Québec est Arc-en-ciel

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

J’ai été élevé comme bien des Québécois, sans me soucier de la question de la diversité sexuelle. Il faut dire que j’ai 52 ans et qu’à Québec, à part les farces plates sur les fifs, c’était possible de traverser son adolescence dans les années soixante-dix sans côtoyer qui que ce soit de vraiment différent, sur le plan sexuel.

J’avais pas d’amis reconnu homo, ni aucun membre de ma famille qui semblait tiraillé par son orientation sexuelle.

Je ne me suis jamais posé de question, je suis un hétéro, comme ils disent…

À l’université Laval, au début des années 80, je me suis rendu compte du fait que certains étudiants, certaines étudiantes, parmi notre groupe en éducation physique étaient attirés sexuellement par les personnes du même sexe. De mémoire, il me semble qu’on n’en faisait pas grand cas.

J’ai gradué, et je suis devenu Sherbrookois pour une quinzaine d’années. Je suis revenu à Québec en 1998.

Québec avait bien changé. Sous plusieurs aspects, elle était sortie de son garde-robe. Devenue une grande ville, la diversité sexuelle n’y était plus anecdotique. J’imagine que ce n’est pas pour rien qu’en 2004, GLBT Québec / Lutte à l’homophobie est fondée. Le besoin de se regrouper pour mieux faire valoir ses droits et sortir de son isolement justifie pleinement l’existence d’une association de personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles et transgenres.

Pour ma part, j’ai bien eu quelques employés(es) qui m’avaient avoué révélé leur orientation sexuelle, différente de celle que j’aurais pu supposer en les engageant dans les écoles que j’ai dirigées, je ne peux pas dire que j’avais autour de moi quelqu’un, vraiment susceptible de me sensibiliser sur les enjeux réels de vivre en s’acceptant tel qu’on est dans sa différence sexuelle.

Puis, un jour d’automne 2007, mon copain du secondaire (Michel Leblanc) m’annonce qu’il n’en peux plus de se taire et a l’intention de devenir Michelle Blanc. Lorsqu’elle l’annonce publiquement en 2008, je ne suis pas surpris, mais j’avoue avoir été très impressionné par sa démarche.

En fin de semaine, à Québec, c’est la Fête Arc-en-ciel. Michelle en est la co-présidente, avec le maire de Québec, Régis Labeaume (lire le communiqué).

Je suis très fier de ma ville et du chemin parcouru en terme de qualité de vie pour ceux et celles qui incarnent cette diversité sexuelle avec laquelle on a tous appris à vivre, avec le temps.

Si Québec – la ville – est devenue Arc-en-ciel, c’est beaucoup parce que l’approche de l’Alliance s’est avérée efficace. Douce présence, mais bien affirmée…

Comme la grande majorité des hétéros, je suis de ceux qui défendent la diversité et je fais partie de la communauté LGBT.

Je souhaite un bon retour à Michelle dans sa ville natale et promet d’aller la saluer chaleureusement, en fin de semaine.

Bonne Fête Arc-en-ciel à tous!

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