« Dans le contexte actuel, le décrochage scolaire des jeunes est un signe de santé mental »
J’étais au lancement du projet La Déséducation mercredi soir dernier. J’ai déjà traité du projet auparavant (1, 2) pour témoigner du fait que j’étais heureux qu’un enseignant prenne la parole en public en assumant son identité et maintenant que le mouvement est bien lancé, je crois encore plus à sa capacité de lancer le débat en éducation sous un autre angle.
L’auteur Mathieu Côté-Desjardins avait convié trois universitaires à son lancement. Des gens que j’ai beaucoup lus. Des gens qui ont un point de vue critique (tout comme la démarche de La Déséducation) sur l’éducation. J’ai été étonné de ce qu’ils ont choisi de dire à l’occasion du lancement. Au lieu de parler du projet, de Mathieu, du concept de déséducation, ils se sont lancés dans des monologues sans saveur ramenant l’attention sur ce qu’ils ont déjà dit ou déjà fait. Je n’ai pas compris. J’ai quand même retenu une phrase que j’ai citée au début de ce billet. Elle a été prononcée par Renald Legendre et en fin de rencontre, je suis allé lui demander ce qu’il avait voulu dire exactement. Il m’a simplement dit que le comportement des jeunes était parlant, qu’il fallait surtout ne pas tenir rigueur à tous ces jeunes qui décrochent et qu’il est peut-être temps de comprendre leur message devant tant de désuétude dans les écoles…
Aujourd’hui, beaucoup plus d’informations sont disponibles sur le projet de Mathieu Côté-Desjardins qui, en passant, a fait circuler une invitation aux 27 000 enseignants de la FAE et AUCUN ne s’est présenté pour participer à sa démarche. Il s’en est expliqué hier sur les ondes de Christiane Charette. Je suggère de s’abonner au fil de nouvelles du canal YouTube de La Déséducation pour être averti des nouveaux épisodes. On peut aussi suivre les discussions sur Twitter.
Un jeune enseignant a décidé de prendre la parole, à sa manière, pour dénoncer certains travers en éducation qui lui font croire que «le système» ne produit pas les effets (l’éducation) qu’il devrait produire (d’où la déséducation). C’est naïf, c’est rempli de fraîcheur, c’est bien fait. Oui, c’est un peu négatif et c’est plutôt racoleur. J’espère que ça va faire jaser et qu’on va débattre des idées de Mathieu. J’espère aussi qu’on va lui laisser l’espace de ces seize webisodes. Aussi, je souhaite que ça va donner l’idée à d’autres enseignants de participer au débat public en éducation.
Pour la suite, j’espère que Mathieu pourra aussi continuer son parcours d’enseignant en toute sérénité…
Tags: "Administration scolaire" "La vie la vie en société" LesExplorateursduWeb Partageons le savoir
J’ai trouvé que le premier épisode comportait beaucoup de non dit (je pense à cette scène en particulier ou l’on demande à deux enseignantes âgées : qu’est-ce que vous pensez de… ? Et elles répondent en riant… alors en fait, rien n’est dit.
Le second épisode est plus précis, mais je crois qu’il manque un élément : il faudrait préconiser des solutions, particulièrement en terme de revalorisation de la formation des enseignants.
Peut-être que les propositions arriveront dans les épisodes suivants ?