Il s’agissait d’un privilège assez rare : participer à un événement regroupant des universitaires de partout en France au Centre International d’Études Pédagogiques à Sèvres, tout près de Paris. Alternant entre présentations de «Grands témoins», échanges de bonnes pratiques, formulation de projets et discussions informelles, le coordonnateur du groupe d’animation (Guy Casteignau) tenait beaucoup à défendre l’appellation «BarCamp» donnée à la formule du rendez-vous. Au terme d’une discussion animée sur Twitter avec un «ange-gardien» de l’intégrité du concept, j’ai bien aimé le petit dessin qui m’a été posté avant même que j’arrive sur place en ce dimanche 4 décembre..
Le ton était donné!
Si je conviendrai avec les puristes de la formule du BarCamp que certains contenus de formation avait été préparés en amont, je peux certifier que chacun des participants a été très actif : aucun spectateur… Certaines activités ont donné lieu à des exercices de collaboration plutôt inusités comme en témoigne les photos prises au fil des jours.
Ma «mission» était double : contribuer à l’animation et intervenir à titre de grand témoin. Je ne reviendrai pas sur le contenu de ma présentation du mercredi 7 décembre 14 h puisque beaucoup a été dit ailleurs. Intitulé «Qui est cet éléphant dans le salon de l’enseignement supérieur?», Jade Le Maitre (alias, la prolifique @Aratta) en a résumé une bonne partie par le biais d’un Storify éloquent.
Affirmer que mes quatre jours en France (j’ai dû repartir vers le Québec avant la fin de l’événement) ont été intense serait en dessous de la réalité. La moindre conversation de corridor pouvait mener à des échanges très vifs. Je me souviendrai en particulier de celui avec Estelle, représentatif de cette culture du débat que j’aime beaucoup chez mes cousins. Toujours prête à voir des gens en découdre quand il y a un sujet où des angles d’approche différents semblent se manifester, Estelle avait noté un de mes gazouillis pendant l’intervention du sociologue Antonio Casilli : «Raconter anecdote vécue en classe cet PM qui démontrera que le concept des natifs du numérique n’est pas un mythe». J’avais eu envie de cette «note à moi-même» au moment où le docteur de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) avait laissé entendre que la «génération des natifs» (telle que popularisée par Prensky, 2001) était un mythe. Estelle me disait donc dans le corridor que ce serait un peu «frustrant» d’entendre l’anecdote sans que M. Casilli ne puisse réagir. En deux mots, elle voulait assister à un débat entre nous…
Amateur de causerie devant l’éternel, il n’en fallait pas plus pour que mon ami Batier saisisse la balle au bond… et hop, nous nous retrouvions Casilli et moi, animés par Estelle dans un mini-débat qui sera sûrement l’objet d’une diffusion prochaine. Carpe diem… l’art de saisir l’occasion!
Parmi les autres moments forts de mon séjour qui me resteront en tête, il y a la rencontre de Carol Ann O’hare de la Fondation Wikimédia qui était là pour tracer les contours de possibles projets pédagogiques via Wikipédia. Le récit de Jean-Michel Courty (Professeur à l’UPMC) racontant la façon dont lui et une dizaine d’étudiants documentent différents articles sur la physique a vraiment bien supporté le charisme de Mme O’hare. Et je passe ce moment où Dominique Wolton a demandé aux gens de fermer «leur capot»; la résistance aux changements nous aurait empêché d’accéder à sa demande, lui qui souhaitait nous entretenir sans nourrir notre «backchannel». Heu…
Certains habitués de l’Université d’été en août en Ariège ont parlé d’un «Ludovia d’hiver» pour cette rencontre. C’est assez juste si on regarde seulement le volet «échange de pratiques» qui caractérisait plusieurs des moments de partage entre les participants. Le sujet de cet événement n’était pas de savoir si oui ou non le supérieur devait mieux composer avec l’Internet participatif et les médias sociaux, mais plutôt le «comment». Romain Trillard (Prefics) me racontait au moment où les participants «se lançaient» littéralement sur les idées de projets trouvées en «World Café» (Café de conversations), jusqu’à quel point il avait été surpris de la rapidité avec laquelle les gens avaient adhéré à l’idée d’aller plus loin à l’aide des «post-it». Tout aussi rapidement que Laurence qui a réinvesti en classe avec ses étudiants sur ce qu’elle a appris lors de ce séjour… dès le lendemain.
Avant de repartir, au hasard d’une marche, je me suis souvenu du bonheur ressenti après avoir complété un gros dossier en février 2010 pour le compte des Université du Québec et la même impression me revenait : on peut dire ce qu’on voudra des universitaires, mais quand ils décident de se lâcher, ils sont beaux à voir aller !
N.B. Au fur et à mesure qu’ils apparaitront, je donnerai le lien vers d’autres «rapports d’étonnement» post-événement… Ce premier, chez Laurence Juin.
Mise à jour… La vidéo est maintenant en ligne
Oui, je n’ai toujours pas compris pourquoi une telle « énergie libidinale » à émerger dans le cadre de ce barcamp …
pour mon retour cf http://rtrillard.tumblr.com/post/14114064219/performations-et-devenirs-numeriques-pourquoi-les
merci pour la mention « prefics » cela fera plaisir à ma directrice de recherche, directrice de notre labo.
au plaisir de te recroiser peut – être à Brest, 10 – 13 Juillet 2012.
très bonne fin d’année, joyeuses fêtes.
cdlt
[…] projet: appel aux mécènes-fondateurs! de Nicolas Langelier sur Vimeo. #ms-Sèvres11 Suite au BarCamp en France de décembre 2011 sur le sujet des pratiques de l’Internet et des médias sociaux […]