Le MELS, le premier responsable et le maître d’œuvre de l’enseignement du français au Québec

Depuis mon entrée sur les bancs d’école en 1966, j’ai été témoin des multiples changements d’approches en matière d’enseignement de la langue. J’ai moi-même subi la méthode du Sablier qui m’a «scrappé» mon primaire comme il faut et j’ai vu passer les différentes réformes de programme pendant les 27 dernières années de mon parcours professionnel. Je me souviens d’avoir écrit sur le sujet de l’importance d’écrire et de lire en 2004 («Apprendre à écrire, apprendre à lire»), en 2005 («La lecture : une affaire de coeur»), en 2006, («Trop d’enfants analphabètes» et «L’effet Mathieu»), en 2007 («Écrire pour exister») et en 2008 («Écrire, écrire et écrire… sur le Web, entre autres!») et autant dans les billets que dans les commentaires qui les enrichissent, les débats sur ce qui devrait être fait tournent autour des mêmes thèmes. À noter aussi, ce dossier du Réseau d’information pour la réussite éducative sur les blogues et l’écriture…
Dans un document que René Larouche m’a fait parvenir aujourd’hui, il remet en perspective toutes ces expériences faites avec les programmes de français et il explique le rôle qu’aurait pu jouer un Ordre professionnel des enseignantes et des enseignants s’il avait pu exister ces dernière années. Même si on comprend tous que le MELS devrait être le premier responsable et le maître d’œuvre de l’enseignement du français au Québec, son rôle a des limites. L’ingérence professionnelle qui mine l’autonomie a souvent été décriée par plusieurs universitaires autant que par des enseignants du primaire et du secondaire; René en a répertorié plusieurs formes dans la courte histoire des dernières années.
C’est avec plaisir que j’offre à René Larouche cet espace dans mon carnet Web pour que puisse circuler ce court document d’un peu plus d’une vingtaine de pages qui apporte un argument de plus visant à considérer un moyen de protéger l’enseignement de la langue maternelle à l’école. Un extrait…

«Le moment est venu de reconnaître que l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage du français au Québec a été, est, et demeurera impossible sans la présence d’un Ordre des enseignantes et des enseignants:

  • Un Ordre des enseignantes et des enseignants permettrait d’établir, au départ, une interrelation fonctionnelle beaucoup plus efficace et efficiente entre d’une part les différents catégories de demandeurs qu’on retrouve dans le monde de l’éducation (élèves, parents, direction d’école, société actuelle et future), et d’autre part les offreurs des services (i.e. les enseignantes et les enseignants) qui seraient dispensés par cette nouvelle catégorie de professionnelles/s.
  • Un Ordre des enseignantes et des enseignants permettrait d’améliorer grandement l’enseignement et l’apprentissage du français au Québec en fournissant notamment des Avis de type professionnel scientifique et expérientiel qui permettraient d’anticiper et de prévenir, en amont, la naissance de certains problèmes prévisibles, tout en permettant de mieux résoudre ceux qui existent actuellement.»

Le blogue et l’écriture

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7 Commentaires
  1. Photo du profil de Helene
    Helene 11 années Il y a

    Suite à une première lecture rapide de ce document de R.Larouche, je suis bien embêtée de comprendre comment le Mels peut viser la réussite éducative (et le plaisir d’écrire) quand il envoie des demandes ainsi formulées aux enseignants et aux élèves: « l’élève doit par exemple mettre en perspective les savoirs « au cours de décontextualisation, c’est-à-dire de temps de structuration où les savoirs sollicités sont traités sur le plan théorique et mis en réseau avec des connaissances déjà construites. »(p.3)
    Je vais relire plus attentivement ce document de R. Larouche en tant que future enseignante professionnelle (?) et mère de garçons qui ont cheminé depuis le début de cette réforme. Merci, M. Asselin de le publier ici.

  2. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    Mario,
    J’ai eu de la difficulté avec le fil conducteur du texte que tu nous soumets. D’entrée de jeu, on assimile les approches phonétiques aux approches dites « traditionnelles », les qualifiant d’inefficaces et qu’elles ont échoué, alors qu’en fin de document, on fait l’apologie des approches phonétiques, soulignant leur efficacité ??? `De la même façon, à l’autre bout du spectre, on souligne l’échec des méthodes globales, mais du même coup on dit que l’approche Reading recovery de Mary Clay est efficace, alors que Mary Clay est une figure de proue du courant des méthodes globales (whole language). J’ai « ben » de la misère à suivre. Ben ben gros… Peut-être que c’est juste parce que j’ai rien compris…

  3. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    En lien avec mon commentaire précédent, je suis de ceux qui croient qu’un certain nombre de choses doivent changer, particulièrement pour ce qui concerne les premiers apprentissages en lecture. Je voulais mettre ça clair. Un ordre professionnel pour ça ? Peut-être, dans la stricte mesure où celui-ci, concernant l’apprentissage de la langue, saura s’appuyer sur les données de recherche les plus probantes. Par exemple, sur le contenu d’un document tel que celui-ci: http://foundationsforliteracy.ca/pdf/ReadWriteKit_FR09.pdf

  4. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Je sais que ce sujet des premiers apprentissages en lecture te passionne Marc et que ton expertise en cette matière repose sur de nombreuses consultations de travaux de recherches. Je crois que l’intention du texte du Professeur Larouche était de démontrer qu’on se promenait d’une famille théorique à une autre et que l’existence d’un Ordre professionnel pourrait stabiliser tout cela, appuyé par «des données de recherche les plus probantes», comme tu écris.
    Je ne doute pas que ton commentaire sera pris en compte par René. Réaction à venir…

  5. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    « repose sur de nombreuses consultations de travaux de recherches »
    Pas uniquement sur leur lecture, mais sur leur application sur le terrain et l’analyse des impacts.
    Pour revenir au texte, peut-être que je saisis mal l’intention. Mais il y a vraiment de tout là-dedans. Je dirais même de tout et son contraire.

  6. Photo du profil de profquifesse
    profquifesse 11 années Il y a

    C’est intéressant, mais ça ressemble plus à un manifeste qui ne dit pas son nom qu’à une étude exhaustive. Ça tire dans tous les sens, mais toujours sur le MELS, ce qui fait bien plaisir mais n’apporte pas toujours de l’eau au moulin.

  7. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    Parmi les méchants enseignants qui affirmaient que l’épreuve du MELS était une passoire et qu’on a rappelés à l’ordre, il y avait votre humble serviteur… Sans verser dans la promotion personnelle. M. Larouche devrait jeter un oeil sur ce que j’ai co-écrit avec deux collègues. Il y trouverait de quoi boire et manger, si je puis dire…

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