Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Dans une école, quand les jeunes passent leur temps à se chicaner dans la cour de récréation, c’est qu’il n’y a pas assez d’activités stimulantes qui leurs sont offertes.
Tous les directeurs d’école compétents vont vous le dire : devant l’augmentation du nombre des conflits qui dégénèrent en bagarres sur la place publique, deux orientations sont possibles. Ou on regarde comment on peut mieux occuper les enfants ou on se met à arbitrer chacune des altercations. Le deuxième choix est celui de ceux qui manque de vision…
Vu le nombre incroyable de chicanes politiques cet été, je me dis que les activités prévues par le chef du gouvernement ne doivent pas être assez mobilisantes. Quand plusieurs membres d’une équipe ministérielle sont occupés à se battre pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’essentiel, c’est qu’ils perdent de vue la mission du gouvernement.
Sinon, comment expliquer autrement que la ministre des Relations internationales et de la Francophonie ait pu juger prioritaire de déclencher une polémique sur le dos de son prédécesseur à propos du nombre de fois où il se serait rendu en France pour des missions ?
Sinon, comment expliquer les déclarations du ministre de la Santé et des Services sociaux qui trouve le temps et l’intérêt d’invectiver le père de l’assurance maladie, le chef du deuxième groupe d’opposition, le critique en santé du même groupe et les démissionnaires de six directions de santé publique et ainsi tirer dans tous les sens ?
Sinon, comment expliquer que la directrice générale du Festival des films du monde et la présidente et chef de la direction de la SODEC se crêpent à ce point le chignon alors qu’il y a tant à faire dans le milieu culturel ? Est-ce qu’ils auraient pris à la lettre « l’invitation » de la ministre de la Culture à se battre pour annuler les coupes qu’ils subissent ?
L’actualité politique de cet été 2014 est caractérisée par un nombre inhabituel de ces chicanes sur la place publique. Et ce n’est pas beau à voir.
Je me permets de suggérer au premier ministre d’un nouveau gouvernement majoritaire de mettre fin à la récréation.
Il peut choisir d’arbitrer chacun de ces conflits ou d’occuper un peu mieux certains de ses ministres qui ne semblent pas mobilisés par les activités gouvernementales au programme.
Sa propre relance du Plan Nord passe inaperçue, dans le contexte.
Chose certaine, ce qui se passe dans la cour de récréation politique de cet été 2014 est actuellement inacceptable et la direction du gouvernement doit réagir.
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