Note… Ce billet a d’abord été publié à la Maison des candidats du Magazine L’actualité dans le cadre de la campagne électorale 2012.
Je participais hier matin à un débat en compagnie de trois autres candidats dans Taschereau sur les ondes de la radio de Radio-Canada.
Clément Gignac (PLQ), Agnès Maltais (PQ), Serge Roy (QS) et votre humble candidat-blogueur ont discuté de leurs bons coups de cette première semaine de campagne et échangé sur certains thèmes que l’animateur Pascal Poinlane a voulu traiter.
Aux trois quarts du débat, un certain malaise s’est installé dans le studio de la rue Saint-Jean quand M. Gignac s’est commis dans une charge surprenante envers la Société Radio-Canada, l’accusant de donner « un show ».
« Après les élections, peu importe qui est élu, on fera le post-mortem de l’éthique de Radio-Canada. » (source, à 16 minutes)
Déjà dans la réaction de Jean Charest jeudi matin suite au reportage de l’émission Enquête, on sentait bien dans la riposte aux allégations des journalistes que la société d’État, selon le premier ministre, avait « péché gravement, à ses yeux, au chapitre de l’éthique journalistique ». Nous étions loin de nous imaginer qu’un de ses ministres en ajouterait une couche vingt-quatre heures plus tard.
Au sortir du débat, je suis demeuré perplexe devant ces attaques. Je n’étais pas seul puisque les autres candidats aussi ne l’avaient pas vu venir.
En quoi la campagne des libéraux profite-t-elle de cette défense qui consiste à tirer sur le messager ?
Mon directeur d’organisation de campagne allait jusqu’à se demander si ce n’était pas le signe d’une certaine déroute que de remettre en question l’intégrité des journalistes de l’émission Enquête dans un débat sur les enjeux locaux, alors que l’émission jouit d’un tel capital de notoriété dans l’opinion publique ?
Il faut faire l’hypothèse d’une réelle ligne de communication fournie à M. Gignac alors que même la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) demandait ce matin à Jean Charest de respecter le travail des médias.
Heureusement, ces deux minutes de malaise n’ont pas éclipsé le sentiment d’avoir pu débattre pendant vingt minutes sans trop d’animosité entre nous.
Sans doute que les prochains jours nous permettront de juger de l’à propos de s’en prendre à un grand média alors qu’il a lui-même le devoir au quotidien de relayer les messages du PLQ en campagne !
N.B. Le point de vue de Manon Cornelier sur le reportage de Radio-Canada au sujet de la filature avortée…
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