Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Au lieu de regarder le hockey comme plusieurs millions de Québécois hier soir, je suis allé à la rencontre de Louis-Jean Cormier et de sa bande qui présentaient à Sainte-Marie de Beauce son nouveau spectacle dans le cadre de la tournée de l’album Les grandes artères.
Cormier en était à sa première visite à Sainte-Marie. Ne tarissant pas d’éloges pour l’excellente sonorité de la salle Méchatigan, Louis-Jean Cormier a fait le bonheur des quelque 450 spectateurs (la salle n’était pas pleine) qui ont pu apprécier un spectacle en rodage, parsemé de belles envolées musicales et lyriques, mais décousu à souhait en terme de rythme.
Les treize pièces du dernier album ont été présentées sous le thème «de l’austérité» (monologue en début de prestation faisant référence à la vingtaine de collaborateurs sur son disque et aux cinq seuls musiciens sur scène). Pas certain du millage que va pouvoir faire celui dont on sent toujours l’appartenance au groupe Karkwa avec ce thème plus ou moins bien exploité.
Un des segments les plus surprenants de la première partie (il y a eu un entracte, le match Canadiens-Ottawa y était peut-être pour quelque chose) a permis d’offrir de nouveaux arrangements pour trois pièces de l’album Treizième étage. De bien belles reprises de Bull’s eye, Le coeur en téflon et Tout le monde en même temps qui ont mis en valeur les talents en percussions des musiciens.
Fidèles collaborateurs de Louis-Jean Cormier, les Simon Pedneault, Adèle Trottier-Rivard, Guillaume Chartrain et Marc-André Larocque étaient sur place. Ajoutons que Nicolas Beaudoin a donné dans la batterie pour les trois belles orchestrations de la fin de la première partie.
La salle était composée de gens d’un peu partout autour de Québec (La Pascale Picard était aussi présente) venus entendre «live» le nouvel album de Cormier dont les critiques sont variées (1, 2, 3, 4). Étant de ceux qui aiment beaucoup Les Grandes Artères, je suis sorti un peu déçu de l’interprétation qui a été offerte.
Il y a eu de bons moment dès le départ avec Les hélicoptères. La fanfare interprétée en début de seconde partie m’a aussi beaucoup plu par son énergie, la chorale de Faire semblant était particulièrement réussie et Deux saisons trois quarts qui faisait partie des choix de «rappel» était à la hauteur du «gars de Sept-Îles»: intense et attachant !
J’avais probablement mis la barre un peu haute.
Certains moments du spectacle étaient désarmants, dont la prestation en duo de voix de Louis-Jean et d’Adèle. Les fous rires et le cabotinage ayant pris le dessus sur les chansons, j’ai perdu le goût de savourer Jouer des tours, une des belles plages de l’album.
Le fait que Louis-Jean Cormier se soit trompé dans ses paroles à quelques reprises ne m’a pas dérangé, ce sont des choses qui arrivent en début de tournée. Mais à plusieurs moments du spectacle (d’ailleurs, pourquoi autant insister sur la visite à Saint-Georges ?), cette impression de ne pas prendre son public au sérieux a fini par m’agacer…
Reste que la soirée valait la peine de manquer la deuxième partie des éliminatoires.
Louis-Jean Cormier et son band ont entre les mains un album qui possède un très fort potentiel pour la scène et sûrement que les prochains concerts le démontreront. On sera vite fixé d’ailleurs (ce soir, pour les gens de Thetford) parce que plusieurs dates sont au programme dans les prochaines semaines, dont la prestation attendue aux Francopholies de Montréal.
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