Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Je parle de certaines communautés culturelles qui ne scolarisent pas tous les enfants dans un cadre légal, prescrit par les lois et devant être appliqué par le MELS. Il y a dans l’actualité à chaque jour d’autres cas d’enfants qu’on échappe (dont celui de cette élève de l’école Antoine-Brossard aujourd’hui), et ils mériteraient autant d’attention des médias que ceux dont il sera question ici. J’y reviendrai…
Je suis particulièrement préoccupé par les enfants qui fréquentent des écoles illégales (sans permis) et ceux qui cheminent dans des écoles à vocation religieuse et qui reçoivent un enseignement essentiellement religieux.
J’ai été sensibilisé à cette problématique lorsque j’ai été membre de la Commission consultative de l’enseignement privé (CCEP), de 1997 à 2001. Plusieurs problèmes nous étaient soumis à l’époque et je me souviens d’avoir rencontré avec mes collègues de la CCEP les dirigeants de l’association des écoles juives qui étaient soucieux de régulariser la situation, dans le plus de cas possible. Dans un avis de 1999 que j’ai conservé dans mes archives personnelles, la CCEP a formulé 36 recommandations au ministère, 27 touchant les écoles ethniques et 9 concernant des écoles religieuses ou à vocation particulière. Ces recommandations tenaient compte du libre choix en éducation, de la protection des droits des enfants et de la volonté d’intégration des jeunes des communautés à la culture québécoise en se souciant de la protection de leur culture d’origine.
Je lisais dernièrement le billet de ma collègue Lise Ravary abordant spécifiquement la question des écoles hassidiques subventionnées qui n’enseignent pas le curriculum québécois et je partage son avis : « Une attitude agressive de notre part ne servira pas la cause de l’émancipation »…
« Internet a changé en profondeur le monde hassidique. Les dirigeants les plus éclairés – et ils existent – savent que le refus de toute modernité va finir par tuer leurs communautés et leur mode de vie. »
En 2005, c’était une erreur d’accorder un financement de 100 % à des écoles privées juives de Montréal. Tout le monde le reconnait et le gouvernement libéral s’en souvient.
Il y a eu du laxisme dans le suivi du dossier des écoles juives illégales du temps où Michelle Courchesne était titulaire au MELS. Le MELS tolère depuis six ans cinq écoles de confession juive de Montréal qui ne respectent pas le régime pédagogique québécois.
Maintenant que Yves Bolduc semble bien en selle à l’Éducation, il faut croire dans sa promesse de fermer les écoles juives illégales et suivre de très près l’encadrement promis envers les écoles récalcitrantes.
Quand le ministre affirme « qu’il manque de moyen légaux pour agir », le comité interministériel dont il parle a une obligation de résultats. Ça fait des dizaines d’années que la situation perdure. De multiples rappels ont été faits dans les médias, à chaque année. Si nous ne devons ressentir AUCUNE envie de financer des écoles qui ne respectent pas le régime pédagogique et le programme de formation du Québec, le permis d’écoles qui ne satisfont pas à la disponibilité des ressources humaines, matérielles et financières doit être révoqué. Enfin, les écoles illégales doivent être fermées et les enfants relocalisés de manière satisfaisante.
Je veux faire confiance au ministre et je lui suggère de suivre autant que possible les recommandations contenues dans les rapports de la Commission consultative de l’enseignement privé, particulièrement celui déposé dernièrement…
Ajout : Point de vue de Jean-Pierre Proulx (Journaliste et professeur retraité), « Il faut d’abord adopter un régime juridique adéquat » (source).
Mise à jour du 18 novembre 2014 : On réclame 1,25 M$ au gouvernement pour avoir été «abandonné» dans une école hassidisme dans le contexte d’une entente complaisante acceptée par le MELS. D’ailleurs, Ici Radio-Canada [Épreuve des faits] affirme que le ministre Bolduc «n’a pas respecté sa promesse» de régler le problème des écoles juives hassidiques clandestines.
Mise à jour du 1er juin 2016 : Autre épisode… une opération de la DPJ menée aujourd’hui dans une école juive illégale remet tout le dossier à l’avant plan.
Tags: "Administration scolaire" "La vie la vie en société"
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