Le projet La déséducation d’un jeune enseignant au primaire (en train de devenir documentariste) sera officiellement lancé demain soir à l’occasion d’une conférence de presse prévue à L’Escalier, 552, rue Sainte-Catherine Est (Montréal). On y apprendra, entre autres que chaque jeudi (à partir du 4 novembre 2010, et ce, jusqu’au 16 décembre 2010), un des huit webisodes sera mis en ligne.
J’ai eu le privilège de consulter le prologue et le premier webisode de la série qui porte spécifiquement sur la formation des enseignants. Du très bon travail. J’ai été ravi de réentendre les propos de Gaston Marcotte et de Pierre Demers, deux profs d’université qui ont largement contribué à ma formation et au développement de mon sens critique en éducation (et en général).
Mathieu (le jeune enseignant) dévoilera son identité demain. J’ai été informé qu’il a rencontré ce matin une journaliste d’un important quotidien et il n’est pas impossible qu’avant la rencontre de demain soir, le grand public puisse mieux connaître la démarche de ce jeune homme. Dans une rencontre de la semaine dernière, je lui mentionnais que je ne suis pas d’accord avec plusieurs de ses points de vue, mais qu’il me ferait plaisir de l’aider à faire connaître son projet . Pour une fois qu’un enseignant décide de prendre la parole en assumant pleinement son identité… c’est déjà une bonne raison de l’aider. En plus, ce concept de la déséducation me paraît être un angle intéressant pour poursuivre le nécessaire débat en éducation…
« LA DÉSÉDUCATION pourrait se résumer par l’idée bien fossilisée de séparer les jeunes d’une véritable éducation ».
On va me dire que c’est un peu court comme raisonnement pour justifier un tel appui, mais plus je m’informe sur cette idée, plus je réalise qu’elle en vaut l’attention. Si on part du principe que l’éducation devrait provoquer l’étonnement et l’émerveillement chez un individu, la déséducation se remarque par le désenchantement, le désespoir et l’écoeurement. Quand on pense qu’aujourd’hui, un autre quotidien (dont les journalistes sont en lock-out) publie que «jusqu’à 65 % des gars inscrits dans certaines commissions scolaires n’avaient pas obtenu le moindre diplôme, en 2009, cinq ans après avoir entrepris leurs études secondaires»… je me dis que plusieurs d’entre eux savent ce qu’est «la déséducation»!
Je serai présent demain soir au lancement en solidarité avec Mathieu, Pierre Demers et bien d’autres…
Je sais aussi qu’après les huit premiers webisodes teintés de dénonciations suivront des propos axés davantage sur les solutions. Si c’est important de rester constructif, je me dis qu’il n’y a pas de mal à déconstruire de temps à autre…
Mise à jour du 3 novembre: L’article de Lisa-Marie Gervais du Devoir est en ligne… «Le coup de gueule d’un enseignant désillusionné».
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Bonjour Mario,
Je partage tout à fait vos propos. Moi aussi, au premier abord, j’étais sur mes gardes. Vous savez, chialer pour chialer, moi… Mais effectivement, ce jeune enseignant a quelque chose de rafraîchissant. François Guité a dit, un jour, qu’il n’y avait pas assez de contestataires en éducation. C’est à lui que je pensais pendant que je prenais connaissance du projet de ce jeune homme. Je lui ai donné mon appui. Demain soir, j’y serai aussi. Puissions-nous être nombreux et convaincus que l’école a grandement besoin d’être humanisée. Tel est l’essentiel du message que nous apporte ce projet. Ce ne serait que cela, ça vaudrait déjà tout notre encouragement. Mais c’est bien plus. J’ai eu le privilège, comme vous, de visionner quelques épisodes. Déjà, dans un premier temps, quand on aborde la formation des enseignants, c’est un pur bonheur d’entendre enfin, de la bouche de personnes si crédibles, (mais comment a-t-il fait ??? ) des vérités qu’on connait, mais que peu de gens osent dire.
Avant même d’en connaître tous les aspects, je sais que « La Déséducation » va faire du bruit. D’avance, je lui dis merci.
Je n’ai pas eu, comme vous, le privilège de voir quelques épisodes en avant-première. Vous me rassurez en écrivant que nous y entendrons des intervenants crédibles. Malheureusement, la bande-annonce est sensationnaliste et laisse entrevoir le pire, car elle donne la parole à des gérants d’estrade comme Gilles Proulx et Benoît Dutrizac et utilise des formules ridicules comme «la plus grande supercherie»…
J’ai le goût d’envoyer un papier au Devoir intitulé: « Essai sur l’insatisfaction en éducation »
J’y réfléchis.