« La désobéissance civile, c’est ce que pratiquait [sic] les Suffragettes, Rosa Parks, Gandhi et Martin Luther King » (source)
Quand j’ai lu ce tweet du porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), je me suis demandé ce que pouvait avoir avait en commun la lutte contre la hausse des frais de scolarité avec les causes défendues par les libérateurs de peuple cités ci-haut ?
C’est que… depuis la parution de ce communiqué, il est souvent question de « défense active du principe de désobéissance civile » dans l’actualité…
Je viens de lire un éditorial de Mario Roy de La Presse et je crois que je viens de trouver ma réponse : bien peu de choses finalement !
M. Roy est allé puiser dans un livre de José Bové et Gilles Luneau – Pour la désobéissance civique – les six conditions qui doivent être réunies pour « caractériser ainsi un acte » (Pourrait-on dire que MM Bové et Luneau sont issus de la même famille politique que les revendications de la CLASSE ? Ils parlent plutôt de la désobéissance civique – source):
- c’est un acte non violent : on a pour but de convertir à la fois l’opinion et l’adversaire, non de provoquer une répression ou une réponse armée ; toute attaque aux biens ne peut avoir qu’une dimension symbolique
- c’est un acte transparent : on agit à visage découvert
- c’est un acte personnel et responsable : il faut connaître les risques encourus et ne pas se soustraire aux sanctions judiciaires
- c’est un acte désintéressé : on désobéit à une loi contraire à l’intérêt général, non par profit personnel
- c’est un acte ultime : on désobéit après avoir épuisé les recours du dialogue et les actions légales
- c’est un acte de résistance collective : on mobilise dans l’optique d’un projet collectif plus large
Intéressant de constater qu’aux yeux de Mario Roy, l’appel des étudiants représentés par la CLASSE n’en respecte qu’une…
« Celle qui inscrit la désobéissance civile dans un projet social plus large: bravo, ce projet existe, on vient de le voir ! Et les cinq autres? Un, la non violence: il serait naïf de croire que la brutalité de la rue n’entre pas dans les calculs de la CLASSE, à supposer qu’elle n’y soit pour rien. Deux, la lutte à visière levée: le masque est devenu l’objet-fétiche des étudiants radicaux. Trois, l’acceptation des conséquences: Nadeau-Dubois se «dissocie» sans arrêt de tout ce qui peut lui nuire. Quatre, le geste désintéressé: les étudiants se battent pour du fric. Cinq, le recours ultime dans une situation désespérée: le Québec en est-il vraiment arrivé là?
À méditer…
Mise à jour du 26 mai : Billet d’un copain prof de philo en Belgique qui est finalement un extrait d’un cours avec ses élèves, Hannah Arendt, La désobéissance civile.
Tags: "La vie la vie en société"
[…] avec cette frange de la jeunesse qui était invitée par certains, si peu subtilement, à la désobéissance civile. L’heure est à la recherche de solutions véritables et il faut se souvenir que tous les […]