Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Si je n’ai pas commenté ici le chapitre 2014 des affrontements entre Israël et le Hamas Palestinien, ça ne démontre pas mon manque d’intérêt. N’importe quel «junkie» d’information comme je le suis est soufflé par les images d’horreur et les nombreux textes qui racontent comment le Proche-Orient s’est enflammé, à nouveau, et ne décolère pas.
Le meurtre des trois adolescents israéliens (la responsabilité du Hamas serait réfutée) date de la fin juin. L’annonce de leur disparition remonte au 12 juin, selon ce que je peux en comprendre. Ce qui pourrait être considéré comme une réplique, le décès d’un jeune Palestinien, est survenu tôt, en juillet. On parle maintenant d’une offensive majeure de l’État hébreu à l’intérieur de la bande de Gaza, en plein territoire Palestinien, qui dure depuis au moins quinze jours, dix-huit selon Le Figaro.
Au moment d’écrire ce billet, une trêve d’abord prévue pour quatre heures vient d’être prolongée pour quelques heures de plus. Elle survient au lendemain d’un bombardement militaire israélien d’une école de l’ONU.
On comprendra facilement que de mon point de vue, on a ainsi atteint le bas-fond de l’insupportable. Une sorte de «Point Godwin», comme si dans un conflit qui s’étire, la probabilité qu’on s’en prenne à des enfants, dans une école, s’approche de 1 et que ceux qui en sont à l’origine (un ou l’autre des protagonistes), se discréditent en quelque sorte. Je paraphrase, bien-sûr. Pour plus de clarté, voici ce qu’on raconte de la loi de Godwin…
«Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu’il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin.» (source)
Ma collègue Lise Ravary est partie pour le week-end hier, nous laissant sur une déclaration de Ban Ki-moon (source), «en réaction à deux caches d’armes du Hamas trouvées dans deux écoles différentes gérées par l’ONU» :
«Mercredi, le secrétaire général a exprimé son indignation (outrage) et son regret face à l’entreposage d’armes dans une école administrée par l’ONU et à la disparition subséquente de ces armes.» «Ce faisant, les responsables transforment les écoles en cibles militaires potentielles et mettent en danger la vie d’enfants innocents, des employés de l’ONU qui y travaillent et de quiconque utilise les écoles de l’ONU comme lieu de refuge [mes italiques]… Le secrétaire général demande à tous ceux qui ont de l’influence sur les groupes militants de leur envoyer un message clair que cela est inacceptable.»
J’ai lu les 94 commentaires au bas du billet de Lise et celui de Luc du 26 juillet 2014 à 12 h 32 min (le 94e, je crois) fait franchir à la discussion le stade du point Godwin.
Qu’il y ait eu ou non des armes entreposées dans cette école du quartier de Beit Hanoun, le fait d’en être rendu à bombarder des enfants et des écoles pour « se défendre » exige, il me semble, un très long cessez-le-feu, le temps d’y voir plus clair. Y cacher des armes, si c’est le cas, est tout aussi répréhensible, évidemment.
On trouvera le nom du point atteint, plus tard.
N.B. En passant, à place de la République, en France, ce qui se passe est annonciateur d’escalade. Tout plaide pour une longue pause.
Ajout : Il semble que le Hamas n’ait pas accepté la prolongation de la trêve, telle que le rapporte la correspondante de ICI Radio-Canada au Proche-Orient, Marie-Ève Bédard. Un autre journaliste affirme que ce serait les militaires du Hamas qui refuseraient… Attendons quelques minutes avant de conclure que les hostilités auraient repris.
Ajout du lendemain : Le Hamas accepte une trêve de 24 heures.
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