Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Philippe Couillard a beau nous avoir prévenus que le contexte du Forum économique de Davos avait changé et qu’il n’aurait pas fallu s’attendre «à de grandes annonces»… reste qu’on se demande quand même quelles sont les retombées réelles de ces dix jours de mission en Europe ?
J’ai bien lu les sept communiqués émis par le bureau du premier ministre (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) et la récolte est bien mince, autant sur le plan des emplois créés que des retombées économiques chiffrées.
Mince dans le sens de rien de bien concret.
On dit au Parti québécois que la dernière mission « semblable » de Pauline Marois avait généré des investissements «de plus de 450 millions, créant plus de 600 emplois» (source).
Le dernier de ces textes où on donne les détails de la participation aux dix d’ateliers du Forum et à la trentaine de rencontres d’affaires et politiques évoque le moment passé avec le prix Nobel de la paix (2006) et président du Yunus Center, Muhammad Yunus. L’économiste ayant fondé la première institution de microcrédit nous donne peut-être l’explication de ces maigres résultats à court terme, par le biais de cette citation qui fait partie des 27 extraits les plus inspirants de l’édition 2015 du Forum de Davos : « Young people should think in a different way – they should be job-givers, not job seekers » (lien direct).
Les jeunes d’aujourd’hui doivent penser à devenir des donneurs d’ouvrages plutôt que des chercheurs d’emplois !
Je ne suis pas contre… mais bon.
Même s’il demeure un fait que l’instabilité mondiale inquiète beaucoup, les décideurs politiques et économiques semblent être tous revenus de Davos avec le moral dans les talons. Les débats entourant les façons de réduire un tant soit peu les iniquités entre les plus pauvres et les plus riches de nos sociétés n’ont pas permis l’émergence de solutions très originales.
Dans un panel du 24 janvier, une professeur de l’Université de Californie (Laura Tyson) était en mesure de reconnaître les efforts faits, mais observe bien peu de résultats. « Ça m’inquiète beaucoup », disait-elle (source). Dans le contexte où les autres intervenants n’ont pas fait preuve de beaucoup plus d’optimisme, il faut comprendre que nos leaders ne reviennent pas de ce rassemblement avec plus de mesures concrètes et d’enthousiasme.
Notre premier ministre n’est pas différent des autres…
J’ai pu dénicher un texte sur le futur de l’éducation à distance et je n’y ai trouvé que des généralités. Rien pour écrire aux recteurs de nos universités au Québec…
Parmi les autres thèmes au programme, les changements climatiques, l’impact des crises géopolitiques mondiales sur la sécurité des populations et la lutte contre le terrorisme. On a déjà vu des sommets économiques plus olés olés…
Le premier ministre Harper n’a pas choisi d’y participer, cette année.
Je sais que c’est profondément injuste, mais je ne peux faire autrement que d’avoir en tête la toune populaire de la famille Soucy créée en 1958 : C’est en R’venant de Rigaud.
Et si la mission de cette année de Philippe Couillard et de Jacques Daoust était à oublier…
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