« Qu’est-ce que c’est que l’éducation? C’est ce que l’enfant respire dans l’atmosphère morale où il est placé, le langage involontaire, inconscient des parents et de l’entourage, et non pas leurs conseils officiels et leurs leçons régulières; les paroles que les grandes personnes disent devant eux sans y prendre garde. C’est par ces expressions involontaires que la pensée intime des parents se fait connaître à l’enfant. Voilà ce qu’est l’éducation. »
Il s’agit d’un extrait d’un livre de Henri Bremond paru en 1902, « L’enfant et la vie ».
C’est en parcourant les références suggérées par La Lettre de L’Agora de décembre 2012 que je suis tombé sur un texte du toujours pertinent Jacques Dufresne qui contient cet extrait, « La vie intellectuelle ». En plus de contribuer à répondre à la question « Existe-il une vie intellectuelle? », le philosophe de l’Encyclopédie de l’Agora évoque un rapprochement avec le courant vitaliste de l’éducation qui prône par exemple de laissez jouer les enfants…
« On n’apprend pas à vivre. Ou plutôt la meilleure façon de se préparer aux étapes ultérieures de la vie, c’est de vivre l’étape actuelle selon les exigences de l’âge. C’est en vivant sa vie d’enfant qu’on se prépare le mieux à bien vivre sa vie d’adulte. Et c’est en vivant leur vie d’adultes sans se soucier expressément de faire la leçon à leurs enfants que les parents assument le mieux leurs responsabilités d’éducateurs. »
Un petit détour par le projet Homo Vivens prolongera le plaisir de lire « sur les transformations que l’homme opère en lui-même » !
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