Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Hier et aujourd’hui se tenait à Québec le 8e Forum de l’industrie de la santé de Québec et la Journée scientifique de l’Alliance santé Québec dans le cadre de la Semaine de l’innovation en santé 2014. La grande région de Québec est sérieuse dans sa volonté de rassembler, de mobiliser, de faciliter et de mettre en valeur la recherche et l’innovation en santé sur son territoire.
Pour y parvenir, elle a mis sur pied un projet de recherche fédérateur en santé durable sous l’égide d’un réseau de recherche innovant et elle a dévoilé les résultats d’un sondage CROP pour mesurer la perception générale des Québécois à l’égard des technologies de l’information dans le domaine de la santé.
Il suffit d’entendre le Directeur de la science et de l’innovation pour comprendre l’ampleur de ce virage pour briser les silos et placer le patient au coeur de la réflexion…
La vision est claire : pour développer la région, il faut mobiliser les scientifiques et les chercheurs pour les inciter à travailler ensemble pour le maintien de la santé des individus de manière à engendrer un effet de levier sur le développement économique.
Le programme des deux journées (1, 2) était chargé, mais permettait d’anticiper le virage de l’innovation à l’intégration, à travers la perspective du patient.
Prenons simplement pour acquis que l’informatisation de la santé a engendré de multiples ratés à travers le monde. Le ministre Gaétan Barrette a d’ailleurs sévèrement critiqué le Dossier Santé Québec (DSQ) se disant «découragé» par l’informatique.
Pourtant, les Québécois sont très intéressés à alimenter eux-mêmes leur dossier de santé électronique personnel. Les secteurs d’intérêts sont multiples…
Hier, il fallait entendre le Docteur François Loubert (DSP du CSSS Lucille-Teasdale) raconter jusqu’à quel point l’utilisation d’un dossier médical électronique (DME) pouvait améliorer la qualité des soins avant, pendant et après la consultation professionnelle d’un médecin. Même pour la prise de rendez-vous, on semble éprouver de la difficulté à livrer une solution acceptable.
Pourtant, le temps d’une rencontre pourrait tellement être optimisé si on prenait le soin avant la consultation de recueillir les données appropriées et si on permettait une relecture après la rencontre de ce que le professionnel de la santé a mentionné à la personne, une fois les émotions passées… La prolifération des téléphones multifonctions et des applications qui permettent de saisir des données offre des perspectives incroyables. Et que dire de l’émergence des vêtements dits «intelligents» qui, grâce à des capteurs intégrés aux fibres textiles, pourront «alerter des services de secours en temps réel, d’ici quelques années» ?
C’est ici que l’Internet des objets prend tout son sens…
Les Québécois sont unanimes à dire que l’accès et l’utilisation d’un DME ne remplace pas la visite chez un médecin, mais il pourrait, s’il est bien utilisé, suggérer une multitude de choses à faire (volet préventif) en fonction de l’âge.
Il faudra surveiller de très près comment l’évolution des connaissances et des usages permettront de relever «les défis majeurs, liés notamment à la collecte de données, à la confidentialité et à l’acceptabilité», qui se dressent devant nous.
Les technologies sont là, les gens sont motivés à les utiliser et la grande région de Québec s’est dotée d’une offre exceptionnelle en matière de recherche et d’innovation dans le domaine de la santé.
Longue vie à l’Alliance santé Québec.
Tags: "La vie la vie en société"