Je me suis rendu hier matin au edcamp Montréal où étaient rassemblés à l’École Wilfrid-Bastien autour de quatre-vingt éducateurs tel que rapporté par cet article du Progrès Saint-Léonard. Ces colloques inspirés par la formule ouverte des «camps» (prononcée à l’anglaise) sont toujours intéressants parce qu’ils privilégient le fait que chacun des participants soit très actif dans l’organisation des activités. L’équipe de Wilfrid-Bastien était en journée pédagogique et avait eu la bonne idée de favoriser la participation des élèves du primaire ce qui s’ajoutait au plaisir de retrouver plusieurs des visages de personnes connues au Québec pour leurs capacités à innover en éducation.
Parmi les envies qui m’animaient, il y avait celle d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement de l’Hyperclasse dont l’énoncé de positionnement cadre bien avec mes valeurs personnelles : « Inspiré par la technologie, guidé par la pédagogie ». Depuis quelques années, Pierre Poulin, François Bourdon et quelques-uns de leurs collaborateurs nous parlent « sur les Internets » du concept des iClasses et je me disais que l’occasion était la bonne pour satisfaire ma curiosité sur ce qui est devenu une sorte de « brand » académique (iCl@sse™).
Disons simplement que l’organisation pédagogique des deux classes (celle de Pierre/Sabrina et celle de François) est très stimulante et je n’ai aucun doute que pour des jeunes, ce sont des environnements bien adaptés au contexte actuel à être mis en place pour former des individus autonomes et responsables. Le témoignage des jeunes qui ont animé un atelier nous présentant leur classe était éloquent sur la question du sentiment d’appartenir à une communauté d’apprenants. Des jeunes allumées, articulées et bien guidées par leur enseignante (Sabrina qui était présente) ont répondu à nos questions avec aplomb et surtout, conscientes d’apprendre dans un environnement hors de l’ordinaire. Dans ces iClasses, on forme des élèves tels que ce devrait être fait en 2012 au contact de tous ces outils qui aident à devenir « savants » et « compétents ». Évidemment, on pourra poser la question de savoir si tous les enseignants du Québec sont prêts à oeuvrer sous l’inspiration d’une pédagogie aussi ouverte et empreinte de l’utilisation d’outils modernes pour faire apprendre, mais en gros, j’ai retrouvé les éléments de base, caractéristiques des autres programmes du même genre, ailleurs au Québec.
Un des facteurs de réussite des élèves des groupes de Monsieur Pierre/François et de Madame Sabrina est l’ouverture de la classe vers l’extérieur. Le haut niveau d’engagement des élèves dans leurs apprentissages et un système d’émulation qui porte les jeunes à se dépasser font en sorte que le contact avec les outils technologiques dans ces classes deviennent des « moyens » de faire mieux et non « des fins en soi ». Dans l’atelier animé par François Bourdon qui portait spécifiquement sur l’utilisation des blogues (dont celui de sa classe), il a attiré notre attention sur l’importance (en terme de motivation) des commentaires que reçoivent les jeunes lorsqu’ils publient du contenu. Il nous a partagé son souhait de trouver une alternative francophone au hashtag #comments4Kids utilisé par les anglophones pour attirer l’attention des internautes sur du contenu « à commenter », au bénéfice des jeunes. Quelques minutes d’échanges nous ont portés à suggérer pour la communauté francophone le mot-clic #partajeunes qu’il n’en tient qu’à nous de populariser à travers nos réseaux…
J’ai dû quitter en après-midi, mais l’avant-midi passé au contact des participants du edcamp Montréal m’a une fois de plus convaincu de l’utilité des colloques en format ouvert en éducation. Dans la foulée de Clair 2012 et des autres événements du même genre organisés dans le passé (dont celui-ci qui remonte à septembre 2007, « Vers l’éducation 2.0 »), je constate la progression de la communauté de gens actifs en éducation qui croient que c’est dans l’innovation sur le terrain que les choses bougent le plus en éducation.
Bravo à la direction de l’École publique Wilfrid-Bastien d’appuyer l’innovation et merci à tous ces gens hier qui ont contribué à faire de l’événement edcamp Montréal un succès pédagogique!
Mise à jour du 11 novembre : Autre compte-rendu suite à l’événement sur le site du Récit signé par Louise Sarrasin « Edcamp de Montréal : récit d’une première très réussie ! ».
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