Elle est bolivienne, à l’origine, mais « naturalisée » française. Elle a étudié de nombreuses productions médiatiques de jeunes des quartiers populaires, en France et ailleurs. Un peu comme le projet Wapikoni mobile tente de le faire chez nous au Québec pour certaines premières nations, elle favorise l’énorme pouvoir de parole des jeunes par le numérique, en particulier le téléphone mobile et la vidéo. En s’intéressant à ces jeunes de la rue, elle dit avoir découvert « un visage de la France qu’elle ne connaissait pas ».
J’ai eu l’occasion de la rencontrer après sa présentation au Colloque Scientifique de Ludovia 2011. Un vingt minutes de grande intensité où j’ai pu me rendre compter de la passion de cette spécialiste des sciences de l’information et de la communication. On peut consulter le site d’un des projets dans laquelle elle a été engagée pour se rendre compte de la qualité de son travail, ainsi que cet article scientifique « Téléphone mobile et expression identitaire : Réflexions sur l’exposition technologique de soi parmi les jeunes ».
« Dans le dédale des tours et des barres d’immeubles, Nayra, jeune doctorante [elle a obtenu son doctorat depuis de temps] diligentée par les chercheurs en Sciences Humaines de l’Université de Bordeaux 3 (laboratoire CEMIC), va arpenter durant plusieurs semaines ces territoires que l’on nomme » quartiers ». Sa mission est de contacter les « jeunes des cités » et les convaincre de participer à une recherche qui veut cerner les ressorts de la construction identitaire de chacun. »
Le court métrage « Univers Cités » a reçu le Prix spécial du jury au Festival du Film de Chercheur 2009, de Nancy. La production vidéo « Chercheuse de terrain » la caractérise merveilleusement bien. Confrontée au fait que les jeunes se racontent par le numérique, elle croit qu’ils donnent un sens authentique aux dispositifs qu’ils utilisent en « dépassant largement l’appropriation des espaces intimes ». Cette mobilité selon Mme Vacaflor « reflète leur désir d’être et une volonté d’existence unique ».
Sa méthodologie de travail est en grande partie basée sur l’immersion. Elle tisse des liens forts avec les populations qu’elle étudie et recueille littéralement leurs expressions mobiles.
« Connaître les manières et le sens que les jeunes établissent à partir de l’utilisation de mobiles, c’est comprendre pourquoi, comment, quand, où et dans quel but ils créent et recréent des relations culturelles en utilisant certaines fonctionnalités du mobile telles que la vidéo et la photographie. »
Je n’ai pas été le seul à avoir été impressionné par les travaux de Nayra Vacaflor. Pour en savoir davantage, je suggère l’écoute de la causerie en compagnie de Christophe Batier… Quand elle sera en ligne, évidemment!
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