Comme plusieurs collègues avec lesquels je milite pour un plan numérique au Québec, j’ai signé une lettre ouverte publiée à l’Institut de gouvernance numérique.
Cette initiative s’inscrit dans la foulée de la rencontre de presse du 19 juin dernier et du Forum Webcom Montréal 2013 où ont été lancées les Assises nationales du numérique.
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Le 19 juin dernier, l’Institut de gouvernance numérique, par la voix de ses co-Présidents d’honneur Claude Béland et Michel Cartier, annonçait le début des travaux d’une grande consultation qui culminera en avril 2014 par trois jours d’Assises nationales du numérique.
Cette démarche vise à brancher le Québec sur les enjeux actuels de la société numérique en comblant les déficits accumulés au fil des ans. Que ce soit en matière de gouvernance, de gestion, d’économie, de culture, de santé ou d’éducation nous croyons qu’à l’ère de la société en réseau, une stratégie numérique et un plan d’action sont nécessaires pour faire du Québec une société moderne, prospère, démocratique et ouverte.
Car le numérique, ce n’est pas que l’interconnection d’appareils techniquement évolués. Le numérique, c’est d’abord et avant tout une opportunité pour que chaque citoyen et chaque entreprise contribue à l’amélioration de leur milieu et leur mise en réseau avec tous les intervenants de leur communauté, de leur ville et de leur état.
Le numérique c’est l’ensemble du patrimoine informationnel de tous les individus et entreprises. Et les données des états et des entreprises constituent dès maintenant un des vecteurs important de la richesse collective. Répandu à l’ensemble des activités humaines, le numérique c’est aussi un véhicule d’histoire, de culture, de partage de valeurs et de richesse ainsi que de conversation collectives.
En matière de gestion des projets gouvernementaux ou municipaux, le numérique sera appelé à redéfinir les relations entre les donneurs d’ordre et leurs clients sur la base d’une nouvelle éthique d’affaires, plus inspirée par les sociétés innovantes et performantes où la participation, la transparence et la coopération gouverneront l’horizon d’un nouveau pacte d’attribution des contrats et d’exécution des grands chantiers.
Pour réussir ce tournant, le Québec a besoin de revoir ses pratiques de gouvernance. Il doit les identifier et en réorienter ses usages. Les gouvernements doivent donc se transformer. Pour rénover la démocratie, nous devons passer d’un rôle de producteur à celui de diffuseur du matériau numérique qui en révèle le fonctionnement et les politiques. Les gouvernements doivent accepter de devenir des relais plutôt que des concentrateurs. Ils doivent évoluer dans des plates-formes de collaboration avec une société civile plus aguerrie, capable de répartie et de critique constructive. Un nouveau dialogue basé sur la confiance doit émerger et la pratique sociale des médias doit déboucher sur une pratique démocratique.
L’Institut de gouvernance numérique propose de lancer un dialogue qui a pour but de définir, avec les Québécois et les Québécoises, ce que devrait être le nouveau Québec numérique. Nous devons mettre en place les mécanismes de dialogue visant à identifier les valeurs publiques, culturelles et sociales essentielles à notre démocratie et élaborer les modes d’accès, de consultation et de transformation de notre économie et notre culture.
C’est par la participation citoyenne et l’implication des entreprises dans la nouvelle économie numérique que le Québec reprendra son envol et relancera son économie sur des bases plus solides. Longtemps, le modèle coopératif a été le summum de la co-création et de répartition de richesse dans toutes les régions du Québec. Or, le numérique offre précisément ces nouveaux accès d’échange, de consensus, de décision, de création, de suivi et de mesure.
Nous devons rapidement nous mettre au travail pour réfléchir et établir une nouvelle manière de vivre et travailler ensemble, en réseau, à proximité comme à distance. Nous devons passer de la gestion de l’informatique actuelle à une vraie gestion de l’information distribuée et à la collaboration. Il faut se donner les moyens de travailler avec des systèmes plus simples, interconnectés, utilisant des standards ouverts reconnus internationalement.
L’Institut de gouvernance numérique croit que la rénovation des modèles de gouvernance de l’état par le numérique ne peut s’accomplir que dans la consultation, la participation et la vision collective d’une société plus juste d’où se sera absenté le cynisme et l’indifférence.
Voilà pourquoi nous entreprendrons, partout au Québec, une vaste consultation à l’automne 2013, qui nous mènera en 2014 aux Assises québécoises du numérique.
On pourrait faire rérérence à d’autres programmes similaires:
Autres signataires :
Barsalo René
Béland Claude
Béraud Cyrille
Blanc Michelle
Carle Sylvain
Cartier Michel
Chioini Michel
Dallaire Josée
Dion Stéphane
Fischer Hervé
Fréchette Jean-Yves
Gauthier Jean-François
Gautrais Vincent
Malaison Claude
Perron Mario
Savoie Monique