Sur la scène du Parc de la Francophonie, juste avant Grand Corps Malade, se produisait ce soir Stefie Shock qui n’avait pas donné de concert à Québec depuis huit ans. Pour l’occasion, il avait préparé des enchaînements inédits, voulant donner un rythme très serré à sa prestation, permettant aux gens de danser, sans s’arrêter d’une pièce à l’autre. C’est du moins ce qu’il me racontait en fin d’entrevue à quelques heures de monter sur les planches dans « un Pigeonnier » rempli, en cette deuxième soirée du Festival d’été de Québec.
Nous avions rendez-vous lui et moi avant la prestation d’Alex Nevsky qui ouvrait la soirée. L’entrevue a d’abord porté sur son utilisation professionnelle des médias sociaux dont il dit que ces «réseaux-là pour moi, c’est du sérieux»:
« Je suis actif sur Facebook. J’y crois. L’effet est instantané, la réponse est immédiate. Prenons aujourd’hui, j’ai annoncé via mon profil que je jouais au Festival ce soir; j’ai même averti les gens que j’étais de bonne humeur en plus! »
Le guitariste avoue qu’il n’a pas encore « trouvé l’équilibre parfait dans le niveau de sa présence sur le Web » (il dispose aussi d’un compte Twitter). « Ça ne me tente pas de faire n’importe quoi. C’est regardé et c’est une tribune dont il ne faut pas abuser. Il faut que ce soit pertinent et je sais qu’actuellement, je n’en fais pas trop ». Stefie Shock est à l’écoute. Il m’avouera avoir découvert par lui-même que le public n’aime pas que la communication soit orientée marketing, surtout, lorsqu’il s’aperçoit que c’est le « manager » ou quelqu’un de son équipe qui publie. « J’ai ma façon de faire. Des fois, ça prend du temps avant que je réponde, parce que c’est moi qui décide de prendre mon temps… »
Tout jeune, celui qui allait prendre un ton qui rappelle parfois l’intonation de Serge Gainsbourg sait que la musique prendra beaucoup de place dans sa vie. Dès huit ans, selon ses dires. À treize ans, il joue de la musique « à temps plein » (la batterie au départ); « ça m’a donné une adolescence relativement tranquille, comparé à d’autres de mes chums qui ne voyaient pas où était leur avenir ». Nous avons convenu que c’était assez rare, à un si jeune âge, d’être fixé comme il l’était…
« C’est sûr que c’est à cause de cela que j’ai fait moins de conneries un peu plus vieux, à l’adolescence. Certains « chums », je les voyais aller. Je les voyais partir sur une brosse terrible et ils me demandaient « Tu viens-tu avec nous ? » Je leur disais que je pratiquais avec mon « band ». Je m’en allais jouer… et on ne buvait même pas… on jouait de la fin de l’école jusqu’au coucher et après, c’était l’école; souvent, ainsi de suite. Ça ne m’a pas empêché de faire le party, mais pas quand je jouais de la musique. Je m’étais construit une certitude; ça prendrait le temps que ça prendrait pour que ça marche et ainsi, ce qui paraissait long, était plus facile à accepter. »
Ce n’était pas l’image que je m’étais faite de Stefie Shock,..
On le constate sur scène, c’est un artiste qui trace sa propre voie, qui possède son propre style, pas toujours facile à définir. Porte-parole depuis quelques années de l’organisme Revivre qui vient en aide aux personnes atteintes de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires, je lui rappelais le fait que dans une de ses rares présences sur vidéo où il s’adressait directement aux gens, c’était à l’intérieur du contexte de cette cause ce qui lui avait sûrement demandé de s’ouvrir énormément aux autres…
Au moment de terminer l’entrevue en compagnie de cet artiste qui me révélait être dans une séquence très créative, j’étais curieux de savoir si « ma toune » favorite de son répertoire était au menu de la soirée. J’ai eu tôt fait d’être fixé : « Je ne l’ai jamais fait en concert. Cette chanson-là brise la cadence. Je me suis posé la question si je fais Nénuphar, je l’insère où ? Pas de réponse… »
Preuve que Stefie Shock avance d’un pas assuré dans sa vie professionnelle, assumant ses décisions, dans le choix de ce qui sera présenté au public, autant que dans ses communication avec ce public. Le spectacle de ce soir en est un très bon exemple; il m’a personnellement ravi, mais j’étais conquis dès le début de la soirée par le biais de ma rencontre. Je verrai bien dans les critiques demain, si ma lecture était la bonne!
N.B. Pour visualiser de belles photos du début du spectacle de Stefie Shock, c’est vers chez Production Iris qu’il faut se tourner.
N.N.B. Ce billet a aussi été publié sur le blogue du Festival d’été
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