Entendre dire par Mme Marois que les partis d’opposition faisaient du « blocage » et qu’il faut lui donner «les moyens d’agir» m’a bien fait rire aujourd’hui, au jour zéro du déclenchement de la campagne électorale. J’avais en tête la déclaration de Bernard Drainville au moment de l’adoption de la Loi sur les élections à date fixe : «La date du scrutin devrait d’abord et avant tout servir l’intérêt démocratique et non pas l’intérêt partisan, l’intérêt du parti au pouvoir». De la frime. De la vraie frime. Mme Marois enfreint les principes de sa loi, quoi qu’elle en dise.
Mon chef a d’ailleurs dénoncé les multiples promesses brisées du gouvernement, aujourd’hui. Il s’est engagé à ne pas agir comme le Parti Québécois :
« Il [François Legault] s’engage à faire adopter une nouvelle loi, s’il est élu, pour des «vraies» élections à date fixe, dénonçant vivement la manœuvre de la première ministre, aujourd’hui, qui a renié l’esprit de sa propre loi. «Après on se demandera pourquoi il y a du cynisme, pourquoi les gens ne croient plus dans la classe politique.»
L’idée est de ne plus permettre au gouvernement de pouvoir demander au lieutenant-gouverneur de dissoudre la Chambre. Un vote de confiance perdu seulement pourrait nous précipiter en campagne électorale. À ce moment, le gouvernement minoritaire sera bien obligé de tenir compte des partis d’opposition, légitimement élus.
Prenons l’exemple du budget. Penser que nous étions en situation de blocage est de la pure fabulation. Pourquoi ne pas avoir tenu compte de ce que les partis d’opposition demandaient ? Dans le dossier des mines, par exemple, on a bien vu que le Parlement était fonctionnel. C’était en décembre dernier… Quand on veut, on peut !
Cela dit, je ne suis pas fâché de faire campagne, au contraire, mais c’était écrit dans le ciel que le dossier de la charte des « valeurs » serait instrumentalisé pour provoquer des élections.
Ne restait qu’à saisir le premier prétexte venu pour transgresser les beaux principes derrière la loi sur les élections à date fixe. Ça doit expliquer pourquoi aujourd’hui, Marois a refusé toute la journée de répondre aux questions des journalistes.
En dehors de cette fausse représentation qui teinte la décision du gouvernement, je le répète, je n’entre pas en campagne de reculons. D’importants débats pourront prendre place et le message central de mon chef aujourd’hui était particulièrement juste sur ce point : « Un vote pour le PQ ou le PLQ, c’est un vote pour hausser les taxes. Un vote pour la CAQ, c’est un vote pour baisser les taxes ».
La campagne va permettre de répondre au besoin des citoyens de discuter d’économie et d’emplois…
La bonne humeur régnait dans l’équipe CAQ aujourd’hui sur la scène du lancement officiel de la campagne, tellement, que Gérard Deltell a sorti son téléphone portable en interpellant quelques collègues : « OK, avant que le chef arrive, un p’tit selfie ».
Gérard et le chef sont en grande forme et ça, c’est une vraie bonne nouvelle !
Lectures complémentaires : « Quand le PQ promettait des élections à date fixe » et « C’est quoi l’enjeu déjà ? » .
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