Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Le déclenchement officiel aujourd’hui de deux élections partielles dans les comtés de Chauveau et de Jean-Talon coïncide avec des résultats électoraux surprenants en Alberta. La province de l’Ouest canadien et les deux comtés de la région de Québec ont en commun d’avoir été des châteaux forts électoraux pour un parti politique précis. On peut justement se demander si l’arrivée au pouvoir de la néo-démocrate Rachel Notley dans le fief conservateur qui a été au pouvoir pendant 44 ans marque la fin de ce genre de situation…
Comme plusieurs Québécois, j’ai suivi avec intérêt le dépouillement électoral d’hier soir en Alberta. Personne n’aurait pu prévoir un tel intérêt pour la politique provinciale albertaine, tellement il ne se passe rien d’étonnant habituellement, dans cette province réputée pour toujours élire le même genre de politiciens.
À un moment de la soirée, la dégringolade du Parti progressiste-conservateur était telle que je me suis demandé à combien de sièges un parti était reconnu par le parlement en Alberta (la réponse est quatre). La deuxième opposition pour une formation qui avait fait élire 70 députés (sur 87 sièges disponibles) et qui n’en a plus qu’une dizaine, ce n’est même pas un prix de consolation.
Le tremblement de terre politique qui apporte avec lui l’espoir d’un conseil des ministres paritaire hommes/femmes en Alberta, tellement il y a eu de représentantes féminines élues hier soir au NPD, est incroyable. Ce matin, l’Alberta est plus à gauche que le Québec… qui aurait pu prévoir un tel revirement ?
Pour les machines électorales du Québec qui s’activeront dans les prochaines heures avec l’appel aux urnes pour le 8 juin, c’est l’occasion de se demander si elles ont le luxe de prendre les électeurs pour acquis ?
Sans doute que les deux candidats du Parti Québécois joueront la carte du «plus rien n’est impossible».
Pour la Coalition Avenir Québec dans Chauveau et pour le Parti Libéral dans Jean-Talon, il faudra mériter le résultat qu’ils souhaitent dans un contexte où dans une partielle encore plus que dans un scrutin général, l’humeur des électeurs peut varier fortement.
La chef du NPD-Alberta Rachel Notley a su gagner le coeur de gens qui ont bien rigolé quand au lancement de la campagne, elle avait affirmé vouloir devenir première ministre.
On devra apprendre dans les prochains jours à respecter tous ceux qui seront candidats dans un des deux comtés de la région de Québec.
Les châteaux forts politiques n’existent peut-être plus.
À ceux qui veulent y croire de s’engager dans cette campagne avec l’attitude de celui à qui rien n’est dû !
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