Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (Céfrio) publie aujourd’hui les données du deuxième volet de l’enquête NETendances 2014 qui porte sur les équipements et le branchement internet des Québécois.
Incroyable de constater à quel point la présence d’un ou de plusieurs enfants dans la maisonnée a de l’influence dans le domaine du numérique.
Plus de quatre foyers sur cinq possèdent un ordinateur
Jusqu’à 94,8% des ménages avec au moins un enfant possèdent un ordinateur à la maison, qu’il soit portable ou non. Chez les foyers sans enfant, on parle de 76,8%. Ces statistiques sont encore plus éloquentes pour ce qui est de la présence de téléphones multifonctions (74,3% contre 42,2%) ou de tablettes numériques (63,7% contre 34,6%). Personne ne sera surpris de constater que 70,3% des foyers avec enfant(s) possèdent une console de jeux vidéo, alors que seulement 25,1% des «sans enfant» en ont une. Pour ce qui est de l’adoption de la tablette électronique, elle fait un bond considérable si on compare à 2013. Maintenant présente dans près d’un foyer sur deux (44,7 %), l’an dernier, un peu plus d’un foyer sur quatre (26,5 %) en possédait une.
Nombre d’heures actifs sur internet
Plus on est jeune, plus il semble qu’on soit actif sur internet selon le Céfrio qui mesure l’utilisation des technologies de l’information au Québec depuis plusieurs années. Au moins 85,4% des foyers québécois sont branchés à internet et les internautes de 18 à 24 ans (31,6 heures par semaine) sont ceux qui passent, en moyenne, le plus de temps sur internet par semaine, tous appareils confondus. Dès que le cap des 55 ans est franchi, le nombre d’heures actif sur internet passe en dessous de 16 heures par semaine. Il faut mentionner que les diplômés universitaires passent 23,8 heures par semaine, en moyenne, branchés à internet, ce qui constitue une statistique supérieure à celle de l’internaute québécois moyen (20,5 heures par semaine). Sur ce volet de l’enquête, il n’y a pas beaucoup de différence avec l’année dernière…
L’enquête NETendances 2014 a été réalisée en juin dernier. Les répondants des foyers avec enfant(s) ont mentionné qu’ils utilisaient activement internet 24,9 heures par semaine, alors que ceux sans enfant le font pendant 17,8 heures par semaine.
Aller au-delà des équipements
Je suis de ceux qui croient aux formidables opportunités d’apprendre sur internet et il n’est pas étonnant de constater l’influence des jeunes dans les choix technologiques. Évidemment, on peut aussi y perdre beaucoup de temps ou simplement se divertir, mais au moment de fonder, en 2003, un programme scolaire où chaque enfant de 9 et 10 ans disposait de son propre site web et de l’accès à un ordinateur, on remarquait qu’ils lisaient et écrivaient beaucoup plus qu’à l’habitude.
Les usages d’internet méritent d’être encadrés pour qu’ils deviennent des occasions d’apprendre. Autant les parents que les enseignants doivent s’intéresser à comment ils peuvent faire pour profiter au maximum du fait que les jeunes sont spontanément motivés à utiliser les technologies de l’information et des communications (TIC).
Le défi est grand, mais ces nouvelles statistiques sur les équipements informatiques et le branchement internet des Québécois devraient nous motiver à nous concentrer davantage sur les usages plutôt que sur la quincaillerie.
Si les jeunes sont parfois vulnérables sur internet, particulièrement quand ils sont laissés à eux-mêmes, ils peuvent aussi réaliser des choses incroyables. Je pense ce matin à cette jeune palestinienne de seize ans, Farah Baker (@Farah_Gazan sur Twitter), qui affirme avoir déjà survécu à trois guerres et qui se sert des médias sociaux pour garder un lien avec le monde extérieur.
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