La Fédération des Commissions Scolaire du Québec fait une importante annonce ce matin par l’entremise des médias:
«Ce qu’on veut dire à la population, c’est qu’on a compris, on sent qu’il faut changer nos façons de faire, nos façons de travailler, notre façon peut-être de demander des comptes et d’en rendre aussi.»
Imaginons une personne qui marche dans la rue. Elle souhaite exécuter un virage à 180 degrés. Elle se tourne. Par sa droite ou par sa gauche, ça n’a pas vraiment d’importance. Elle arrive à atteindre 180 degrés quand elle fait face à d’où elle vient. Si elle repart, elle marche sur ses pas ni plus ni moins.
Lapsus ou intention réelle d’opérer un changement drastique dans ses façons de favoriser la réussite scolaire chez les élèves? Je n’ai rien lu dans les articles de ce matin qui m’indique que les C.S. vont tout à coup développer un leadership de service par rapport aux écoles. Rien lu non plus qui viserait à entreprendre un vrai virage en matière de démocratie scolaire. Une démarche qui partirait des établissements scolaires, par exemple…
S’il faut saluer cette sortie publique, c’est que pour la première fois depuis des années, on sent que l’oreille est tendue et que l’apparente assurance que la direction était la bonne est disparue du discours de la présidente de la FCSQ.
J’aurais préféré une annonce à l’effet qu’on emprunte une nouvelle direction. Le retour sur ses pas, si ce n’est une façon de prendre un peu de recul pour envisager d’aller ailleurs, ne conduira pas à bon port.
Il faut que la pression soit forte pour que les gens des C.S. sortent de cette façon, dans les grands médias en ce début d’année scolaire. Elle l’est. J’ai pu m’en rendre compte assez souvent cet été lorsque j’ai eu l’occasion de parler à certains cadres de commission scolaire qui savent bien que le message de leur représentant ne passe plus au sein de la population.
Ces cadres savent aussi qu’il y a beaucoup de marge de manoeuvre pour donner du pouvoir aux écoles avant qu’un nouveau modèle de gouvernance soit adopté à l’occasion d’un changement de gouvernement, par exemple, ou autrement.
Très hâte de voir jusqu’à quel point « on a compris » dans les bureaux de la Fédération des Commissions Scolaires du Québec.
Mise à jour du lendemain: Je ne suis pas au Québec actuellement, difficile pour moi de juger de la réception « du message » de la FCSQ, mais ce que je lis sur le Web n’est pas rassurant pour le début « du virage »… Le prof masqué en témoigne dans un billet, « La présidente de la FCSQ en entrevue: un moment plutôt gênant ». Voici le lien vers l’entrevue dont il est question…
Mise à jour du 31 août: Signe que le message ne passe vraiment pas ou qu’il était trop tard pour cette sortie, François Cardinal de La Presse arrive ce matin avec un éditorial « Le couperet ». Et puis, dans cet autre texte, « Coup de balai à la CSDM », il y a un pas dans la bonne direction : « Nous allons travailler à simplifier la CSDM… Nous allons nous transformer en coopérative de services pour les écoles». À lire…
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