« Gaston Miron est de tous les combats, ses engagements sont multiples, à la fois sociaux, politiques, littéraires… »
Je ne ressentais pas l’urgence d’écrire hier soir, au retour de mon aventure poétique au Festival. Je ne sais trop s’il faut mettre ça sur le dos d’une certaine plénitude, mais je voulais me fermer les yeux et réentendre ces airs combattants, revoir dans ma tête cette grande complicité masculine qui s’était manifestée devant moi au Parc de la Francophonie qui n’a jamais aussi bien porté son nom qu’hier soir.
J’ai passé la soirée assis à côté du journaliste du Soleil qui composait sa critique au fur et à mesure que les douze hommes allaient et venaient. Le critique du Devoir était là lui aussi, mais devait composer avec une heure de tombée tristounette; à dix heures, il était libéré et il s’ouvrait une bonne bière pour accompagner le spectacle. J’ai bien aimé son gazouillis de la fin:
« 12 hommes: je veux plus de cette poésie, magie, confrérie, finesse dans mon rock, ma chanson, mon rap, ma télé, ma radio, mon travail #FEQ »
Les gens présents en redemandaient au terme de chacune des envolées lyriques. Et que dire de cette musique composée en entier par Gilles Bélanger… La réalisation des albums avait été confiée à Louis-Jean Cormier, leader du groupe Karkwa et sur scène, on pouvait facilement se rendre compte du niveau de son engagement. Battre le bassiste Mario Légaré en exubérance… ce n’est pas rien!
Mes copains blogueurs (1 – 2) et les critiques identifiés plus haut ont fait le tour de ce qui est à retenir dans la prestation de la joyeuse bande d’hier soir, mais je voudrais souligner un aspect bien particulier de la mise en scène de Marc Béland.
Transformer une enfilade de vingt-quatre morceaux (agrémentée par cinq clips audios de Gaston Miron) en une seule et même rencontre avec le poète relève du grand art. Après chaque « performance », notre regard était inévitablement tourné vers les hommes rapaillés qui accueillaient l’un des leurs à grand coup d’amour, comme on le fait dans les sports ou en arrière-scène. Et puis, l’un d’eux se levait et toute l’attention lui était accordée, en support au défi qui l’attendait. Pendant une séquence plus douce de pièces à la guitare, les hommes se sont pressés les uns contre les autres, solidaires de la charge affective du moment. Il faut voir ce diaporama d’un photographe présent hier soir pour savourer cette complicité. Même le vrombissement de Simple Plan n’a pas réussi à nous détacher de l’énergie des textes de Miron. Chapeau Marc Béland…
Josée Legault m’écrivait tard hier soir par Twitter « J’espère seulement qu’en quelque part, Gaston déguste cette douce redécouverte de son oeuvre éternelle ». Il aurait été fier de ses hommes rapaillés hier soir!
Douze hommes. Douze copains en scène. Un à un. Des hommes qui nous ressemblent. Solidaires de la poésie de Miron. C’est beau…
Voici les vingt-quatre titres présentés hier soir:
La Corneille – Michel Faubert
La route que nous suivons – Louis-Jean Cormier
Compagnon Des Amériques – Richard Séguin
Au sortir du labyrinthe – Vincent Vallières
Mon bel amour – Jim Corcoran
La mémorable – Michel Rivard
Ma Rose Éternité – Pierre Flynn
Amour Sauvage, Amour – Yann Perreau
Soir Tourmente / Le Viel Ossian – Daniel Lavoie
Au Long De Tes Hanches – Louis-Jean Cormier
Le Camarade – Vincent Vallières
Nature Vivante – Gilles Bélanger
Je t’écris pour te dire que je t’aime – Michel Faubert
Désemparé – Yves Lambert
Je marche à toi – Yann Perreau
Oh Secourez-Moi – Michel Rivard
Sentant la Glaise – Jim Corcoran
Art poétique – Martin Léon
Pour retrouver le monde et l’amour – Richard Séguin
Ce monde sans issue – Daniel Lavoie
Avec Toi – Martin Léon
Parle-moi – Gilles Bélanger
Poème dans le goût ancien – Pierre Flynn
Retour À Nulle Part – Yves Lambert
N.B. Ce billet a aussi été publié sur le blogue du Festival d’été
Tags: "Divagations musicales" "Festival d'été de Québec 2011" Blogueur-reporter