Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
J’ai passé la journée à écrire sur Jean Béliveau sans rien publier. Des textes écrits trop vite, pas assez représentatif de ma tristesse.
Celui-ci que j’accepte d’assumer n’est pas nécessairement à la hauteur de mes ambitions, mais au moins, il va direct au but : avec le départ de Monsieur Béliveau, c’est une des dernière traces de mon grand-père qui disparaît. C’est le signe que c’est moi maintenant qui est vieux…
Il faut dire que j’ai vécu mon enfance dans une maison que mon grand-père habitait. Je n’avais qu’à descendre quelques marches et je pouvais retrouver l’homme qui a meublé les onze premières années de ma vie. Malade, obligé de rester à la maison, il avait tout son temps pour moi. Et il aimait le hockey…
Le samedi soir, on écoutait le hockey… et surtout, Jean Béliveau, le capitaine des Canadiens de Montréal.
Le numéro 4 se retire du hockey au printemps 1971. Mon grand-papa meurt en juillet 1972.
Que dire de plus. Mon grand-père Henri-Paul vouait une admiration sans borne à celui qui avait, semble-t-il, préféré Québec à Montréal, pendant quatre bonnes années. Bien avant ma naissance, dans les années cinquante, Jean Béliveau avait refusé l’offre des Canadiens de Montréal et avait choisi de jouer avec les As de Québec. Je me souviens que seulement pour cette raison, il était devenu très important pour mon grand-père. Même s’il a fini par aboutir à Montréal, il avait gardé le respect de celui qui était à mes yeux plus grand que nature.
C’est ce qui m’a le plus frappé de la journée d’aujourd’hui : le nombre de personnes qui ont mentionné que le décès de Jean Béliveau leur a rappelé ces soirées à regarder le hockey du samedi avec leur père. Moi, c’était avec mon grand-père…
Je me souviens que Jean Béliveau était grand, fort et comptait beaucoup de buts. À proprement parler, le seul souvenir que j’ai de lui sur la glace est celui de son 500e but compté à sa dernière saison, dans une soirée où il en avait compté trois. Ce qu’on était fier, mon grand-père et moi.
Depuis ce temps, chaque fois que j’ai vu Jean Béliveau à la télé, dans son rôle d’ambassadeur du Canadien ou pas, c’est à mon grand-père que je pensais.
Droit, franc, attentionné et très aimé de tous, je ne pouvais m’empêcher de penser à mon grand-père. L’annonce de sa mort a fait remonter beaucoup de souvenirs dans ma mémoire de petit garçon de Québec, aujourd’hui…
Parmi tout ce que j’ai vu et lu, cette vidéo mise en ligne par le Canadien représente le parfait hommage.
Des funérailles nationales le mercredi 10 décembre à 14 h seront célébrées à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, sur le boulevard René-Lévesque ouest, à Montréal.
L’organisation du Canadien de Montréal a prévu pour les citoyens qu’ils pourront rendre hommage à Jean Béliveau le dimanche 7 décembre et le lundi 8 décembre, entre 10 h et 18 h, alors que sa dépouille sera exposée en chapelle ardente.
Avec le départ de Jean Béliveau, je prends conscience du très grand bonheur qui a habité mon enfance à être témoin, bien entouré, de ses nombreux exploits.
Tags: "...à d'où je viens" "Actualités sportives"