Une maman est debout et allaite son enfant. Certains terminent leur nuit, d’autres commencent leur journée. Quelques familles, des touts-petits l’oeil entrouvert, trois ou quatre chiens… nous devions être près de deux-cents chanceux à être rassemblés au Cap Bon-Ami pour voir le soleil se lever accompagné par la musique folk de Leif Vollebekk. Les cordes de la guitare sont pincées doucement, les gens écoutent, bouche bée devant tant de grâce; les astres se sont alignés pour nous donner une matinée splendide. À peine un brin de vent, une lumière éclatante, le large à notre gauche et cette gigantesque falaise à droite. Je voulais fermer les yeux pour savourer la belle musique, mais ce paysage qui s’offrait à nous était surréaliste… impossible de ne pas se remplir la vue. Sa musique était belle…
Je me souviens que Leif Vollebekk a parlé tout bas entre les pièces qu’il a enchaînées avec tact, pour ne pas nous heurter. Nous étions à peine éveillés et pourtant si vivants ce matin devant tant de beauté.
Au terme du concert, plusieurs des personnes présentes ne pouvaient s’empêcher d’aller lui serrer la main, parfois sans rien dire. D’autres lui témoignaient simplement leur joie du moment vécu en sa compagnie. Lui, il semblait partagé entre l’euphorie des instants qu’il venait de vivre si tôt dans la journée et l’exaltation de nous avoir offert tant d’émotion. Pendant sa prestation de quelque soixante minutes, il est souvent monté sur le bout des pieds, suivant l’élan d’une note plus aigüe ou d’un passage particulièrement senti. Je me suis permis d’aller recueillir ses commentaires au terme du concert. Il m’a semblé ne pas croire ce qu’il venait de vivre. Et pourtant… c’était bien réel!
Sa musique prend soudain un tout autre sens…
N.B. Ce billet a également été publié sur le blogue du Festival Musique du Bout du Monde
Tags: "Divagations musicales" "La vie la vie en société" "Musique du Bout du Monde" Blogueur-reporter
