Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Tout porte à croire que le père du journaliste indépendant James Foley ait parfaitement raison: son fils est mort en martyr pour la liberté.
Une horrible vidéo, qui a circulé hier sur YouTube (et enlevée depuis), le montre, assassiné froidement par un djihadiste masqué (qui pourrait être un ressortissant britannique). Le meurtre a été revendiqué par une organisation terroriste de l’État islamique identifié par l’acronyme EI ou Islamic State in Iraq and Syria ISIS, selon la langue utilisée.
«Savoir à quel point il a souffert me hante», est le cri du cœur de John Foley.
Mon collègue blogueur, François Bugingo, a décrit avec beaucoup de classe les derniers moments de celui qui a couvert la guerre en Syrie et qui a été kidnappé en novembre 2012.
Au-delà des images horribles du méfait dont le FBI a confirmé l’authenticité et des circonstances de sa mort, il faut lire le témoignage d’un de ses compagnons de geôle pour réaliser à quel point son combat pour la liberté en a fait une personne ciblée et maltraitée. Didier François (le journaliste français dont on parle) a rendu hommage à son confrère américain avec beaucoup d’emphase.
L’utilisation des médias sociaux par le groupe terroriste dont il est question amplifie le désarroi causé par la mort de James Foley et pourrait servir du même souffle le recrutement de certains adeptes, attirés par la hargne évidente contre les valeurs et le mode de vie occidental.
Ce matin, les propos de Barak Obama démontrent une volonté d’honorer la mémoire de celui qu’il appelle «Jim», mais ils n’annoncent pas un changement de cap face à l’offensive actuelle en Irak. Un autre journaliste (montré dans la vidéo dont j’ai parlé en début de billet) semble actuellement détenu par les mêmes djihadistes de l’EI et on craint actuellement pour sa vie, dans ces circonstances.
«Le Pentagone a annoncé mercredi matin avoir mené de nouvelles frappes en Irak» (source).
Nous devons tous démontrer de la solidarité avec les parents de James Foley qui, d’ailleurs, ont eux-mêmes offert leur soutien inconditionnel aux parents de Steven Stoloff, l’autre journaliste détenu.
En ce sens, il faut condamner la «répugnante mise en scène de propagande» que contient la vidéo qui a circulé, ne pas contribuer à sa diffusion, ni ne «faire dire à James Wright Foley ce qu’il ne dit pas de son plein gré» et honorer sa mémoire par des images de lui le montrant en train de faire ce qu’il aimait le plus: nous informer!