Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».
Avant un brunch populaire à l’Aquarium de Québec qui pouvait accueillir 200 personnes, les citoyens qui désiraient appuyer les démarches de la Ville de Québec afin de mettre de la pression sur le Canadien national (CN) pour que le pont de Québec soit repeint se sont regroupés pour une photo de famille…
Crédits photo : Ville de Québec
Je me suis joint au groupe puisque je partage l’opinion que le CN doit prendre ses responsabilités. J’ai écrit trois billets sur ce sujet depuis la première sortie du maire Labeaume qui avait choisi en compagnie du maire de Lévis de faire appel au sens civique de Bill Gates, via une lettre qui a fait grand bruit ! (1, 2, 3).
Je ne savais pas à ce moment que les trois ordres de gouvernement s’étaient entendus pour trouver 100 M$ pour la peinture du pont de Québec, conditionnellement à un investissement semblable du Canadien national.
J’avoue que cela a refroidi mes ardeurs, sur le coup de l’annonce.
Avec des bénéfices de 853 millions de dollars à son troisième trimestre (en hausse de 21%), après avoir déclaré des profits autour de 2,6 milliards de dollars en 2012 et 2013, je me disais que l’entreprise n’avait pas vraiment besoin d’aide publique pour assumer ce que je considérais être sa responsabilité.
Mais c’était sans tenir compte du récent jugement de la Cour supérieure qui donne raison au CN en ne l’obligeant pas à terminer les travaux de peinture du pont, interrompus en 2005. Le gouvernement fédéral qui ne voulait plus de la propriété du pont de Québec en 1993 l’a donné au CN et une entente a été conclue entre le CN, Québec et Ottawa en 1997.
Si j’ai bien compris les clauses de cette entente, après les 60 millions qui devaient être consacrés à la réparation et à la peinture du pont, le CN n’avait pas plus d’obligation, ce que le jugement confirme. Ottawa a traîné le CN devant les tribunaux pour le forcer à terminer les travaux, mais il se retrouve maintenant bredouille.
Pas étonnant que le gouvernement fédéral saisisse l’occasion fournie par les maires de Québec et de Lévis (ajoutons une résolution unanime au même moment venant de l’Assemblée nationale à Québec pour que le CN de prendre ses responsabilités) pour jeter les bases de la nouvelle proposition dont 75 des 100 millions $ viennent d’Ottawa.
Continuer de recourir aux tribunaux dans le dossier du pont de Québec enrichit les avocats et risque de ne conduire nulle part.
Envisager que la facture soit partagée entre le CN et les gouvernements fait davantage de sens, les responsabilités étant elle aussi, partagées.
Les gouvernements récupèrent toujours une partie de leur investissement (en impôts et taxes) dans ce genre de situation où c’est la main-d’oeuvre qui reçoit le plus gros des sommes.
L’événement de ce matin m’a aidé à surmonter mon hésitation du moment de l’annonce des 100 M$. Je me dis maintenant que l’injection de fonds est nécessaire pour faire bouger le CN et les prochaines étapes seront cruciales.
Faire directement pression auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui est actionnaire à hauteur de 1,4 milliard dans le CN tout autant qu’interpeller les autres actionnaires du Canadien national est une bonne idée.
Nous devons continuer à appuyer nos décideurs d’autant que l’alternative serait de devoir entièrement assumer le coût des travaux. Ce ne serait vraiment pas juste.
Je suis très heureux de m’être joint au groupe de ce matin…
Merci au journaliste Taïeb Moalla pour la prise de cette photo…
Finalement, le fil #PaintYourBridgeBill pourrait encore s’avérer très utile…
Tags: "La vie la vie en société"
