Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
On parle beaucoup à Québec de Gaston Verreault, élu en juin dernier à la tête d’une nouvelle association de retraités dont l’objectif est «d’exprimer leur mécontentement sur le projet de loi sur les régimes de retraite».
M. Verreault a oeuvré pendant 32 ans comme fonctionnaire à la Ville de Québec. Il a été président du syndicat des cols blancs de la Ville de Québec de 1990 à 2002 et également, président de la Fédération indépendante des syndicats affiliés (FISA), une organisation présente dans 80 municipalités de la province.
Gaston Verreault connaît le tabac, en ce qui concerne la prise de parole publique. Une brève recherche dans les archives des grands médias montre qu’il prenait régulièrement la parole au nom du Syndicat des fonctionnaires municipaux de la Ville de Québec quand il en était le président.
Intervenant au conseil municipal de lundi soir dernier, M. Verreault n’a pas du tout apprécié que le maire de Québec se serve de son exemple personnel dans les débats entourant la commission parlementaire sur les régimes de retraite. Un extrait bien précis des propos de M. Labeaume semble avoir soulevé l’ire du syndicaliste :
«Il n’a pas de misère à ce point-là, M. Verreault. Il a été employé longtemps à la Ville et a pris sa retraite à 55, 56 ans, est-ce que je me trompe?»
S’en est suivi un certain tumulte dans lequel Gaston Verreault a clairement exprimé que son histoire personnelle ne devait pas entrer en ligne de compte et qu’il était là pour défendre les intérêts des membres de l’association qu’il représente.
Aujourd’hui, on apprend par de nombreux médias (dont le Journal) que Gaston Verreault exige de la Commission d’accès à l’information (CAI) qu’elle fasse enquête. «J’ai trois preuves sérieuses que le maire a obtenu copie de mon dossier personnel à la Ville de Québec», affirme-t-il.
Régis Labeaume s’était défendu au lendemain de la séance du conseil municipal «d’avoir révélé quelques données confidentielles que ce soit sur M. Verreault, soulignant que la date du départ à la retraite d’un employé et son âge sont des données du domaine public».
Je suis très étonné que le représentant des retraités de la Ville de Québec personnalise lui-même le débat par cette plainte qui porte encore davantage l’attention sur lui, au lieu de contribuer à ramener le débat sur les membres de son association.
Combien de fois les responsables syndicaux invoquent dans leurs litiges avec le gouvernement le cas particulier d’un ministre ou d’un porte-parole gouvernemental, dans un dossier ou un autre. Rien qu’aujourd’hui, Marc Ranger (porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation, dans ce dossier) s’est servi de la prime dont a bénéficié Yves Bolduc du temps où il était député de l’opposition (et médecin) pour demander si à ce moment, «on avait respecté la capacité de payer des contribuables». C’est de bonne guerre, il me semble…
Le président de l’Association des retraités la Ville de Québec a le droit de ne pas aimer la personnalisation du débat quand le maire de Québec lui répond.
Mais avec sa plainte, il contribue à personnaliser davantage le débat, il me semble.
S’il s’avère que le maire de Québec utilise des renseignements qu’il n’a pas le droit d’utiliser, on pourra commenter sur d’autres bases, mais au moment où j’écris ces lignes, toute cette attention portée sur les deux hommes ne contribue en rien à faire avancer le débat.
M. Verreault est un syndicaliste de longue date qui préside une jeune association de retraités.
Les retraités se sont choisi un porte-parole qui a une historique bien précise sur le plan de la notoriété publique et ce qui est d’ordre public le concernant peut jaillir à tout instant dans les débats.
Cette querelle par médias interposés est en train de devenir une distraction inutile, dans un très important débat.
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