Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Dans une période où l’opinion domine dans tous les médias, il arrive souvent qu’on oublie l’importance des faits, des données ou des connaissances qui devraient être à la base de toute opinion éclairée. Des exemples récents nous rappellent que la recherche de données probantes améliorent substantiellement la compréhension du monde qui nous entoure.
Comme plusieurs d’entre-vous, mon attention a été attirée par cet article du Journal Métro paru en début de semaine qui compare le prix de plus de 1000 produits vendus tant à la Société des alcools du Québec (SAQ) qu’à la Liquor Commission Board of Ontario (LCBO). Un comparateur de prix a même été rendu disponible pour permettre d’y voir plus clair quand vient le temps de vérifier s’il devient payant de voyager pour acheter.
Le journalisme de données est au coeur de la capacité à produire ce genre d’article. La démarche du journaliste Naël Shiab qui a développé le sujet pour le journal qui l’emploie est fascinante. La question de base semble avoir été posée par Éric Duhaime qui invitait ses auditeurs à faire quelques centaines de kilomètres pour aller acheter du vin en Ontario.
Il semble donc que Éric Duhaime ait raison de dire que les prix de la SAQ sont plus chers, mais jusqu’à quel point ?
Mathieu Turbide qui tient un excellent blogue sur le vin a aussi documenté le sujet. Même s’il ne recommande pas de «partir de Québec en voiture pour aller vous acheter des caisses de vin à Hawkesbury», il est d’avis que «les vins que vous achetez la plupart du temps sont généralement 15 % plus chers à la SAQ».
#DataVisualization
Je surveille de près le travail d’une entreprise qui a pignon sur rue à Québec et qui se spécialise dans la visualisation de données : 04h11. L’image qui est en haut de ce billet représente un tableau de bord que l’entreprise a mis en ligne à la fin du mois de mai. S’appuyant sur les publications de l’Institut de la Statistique du Québec, l’équipe de 04h11 souhaite présenter six grands indicateurs macro-économiques à partir des données qui sont renouvelées à chaque mois.
En consultant EconomiQ, on peut ainsi suivre «l’évolution de la situation économique québécoise grâce aux grands indicateurs macro-économiques».
La même entreprise avait fait la manchette en janvier avec un autre site qui présente la situation dans les salles d’urgence des hôpitaux de la région de Québec : urgencequebec.ca.
Plus les gouvernements et les institutions publiques vont publier des données pertinentes en format ouvert, plus un nouvel écosystème économique apparaîtra. C’est le phénomène des données ouvertes en pleine action…
Le mouvement participe à l’expansion de l’entrepreneuriat public et peut aussi servir pour lutter contre la corruption.
Le monde des données est actuellement sous exploité. Les organisations qui les possèdent n’agissent pas assez pour les partager, préférant souvent leur faire subir un traitement éditorial qui va dans le sens leurs priorités.
Cette mine d’or peut être valorisée si tout le monde n’essaient pas de tout faire en vase-clos.
En attendant, bravo à tous ceux qui innovent et qui nous poussent à chercher du sens dans ce chaordre que devient souvent la société du savoir…
Déclaration d’intérêts : Le lecteur prendra note qu’à titre de consultant, j’ai déjà eu recours aux services de l’entreprises 04h11. Le présent billet n’a évidemment aucun lien avec «mes affaires» professionnelles, mais je tenais quand même à ce que ce fait soit connu des lecteurs.
Tags: "La vie la vie en société" "Pédagogie et nouvelles technologies"