Fin d’après-midi aujourd’hui. Je consulte parfois mon agrégateur de fils de nouvelles à cette heure où je m’apprête à quitter le bureau. Je ne vais pas très loin cette fois puisque le premier lien qui s’offre à moi est un billet de Mathieu Bock-Côté qui passe à la varlope la twittérature. Il en profite aussi pour inviter ses lecteurs du 24 h Montréal à se dérober des «sollicitations perpétuelles du quotidien» et cela passe, bien entendu «par une culture de l’effort».
Comme si écrire en 140 caractères (pas 139, ni 141) c’était facile et l’équivalent de se vautrer dans «la dernière mode pédagogique appelée à saboter l’école québécoise»!
On parle d’exercices d’écriture en public dans un style très particulier qui demandent beaucoup d’effort…
Sur le coup, il m’est venu l’idée de me lancer dans une réplique, intention que j’ai annoncée sur Twitter. M. Bock-Côté (@mbockcote) a eu la gentillesse de venir m’y rejoindre et nous avons discuté. Plusieurs internautes ont émis certains commentaires, mais j’ai eu pour moi tout seul le privilège des réparties du chargé de cours en sociologie de l’UQAM. Notre conversation est résumée dans ce fichier .pdf. Vingt répliques en tout, dont deux où j’ai fait de la place à une autre prof de l’UQAM.
Je n’écrirai pas de réplique. Trop de gens sur Twitter m’ont déconseillé. Des gens bien avisés, je crois…
Mais ce n’est pas l’envie qui manque…
Comment peut-on en venir à confondre (sciemment?) l’outil et son utilisation (source) et puis en rester là ?
Littérature et écriture… est-ce que tout écriture est littérature ?
Je dois être mûr pour des vacances.
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Dommage en effet. Il n’est pas donné à tous d’être pertinent dans un domaine avec lequel on n’est pas familier. Feriez-vous confiance à l’avis d’un médecin sur la qualité d’une soudure? Pourquoi l’avis de ce doctorant en socio politique serait-il pertinent sur la twittérature?
Je seconde les propos de François.
Et pourtant il y a des chef d’oeuvre de littérature japonaise qui font moins de 140 caractères… Rien à ajouter, si ce n’est un lien vers ce texte d’Alexandre Bazinet qui m’avait beaucoup plu : http://bit.ly/jtmTcL
Beaucoup de grands poèmes font seulement 140 caractères et il y bien sûr la grande majorité des grands proverbes. Twitter permet aussi d’apprendre à avoir une discussion publique, tenter d’informer et d’intriguer, etc. etc. Plusieurs racontent aussi des histoires, 140 caractères par 140 caractères.
C’est dommage qu’un philosophe ne sache pas argumenter. Il aurait pu remplacer twitterature par n’importe quoi car aucun de ces arguments sont validé par des raisonnements solides ou des faits.
« Laissez-moi vous parler de la dernière mode pédagogique appelée à saboter l’école québécoise : utiliser des crayons en classe, en faire un moyen d’apprentissage exemplaire.
Les crayons? Je parle de ces objets qui nous laissent écrire sur des papiers. Ils laissent les étudiants s’exprimer de toute sorte de façons sur des bouts de papiers!
Une idée folle ? Très exactement. Mais l’introduction des crayons en classe est symptomatique d’un dérèglement plus profond de l’éducation.
…
»
Sage réplique que la vôtre, M. Asselin… J’aime bien!
Il y a des romans de 800 pages qui sont des merdes et des textes de 140 caractères qui sont des petits chefs-d’oeuvre. Mesurer la valeur littéraire d’un écrit à sa longueur? On dirait un élève qui juge la platitude d’un roman à son épaisseur.
Désolant et rempli de préjugés.
[…] Il m’est arrivé dans ce carnet de réagir face à des gens qui critiquaient la Twittérature pour de mauvaises raisons, n’imaginant pas les efforts nécessaires pour arriver à produire des gazouillis de 140 caractères exactement, se contentant de faire l’association entre médias sociaux, divertissement, facilité et perte de temps. Tout individu qui a passé un peu de temps sur les médias sociaux sait qu’il est possible d’y perdre beaucoup de temps, évidemment. Là n’est pas la question… […]