dans le sens de sortir de son bureau), la directrice qui privilégie « la réunionnite » à la supervision pédagogique ou les autres qui attendent que la retraite vienne avant d’admettre qu’ils ne sont plus à leur place dans une école. Il y aurait eu tant à dire sur les directions d’école qui décrochent !
Ce Webisode passe à côté d’une réelle occasion de brasser le directeur ou la directrice trop confortable dans son indifférence. C’est mon avis!
Vouloir d’un matamore qui tape sur la tête d’un jeune dès qu’il franchit le cadre de la porte de classe pour que le prof donne son cours, c’est une vision dépassée du leader pédagogique d’aujourd’hui.
C’est incroyable tout ce qu’il faut savoir aujourd’hui pour bien diriger un établissement. J’ai énormément de respect pour ceux qui occupent ces fonctions de directeurs/directrices. J’en ai tout autant pour les enseignants/enseignantes. Mais s’il faut pointer la déséduction, parlons des gens qui pellettent constamment dans la cour des autres ou qui sont indifférents au mal d’être des jeunes. Bravo aux directions qui proposent un plan d’action pour le soutien des élèves en difficulté et qui en discutent avec ceux qui sont proches de l’action. Dénonçons ceux qui sombrent dans l’indifférence et qui gardent rarement la porte de leur bureau ouverte aux enseignants, aux parents et aux étudiants.
Dans mon bureau, avec les élèves, je prenais toujours davantage la part de l’enseignant et des parents. Avec les parents, celle des enfants et du prof. En présence du prof on serait surpris d’apprendre que je tentais de faire valoir le point de vue de l’élève et des parents? J’exagère à peine… la fonction de direction isole rapidement celui qui doit rester souvent au-dessus de la mêlée étant le dernier en fin de compte à pouvoir intervenir en cas de force majeure. Lui demander d’être le bras justicier d’un enseignant, ça doit comporter des limites. Aucun problème à appuyer des sanctions décidées collectivement par la communauté éducative. Je voudrais être le premier gardien de l’ordre à ce moment. Mais devenir le jouet d’improvisateurs ayant le mot « dehors » constamment à la bouche, très peu pour moi!
Ne pas écouter un enseignant qui réclame de l’aide pour un plan d’intervention envers des élèves qui posent des défis qui dépassent sa tâche de prof, ça mérite d’être dénoncé!
Mais utiliser les expulsions de classe pour espérer faire la démonstration qu’on a besoin d’aide, ne prouve rien. À part peut-être le fait de commencer à être dépassé par les événements…
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Billets de mon blogue les plus lus au fil du dernier mois
Rechercher
Commentaires récents
- ClementLaberge dans Les étudiants d’aujourd’hui ont des mimiques de poissons congelés
- Benoit therrien dans Projet Lab-école : il y a foule pour réinventer l’école
- Mario Asselin dans Magic Door suspend ses activités
- Marc dans Magic Door suspend ses activités
- Mario Asselin dans Une semaine après l’attentat de Québec
En fait, c’est un retour à la case départ…
Le premier webépisode traitait de la formation des enseignants.
Si ceux-ci recevaient une solide formation en ce qui concerne la gestion de classe; si les enseignants savaient que de recourir à l’intervention d’une tierce personne (fut-elle la direction de l’école) ne contribue qu’à miner leur autorité, il seraient moins prêts à recourir à cette pseudo-solution.
En général, l’enseignant sous-estime, à mon avis, la force d’influence des pairs et surestime l’impact des parents et des autres intervenants.
Et si ce qui se passe en classe devait se régler en classe? Trouverions-nous des solutions plus efficaces ?
Une bonne maîtrise des techniques de modifications des comportements (et de prévention des comportements non voulus) une solide connaissance des conditions essentielles pour créer un climat de classe agréable pour tous, la création d’un conseil de classe et une approche pédagogique motivante pourraient faire partie des solutions.
Mais qui, au sortir de l’université, peut prétendre maîtriser ces aspects ?
Personnellement, je n’ai à peu près jamais recours aux mesures d’expulsion (je les ai utilisées 2 fois en 7 ans) : je m’organise pour que chaque élève, qu’il soit performant ou « p’tit baveux », s’engage dans ses apprentissages à la hauteur de ses capacités et de ses intérêts. Je laisse la place aux élèves qui veulent en mener large et j’essaie de respecter ceux qui préfèrent demeurer plus passifs.
Au risque de sonner VRAIMENT prétentieux (et je m’en excuse, car je ne le suis pas du tout), je m’arrange pour être assez intéressant en classe pour que les élèves n’aient tout simplement pas envie d’être « baveux ». Je n’ai jamais eu de problème de discipline, car j’aime mes élèves et mon travail. Dans un tel contexte, je m’attends que la direction s’occupe d’administration et de développement pédagogique plus que de discipline… et quand un « cas de discipline » se rend jusqu’à la direction, c’est parce qu’il s’agit d’un cas extrême qu’une bonne discussion avec l’élève ou ses parents n’a pas pu régler.
Sans vouloir jeter un pavé dans la mare, mes 7 années d’expérience en enseignement m’ont appris que les profs qui recourent souvent à la direction pour régler leurs problèmes disciplinaires sont généralement ceux qui n’ont pas su créer un climat d’apprentissage suffisamment stimulant et riche pour que tous les élèves, du plus « poqué » au plus brillant, trouvent leur place en classe. Et l’expérience m’apprend aussi que l’immense majorité des directeurs appuient leurs enseignants sans réserve, et ce, même quand les décisions prises par ceux-ci ne sont pas nécessairement les meilleures (ce qui peut arriver dans le feu de l’action, convenons-en!)
Les directeurs que j’ai connus « marchaient leur école » pour en prendre le pouls… et ça paraît : les décisions qu’ils ont prises étaient au diapason des besoins des profs et, par extension, des élèves. Jamais ils ont reçu les élèves, même les plus récalcitrants, avec une brique et un fanal… car à long terme, ce n’est pas en démolissant un enfant qu’on bâtit sa confiance.
Je sais, je suis un idéaliste… alors suite à ce commentaire, j’attends les tomates! 🙂
Je pense que la vision de Martin est, quoiqu’il en pense, plus réaliste que celle qui est véhiculée dans la Déséducation. En tout cas, elle ressemble davantage à ce que j’observe depuis une dizaine d’années. Et son point de vue sur les élèves est pas mal meilleur que celui de M. Dutrizac… plus porteur en tout cas !
Je trouve étrange et surprenante cette opposition tout noir (la déséducation)/tout blanc (la description de Martin). Quelque chose ne fonctionne pas. Il semble que d’un côté on frappe sur de mauvaises directions et un mauvais système et de l’autre sur Dutrizac, en disant que le camp adverse n’est pas crédible. J’aimerais faire ressortir que dans le camp de la déséducation, il y a des gens très crédibles qui mettent le doigt sur un réel problème. Peut-être qui si on regarde de près, les choses peuvent sembler bien aller dans certaines classes (on peut donc donner raison en partie à Martin), mais il ne faut pas oublier qu’en général, le taux de suicide est vraiment élevé, le taux de décrochage également. On ne peut certainement pas dire que l’école n’a rien à voir là-dedans. Bien plus, chez ceux que l’on considère comme la crème du système scolaire, ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats, nos chers médecins, il y a un taux de suicide très élevé. Chez les femmes médecins, il y a 6 fois plus de suicide que pour la moyenne des femmes. On peut dire que le problème est dans leur milieu de travail, mais on pourrait aussi dire qu’une réelle éducation devrait rendre les gens capables de décrocher et d’aller travailler dans un Mini-Putt avant de se suicider. Désolé, j’ai de la difficulté à croire qu’une institution comme l’école actuelle éduque vraiment, elle instruit et qualifie et guère beaucoup plus. Mais en se faisant passer pour de l’éducation, elle enlève aux gens l’idée de penser que leur éducation est incomplète et qu’ils devraient chercher à l’approfondir ailleurs. Je ne peux pas croire qu’une institution, qui inculque quelque chose qui ressemble à une angoisse existentielle autour de la réussite et des notes, éduque pleinement. Il y a bel et bien une angoisse profonde de l’échec, une peur de manquer sa vie qui pèse dans les institutions scolaires, souvent on se sert de cette peur comme source de motivation sans le dire et souvent sans en être conscient. Cette idée rejoint celle d’Olivier Reboul qui disait: « Hors de l’école pas de salut ».
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais c’est assez de tomates pour aujourd’hui. Je ne sais pas où se situe la classe de Martin, mais j’ai l’impression qu’elle est plus qu’humaine.
Je tiens à préciser que je ne me range pas du côté de la position « déséducation », je ne crois pas que l’ignorance soit programmée.
« Je ne peux pas croire qu’une institution, qui inculque quelque chose qui ressemble à une angoisse existentielle autour de la réussite et des notes, éduque pleinement. Il y a bel et bien une angoisse profonde de l’échec, une peur de manquer sa vie qui pèse dans les institutions scolaires, souvent on se sert de cette peur comme source de motivation sans le dire et souvent sans en être conscient. »
Vous savez, au Québec ceux qui jouent cette carte à fond, ce sont les écoles privées, particulièrement les plus grosses et les plus connues. Celles qui ont de longues listes d’attente. Pourtant il y a des gens pour dire d’elles qu’elles sont des modèles.
Ces écoles qui se font conseiller de modifier leurs contrats de services pour y inclure une clause précisant qu’elles ne peuvent offrir à leurs élèves de promotion par matière comme le prévoit pourtant le régime pédagogique et qu’en conséquence si un élève de 3e secondaire échoue son cours de maths, il est possible qu’on lui indique la porte parce qu’on ne pourra pas lui offrir de cours de maths de 3e secondaire en 4e secondaire. Des modèles je vous dis.
En même temps voyez-vous, il y a un contexte autour de ça. Mais voyez l’effet que ça fait quand c’est dit hors contexte. Ça a beaucoup plus d’effet hors-contexte.
La Déséducation, Sébastien Ménard, Dutrizac, Arcand… des faiseux d’effets. Y’a deux semaines, Arcand tombe sur la tomate d’un directeur d’école qui a fait une info-pub pour une compagnie spécialisée dans les campagnes de financement… ben v’là que le spin part sur les campagnes… Comment se fait-il qu’on fasse vendre du chocolat et des bébelles à des enfants pour acheter des ordinateurs dans les écoles ???? Ces campagnes-là devraient juste servir à payer du « gravy » a dit un chroniqueur, des voyages, des sorties aux glissades d’eau. Trois jours que ça a spinné cette affaire-là.
À la fin de la même semaine, La Presse désignait personnalité de la semaine un jeune étudiant du secondaire dont l’initiative a permis, dans le cadre d’une campagne de financement sans précédent, de ramasser plus de 400 000$ pour la fondation de l’hôpital Ste-Justine. On va dire quoi si Ste-Justine achète un grois scanner avec ça ? Un scanner, c’est pas un espèce de gros ordinateur qui sert à poser de meilleurs diagnostiques ?
Je pense que Déséducation porte bien son titre. C’est pas parce que le message est enveloppé dans un contenant 2.0 que ça le rend plus pertinent.
Je vous laisse avec cet extrait d’un discours que faisait le président Obama il y a quelques mois devant un groupes de finissants d’une université qui accueille une majorité d’Afro-américains. C’est un message qui a vite fait le tour de la blogoisphère américaine et qui a été vertement critique par l’industrie du 2.0:
«At the same time», he said, «you’re coming of age in a 24-7 media environment that bombards us with all kinds of content and exposes us to all kinds of arguments, some of which don’t always rank that high on the truth meter.»
«And with iPods and iPads, and Xboxes and PlayStations — none of which I know how to work — information becomes a distraction, a diversion, a form of entertainment, rather than a tool of empowerment, rather than the means of emancipation,» he continued. «So all of this is not only putting pressure on you; it’s putting new pressure on our country and on our democracy.»
Réponse à M. St-Pierre
Je ne sais pas qu’elle position vous soutenez, mais vous soulevez seulement des exemples en bien ou en mal et de ces exemples vous semblez sous-entendre des conclusions générales.
Je pense toujours qu’il y a des commentaires pertinents qui viennent de certaines personnes qui ont participé à la Déséducation. Plusieurs de ces personnes ont grandi bien loin de l’odinateur et ont, je pense une certaine crédibilité. Il faut juger de chacun des commentaires à la pièce, que ce soit sur le 2.0 ou pas.
Je ne suis pas du tout fan des webisodes. Je pense que de très vieux livres et de très vieux penseurs pointeraient eux aussi de réels problèmes dans notre éducation, peut-être le feraient-ils mieux que nous. Diriez-vous qu’ils sont trop vieux? Soyons sérieux, Socrate fesserait bien plus fort peut être que la Déséducation et autrement, mais il fesserait pareil dans notre système d’éducation. Ce dernier noterait certainement la faiblesse du développement moral dans nos écoles et l’absence de sens véritable.
Qu’est-ce qui semble donner sens à notre système scolaire? L’éventuelle reconnaissance sociale pour les diplômés beaucoup plus que le bonheur de chacun. C’est d’ailleurs pourquoi certains se ruent sur les écoles privées de « haut niveau » et les écoles publiques ne sont pas étrangères à ce mouvement. Voici donc un vieux texte (trop vieux, écrit par un allemand, quelqu’un qui n’est jamais sorti de sa ville, il était étrangement routinier): « Ordinairement, les parents élèves leurs enfants seulement en vue de les adapter au monde actuel, si corrompu soit-il. Ils devraient bien plutôt leur donner une éducation meilleure, afin qu’un meilleur état pût en sortir dans l’avenir. Toutefois deux obstacles se présentent ici: 1) Ordinairement les parents ne se soucient que d’une chose: que leurs enfants réussissent bien dans le monde, et 2) les princes ne considèrent leurs sujets que comme des instruments pour leurs desseins. (…) Mais de qui faut-il attendre un meilleur état du monde? Est-ce des princes ou des sujets? »
De Kant, l’anarchiste je suppose.
« L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Il n’est que ce que l’éducation fait de lui. Il faut bien remarquer que l’homme n’est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ont également été éduqués. C’est pourquoi le manque de discipline et d’instruction (que l’on remarque) chez quelques hommes fait de ceux-ci de mauvais éducateurs pour leurs élèves. Si seulement un être d’une nature supérieure se chargeait de notre éducation, on verrait alors ce que l’on peut faire de l’homme.
Mais comme l’éducation d’une part ne fait qu’apprendre certaines choses aux hommes et d’autre part ne fait que développer en eux certaines qualités, il est impossible de savoir jusqu’où vont les dispositions naturelles de l’homme. Si du moins avec l’appui des grands de ce monde et en réunissant les forces de beaucoup d’hommes on faisait une expérience, cela nous donnerait déjà beaucoup de lumières pour savoir jusqu’où il est possible que l’homme s’avance. » (Kant)
Le système d’éducation est une création humaine pas meilleure ni pire que les hommes et les femmes qui le font chaque jour, avec l’éducation qu’ils ont reçue ou qu’ils se sont ou ne se sont pas donnée.
Ce n’est pas une réponse. Ça dit que tout est bon comme cela et que l’on est comme on est. On a pas besoin d’éducation dans un tel contexte parce que tout le monde est comme il est. Pourquoi alors apprendre et progresser? L’éducation ne peut se passer de la recherche d’un mieux, d’un meilleur. On ne peut se passer de tenter de cerner quels éléments permettent un développement humain qui soit meilleur qu’un autre sinon il n’y a plus vraiment d’éducation. On ne peut se passer de chercher des critères ou des points de repères qui permettent de faire des choix pour le mieux, même si c’est difficile ou presque impossible.
Excellent, pour la citation de Kant! Passage judicieusement choisi.
Mais, votre explication ne tient certainement pas avec l’optique générale de Kant. Votre réponse est pour le moins relativiste. Ça dit que tout est bon comme cela et que l’on est comme on est. On a pas besoin d’éducation dans un tel contexte parce que tout le monde est comme il est. Pourquoi alors apprendre et progresser? L’éducation ne peut se passer de la recherche d’un mieux, d’un meilleur. On ne peut se passer de tenter de cerner quels éléments permettent un développement humain qui soit meilleur qu’un autre sinon il n’y a plus vraiment d’éducation. On ne peut se passer de chercher des critères ou des points de repères qui permettent de faire des choix pour le mieux, même si c’est difficile ou presque impossible.
Ce que Kant fait ressortir de la situation décrite dans votre citation, c’est que l’éducation est le plus grand problème posé à l’homme. Je pense qu’il voit le problème comme une source de recherche plutôt comme comme un constat d’impossibilité de faire quoique ce soit. On pourrait également y voir un signe d’humilité. Je me demande d’ailleurs comment ce fait-il que Kant y voit le plus grand problème, alors que le système scolaire semble si certain de son coup? Vraiment, l’école manque d’humilité.