Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
On a souvent l’impression ces jours-ci que le sport national des politiciens est de nous annoncer des augmentations de taxes sans passer pour des couillons. Certains sont plus habiles que d’autres à ce petit jeu…
Quand le maire Marc Demers fait porter une partie de l’augmentation des taxes à Ville de Laval sur le dos du ministre Pierre Moreau et du pacte fiscal entre le gouvernement du Québec et les villes, il ne joue plus les règles du jeu. Entre politiciens, on se couvrent un peu mieux, habituellement.
Les sorties récentes du ministre Moreau et des maires de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) font bien peu de cas du fait qu’en bout de piste, ceux qui devraient être outrés sont ceux chez qui on vient piger dans les poches.
On nous avait fait le coup l’an dernier avec les hausses de taxes scolaires pelletées dans la cour des citoyens par les commissions scolaires, mais télécommandées, dans les faits, par la ministre de l’éducation.
On a passé l’automne à se faire annoncer des augmentations de taxes (ou de tarifs) de façon plus ou moins claire, sans que le politicien à l’origine de la décision n’assume véritablement son geste.
Hausse des tarifs d’électricité, des taxes scolaires, des tarifs de garde, des taxes d’assurance auto, des droits d’immatriculation… on en compte pour 1,4 milliard de dollars et le gouvernement continue de prétendre qu’il fait l’effort de redresser les finances publiques sans piger dans nos poches.
On nous a parlé d’acceptabilité sociale et de dialogue, mais on assiste à des guerres de clocher entre les politiciens qui s’insultent à qui mieux mieux sur qui a moins taxé que l’autre.
Est-ce qu’on se soucie de savoir que de toute manière, ce sera dans la même poche qu’on viendra fouiller ?
Ils ont beau dire ceux qui gouvernent… ils apparaissent tous, de plus en plus, comme des pelleteux de taxes.
Comme dans le cas des taxes scolaires, on nous annoncera un remboursement.
Il sera renvoyé aux calendes grecques, il n’y a pas lieu d’en douter.
Je lis Denis Lessard (1, 2), je regarde du côté du ministère des Transports, du bordel informatique ou des pratiques de gestion chez Hydro-Québec… et je me dis qu’on a du culot de venir me taxer quand on n’est même pas capable de faire le ménage dans sa propre cour.
Tant que le pelletage habituel sera socialement accepté, il continuera.
Je peux composer avec et même apprécier les pelleteux de nuage, mais je suis en train de devenir allergique aux pelleteux de taxes.
Qui nous en délivrera ?
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[…] me suis opposé à ce que ça se fasse par le biais des hausses de taxes, il faut à ce moment accepter le principe […]