Il a fallu attendre la tenue d’un conseil général au parti libéral pour que les principaux acteurs concernés par le conflit entre le gouvernement et les étudiants sur la hausse des droits de scolarité et l’accès aux études universitaires soient réunis autour d’une même table. La fin de semaine a été fertile en rebondissements et au terme de plus d’une vingtaine d’heures de discussion, une «entente» que certains qualifient «d’offre» semble avoir été convenu entre tous.
Je lis ce soir le compte-rendu d’un étudiant qui témoigne généreusement de la séquence des événements du week-end et on peut facilement en déduire que le débat est loin d’être terminé. La fin du texte est assez intrigante :
« En isolant le représentant, le gouvernement a aussi pu plus facilement l’introduire dans un état de fatigue et émotionnellement plus faible. Lors de la signature finale du document qui devait être référé à consultation, il était donc passablement moins éveillé, alerte et capable de sens critique. »
On peut lire dans le document que certaines stratégies ont été perçues comme étant «un subterfuge», que «le texte final n’était pas exactement celui convenu» et que le gouvernement aurait «isolé un représentant tout au long des négociations». Une version bien subjective des événements, on le comprendra, mais une version qui pourrait indiquer que certains représentants du mouvement étudiant expriment déjà des regrets d’avoir «joué le jeu» de ces négociations de sortie de crise…
Aujourd’hui, la Coalition Avenir Québec a émis un communiqué qui traduit très bien mon état d’esprit sur les récentes annonces. Plus tôt aujourd’hui, je lisais un gazouillis en provenance d’un journaliste qui traduisait en peu de mots mon inconfort sur le fond : les étudiants auraient été bien mieux servis par notre offre concernant l’augmentation des bourses dont je parlais dans un précédent billet. C’est probablement ce que François Legault avait en tête quand il disait que «l’entente de principe entre le gouvernement et les associations étudiantes ne fait que des perdants». Pas de véritable réinvestissement dans nos universités, un cafouillis à court terme sur la hausse des droits de scolarité quand on la module en fonction des impacts à venir sur les frais afférents (identifiés dans l’entente par «frais institutionnels obligatoires (FIO)») et beaucoup de tensions à venir si on ajoute que ce qui sera présenté aux associations est en décalage sur ce qui avait été « accepté» par l’officier de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), si on se fie au compte-rendu précédemment cité. Et ce soir, le premier ministre en rajoute en jetant «le blâme sur les associations étudiantes pour l’enlisement du conflit sur les droits de scolarité» (source).
Jean Charest avait mentionné à une semaine du déclenchement d’élections générales en 2008 qu’elles n’étaient pas dans ses plans à court terme et il a refait le coup aujourd’hui en point de presse au terme du conseil général de son parti. «Pas programmé en juin» a-t-il affirmé en parlant d’un scrutin potentiel.
Ce soir, je me dis que non seulement le conflit avec les étudiants a été mal géré depuis le début, mais que la «sortie de crise» est probablement un travail bâclé qui sera à reprendre de toute façon.
On apprendrait au terme de cette semaine que «les plans» de M. Charest «ont changé» pour un appel aux urnes en juin que je ne serais même pas surpris !
Mise à jour : Le point de vue de Joseph Facal à propos du comportement des péquistes pendant ce temps-là…
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[…] Il a laissé pourrir la situation, a perdu le contact avec le mouvement étudiant et a torpillé « l’entente » convenue entre tous en plein milieu du Conseil général du PLQ. On a une crise qui se vit aux […]