Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Par un partage philanthropique unique et sans précédent au Canada, la Ville de Québec poursuit ses efforts de densification et la Soupe Populaire de la Maison Mère-Mallet s’offre une pérennité.
Les Sœurs de la Charité de Québec comptent près de 375 religieuses dont l’âge moyen des sœurs est de plus de 80 ans. Fondée en 1849, «les Sœurs grises» se sont rapidement occupées des pauvres et des malades de Québec, en plus de fonder des établissements d’enseignement.
Ces dernières années, elles organisent leur futur et surtout, celui de leurs oeuvres. Ce n’est pas simple…
Après avoir tourné une page importante de leur histoire en quittant leur sanctuaire du Vieux-Québec, elles ont annoncé hier un partenariat qui sort de l’ordinaire.
«La concrétisation de ce projet visionnaire passera par le développement des terrains ayant une superficie d’environ 22 000 000 pieds carrés situés dans l’arrondissement de Beauport et appartenant présentement aux Sœurs de la Charité de Québec. Ces terrains ont été achetés par les Sœurs de la Charité de Québec entre 1894 et 1955 et ont servi, pendant des années, à la culture pour subvenir aux besoins alimentaires des patients de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (autrefois connu sous le nom de Hôpital Robert-Giffard) et pour mettre en œuvre certains programmes de travail occupationnel».
Le Groupe Dallaire inc sera au centre de la création d’une nouvelle ville dans la ville. «Il n’y aura pas juste du condo. Il y aura des maisons de ville, des maisons pour premiers acheteurs, des immeubles à logements et du logement social, a résumé M. Dallaire. C’est une ville !» (source) À terme dans quinze ans, de quinze à vingt mille personnes devraient habiter les 6 500 unités résidentielles.
Le projet devrait générer 150 milions $ de profits qui seront distribués entre les deux fondations (celle des religieuses et celle de la famille Dallaire) qui devraient alors profiter des moyens de leurs ambitions…
«L’ensemble du site sera développé dans un projet de partage philanthropique, à travers une structure que Revenu Canada a approuvée, qui est dédiée au versement des profits dans les deux fondations», a déclaré M. Dallaire.
On se doutait bien à Québec que les religieuses (et leurs terres) étaient sollicitées. Depuis que la Ferme SMA a été fermée voilà quelques années (fromagerie, serres. etc.), il y a eu beaucoup de spéculations sur ce qui adviendrait de ces grandes bandes de terres agricoles en milieu urbain. Ce ne sont pas ces terres dont on parle pour le projet d’habitation, mais le défi de générer une valeur ajoutée sur la plan social dans la conversion de ces espaces restait entier.
Pour la supérieure générale, soeur Carmelle Landry, une seule chose importait : «que les pauvres continuent à être nourris lorsque nous serons parties». Elle ne tarit pas d’éloges à l’égard de la générosité de l’homme qui a «surpassé toutes les attentes». (source)
Je demeure impressionné par les religieuses dans leur capacité de respecter le charisme de leur fondatrice à chaque fois qu’elle pose un geste de transfert de responsabilité ou de propriété. Cette fois ne fait pas exception.
Longue vie aux oeuvres de Mère Marcelle Mallet.
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