La francophonie doit agir

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

On apprend ce matin que Google et Netflix n’ont pas donné suite à l’ultimatum du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) :

«Si Netflix et Google ne remettent pas d’ici jeudi au CRTC les informations qu’il leur a demandées concernant leurs activités au Canada, le tribunal administratif menace de rayer leurs interventions des audiences intitulées «Parlons télé», visant à développer de nouvelles règles pour encadrer les changements dans l’industrie de la télévision.»

La consultation Parlons Télé prétend entreprendre «une conversation avec les Canadiens» sur différents changements qui pourraient modifier le cadre réglementaire canadien. Le refus de coopérer des deux grandes multinationales face à la demande du CRTC était prévisible

S’il faut s’adapter aux nouvelles technologies et mieux refléter les usages des citoyens en ce qui concerne la façon de consommer des productions télévisuelles, il faut également mettre des balises et le CRTC est préoccupé – à raison – par le tsunami économique et culturel créé par l’arrivée dans le marché canadien des gros joueurs que sont Netflix et YouTube (propriété de Google).

Ajoutons Amazon et on comprendra que c’est toute la culture et l’économie qui est secouée par la pénétration incroyable de ces entreprises américaines dans la vie des Québécois et des Canadiens.

Quand on pense que l’arrivée de Netflix en France n’a pas apporté plus de contenus en français pour le Québec, on se met à penser, entre autres, que l’intervention de toute la francophonie (et des pays d’Afrique en particulier) sera nécessaire pour que les géants bougent à la mesure des ambitions des francophones ou que d’autres alternatives de même calibre, émergent.

La gouvernance du numérique passe évidemment par des politiques mieux adaptées au grand nombre d’intermédiaires qui sont en train de tomber entre les producteurs de contenus et ceux qui souhaitent les consulter. Si François Cardinal écrivait cette semaine que «la résistance est inutile» face aux «bad boy des start-ups californiennes», il faut quand même convenir que nous avons le devoir de ne pas laisser tout le champ ouvert, sans protéger certaine valeurs.

Pour les Québécois, l’urgence d’agir dans ces dossiers passe par la mobilisation et l’alphabétisation numérique. La francophonie et tous les organismes qui les fédèrent deviennent dans ce contexte un levier incontournable.

Je rencontrais hier les organisateurs du premier festival africain du numérique et ce sujet est rapidement venu sur la table. Le comportement des Africains (215 millions de locuteurs francophones dans le monde, 600 millions dans 30 ans, dont 85 % seront sur le continent africain – source) et une meilleure cohésion de toute la francophonie pourrait s’avérer déterminante dans le développement de marchés des grandes plateformes de diffusion de contenus.

De toute façon, n’est-ce pas ce que le Premier ministre affirmait lors du récent Forum des idées pour le Québec : «Cette question de la francophonie économique et numérique, elle est importante !» (source).

À nous francophones de partout d’agir ensemble…

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