«Quelle expression peu inspirante. Persévérance scolaire, c’est abstrait. Bureaucratique. Froid comme un casier métallique. Attirant comme l’architecture des pires polyvalentes.»
Dans le contexte de la semaine de la persévérance scolaire Ariane Krol de La Presse a rédigé un éditorial publié sur Cyberpresse, «Persévérance scolaire: on commence où?». Pour rendre justice à l’esprit de son texte, je dois préciser qu’elle ne doute pas que «le bobo du décrochage soit désespérant» et que la problématique devienne de plus en plus sérieuse. Le mode solution est de mise… Le sujet sera d’actualité toute la semaine.
En fin de billet, Mme Krol invite les internautes à commenter sur le sujet de la persévérance scolaire, comme c’est l’habitude dans le format du blogue. J’ai commenté, bien entendu…
«Un enfant qui quitte l’école ou qui cesse d’avoir envie d’aller à l’école envoie un message à ses parents, à l’institution et à toute la société. On peut faire l’effort de décoder ce message (qui peut varier d’un enfant à l’autre) et échouer dans les mesures à prendre pour qu’il s’accroche ou raccroche. Pénurie d’autorité sur notre jeunesse, manque d’ascendant tout court auprès des jeunes ?
J’ai souvent écrit sur ce thème du décrochage (sur mon blogue en particulier). J’en suis rendu à penser que l’émergence du vocable «persévérance scolaire» vient en grande partie du fait qu’on présume qu’il y a tout ce qu’il faut à l’école actuellement pour qu’on y persévère et c’est une grave erreur.
Dans bien des cas (pas dans tous les cas), l’école aurait besoin de s’adapter et elle n’y parvient pas. Même quand des membres de la communauté éducative le souhaitent (adapter l’école), c’est un défi hautement ambitieux (excusez le pléonasme) dans le cadre administratif actuel. L’école d’aujourd’hui est à peu près la même que celle inventée du temps où Frédéric W. Taylor (ingénieur américain) popularisait «l’organisation scientifique du travail» et les silos. Certains tiennent à cette façon de fonctionner et semble posséder le pouvoir de la maintenir.
Il y a des cas où le milieu s’est ajusté, des «histoires à succès» où une école n’a pas pris pour acquis qu’il ne s’agissait pour les élèves que de baisser la tête et de persévérer, que la tempête allait passer.
Mais la plupart du temps, la réponse au message des jeunes est claire : «L’école est ainsi faite et c’est à toi de t’ajuster».
J’entends beaucoup de bruit dans cette semaine de persévérance scolaire.
Où est le signal qu’on transformera l’école en un milieu mieux équipé qu’à la maison au niveau des technologies?
Où est le signal d’une organisation scolaire plus souple, moins centré sur les besoins des travailleurs?
Où est le signal d’un meilleur soutien aux enseignants en terme de développement professionnel
Où est le signal affirmant que les parents ne font pas partie des problèmes, mais des solutions?
Où est le signal de meilleures pratiques en matière d’évaluation institutionnelle?
Où est le signal de la volonté d’offrir des expériences culturelles et sportives riches?
Où est le signal d’une plus grande tolérance du milieu scolaire à la différence?
Je cherche, mais je ne trouve souvent que du bruit…»
En complément d’information, je laisse ici la trace de certains billets écrits sur le sujet… du décrochage:
- Le décrochage scolaire au Québec: on recule plutôt que d’avancer
- Le décrochage scolaire au Québec: que faut-il faire pour l’enrayer?
- Le décrochage scolaire au Québec: que faut-il faire pour l’enrayer? (2)
- Décrochage scolaire: Mme Courchesne invite chacun à être partenaire de la réussite scolaire de nos enfants
- Décrochage scolaire : on en jase au CTREQ
Je crois que certains enseignants manquent de vision. De plus, les structures organisationnelles sont rigides et éteigne beaucoup d’initiative des enseignants. Mais à mon avis, le plus grave des problèmes est de choisir la critique (facile) plutôt que la résolution de problème.
Et si la masse salariale en éducation — par commission scolaire, par exemple — était ajustée périodiquement en tenant compte du pourcentage de ‘persévérance scolaire’? Ne serait-ce pas là un moyen pour que le milieu prenne conscience du phénomène, en analyse rapidement les causes et agisse vigoureusement pour améliorer la situation?
[…] références pouvant servir de repères pour améliorer à la fois nos résultats au Québec et la persévérance scolaire […]