Photo : Mario tout de go
Où que je sois allé hier, j’avais rendez-vous avec l’intensité. De mon arrivée au Largo à mon départ du spectacle de Buddy Guy, j’ai eu droit à des festivaliers chauffés à bloc autant qu’à des musiciens au sommet de leur art. Un jeudi faste pour moi au Festival d’été de Québec…
Jean-Pierre Zanella (saxophone), Rémi-Jean Leblanc (contre-base) et Marcos Ariel (piano) promettaient de nous transporter à Rio de Janeiro. Assis à dix mètres d’eux, en se fermant les yeux, on pouvait y croire… Rythme chaleureux, solos énergiques, improvisations réussies, enchaînements remplis de vitalité et un son clair envahissaient rapidement la place. J’y ai passé un très bon moment.
Mais je ne voulais pas rater la prestation du groupe Karkwa au Théâtre Impérial. Le spectacle était vieux de quelques secondes quand je suis arrivé au seuil de la porte. Une longue file d’attente tenait, malgré l’affichage «complet» dans la vitrine. Mon badge «médias» m’a permis d’entrer et disons tout de suite qu’il n’y avait pas de fausse représentation : les gens étaient bel et bien collés-collés… Quel son! Les basses fréquences amplifiées à l’extrême, Marie tu pleures et Acouphène (entre autres), nous rentraient dans le corps. En symbiose avec les gens sur place, ce concert d’un groupe rock du Québec chantant en français est probablement candidat à un des prix Miroir! J’ai eu beaucoup de peine à m’extirper avant la fin pour monter en haute-ville.
Mais je ne voulais pas manquer la légende. Je suis arrivé juste à temps pour entendre Quinn Sullivan, un jeune de douze ans, protégé de Buddy Guy qui enflammaient à eux deux la Scène Molson Dry du Parc de la Francophonie. Foule compact encore, les gens se sont montrés beaux joueurs dans l’accueil réservé au jeune prodige, mais entendre du blues pendant trois pièces sur cette voix aux tonalités très aigüe… disons que c’était beaucoup demander. Le jeune homme compensait par une forte présence à la guitare. Buddy Guy a quand même ravi la foule faisant parler sa guitare comme lui seul peut le faire. Sans avoir droit au traditionnel rappel, ma soirée s’est terminée dans la clameur des spectateurs gorgés de musique enivrante.
De mon côté, j’étais repu. Une soirée intense en trois séquences se terminait avec le sentiment d’avoir tiré le meilleur d’un programme invitant, mais déchirant. On aura tout vu… finalement!
N.B. Ce billet a aussi été publié sur le blogue du Festival d’été
Tags: "Divagations musicales" "Festival d'été de Québec 2011" Blogueur-reporter