Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».
Il y a parfois des décisions bizarres qui apparaissent sur le radar des observateurs en éducation et à ce moment, on se dit qu’il doit y avoir quelque chose qui nous échappe. Je fais appel dans ce court billet à votre sens de l’observation…
En mai 2015, on apprenait que le gouvernement coupait de moitié le financement des activités spéciales organisées dans les services de garde des écoles publiques pendant les vingt journées pédagogiques de l’année scolaire 2015-2016. C’est inscrit dans les règles budgétaires 2015-2016 (Page 74 du document). Ça fait en sorte qu’au lieu des 16,39 $ octroyés l’année dernière, les commissions scolaires vont recevoir 7,93 $ cette année, «par jour par enfant inscrit et présent». Ça représente un coupe de 51,6% (source).
À l’époque (toujours en mai 2015), La Presse+ avait rapporté «qu’on ne demanderait pas plus d’argent aux parents». La déclaration du ministre de l’Éducation était claire… mais en même temps, on savait que le ministère subventionne, mais ce sont les commissions scolaires qui organisent ces journées. «Des gouvernements autonomes», comme se plaisait à répéter Marie Malavoy, du temps où elle était à la tête de même ministère.
Toujours est-il que ce matin, Tommy Chouinard écrit que «les parents paieront plus cher pour faire garder leur enfant à l’école lors des journées pédagogiques en raison des compressions budgétaires.»
Je me disais aussi que certains s’essayeraient à faire l’inverse de ce que le ministre avait annoncé.
Le ministère n’a pas tardé à réagir, comme l’indique Le Journal, mais pas dans le sens de faire respecter son annonce… «Les parents pourront finalement bénéficier d’un crédit d’impôt pour atténuer l’impact des hausses des frais de garderie pendant les journées pédagogiques». Certaines commissions scolaires laissaient entendre qu’elles «doubleraient les frais de garderie pour les journées pédagogiques».
«L’administration Couillard s’est engagée à donner un crédit d’impôt sur les sommes supplémentaires réclamées. Cela signifie que les parents devront tout de même payer les 8$ de base, comme les années antérieures, mais pourront bénéficier d’une aide pour le restant».
C’est moi où c’est comme le chien qui court après sa queue?
On fait des coupures qui résultent en des frais qui deviennent couverts par des crédits d’impôt remboursables, c’est-à-dire, qu’on paie de l’impôt ou pas.
Je ne peux voir autre chose que de l’improvisation dans cette annonce de crédits d’impôt soudain.
Que fait-on avec les commissions scolaires qui gèrent mieux leur budget et qui n’augmenteront pas leurs tarifs?
Pourquoi ne pas continuer d’interpeler les commissions scolaires plutôt que de « sortir » ces crédits d’impôt la même journée où on « spinne » le message de l’Association des services de garde en milieu scolaire du Québec?
S’il y a une explication logique à ce qui paraît être « une p’tite bourrée de tournage en rond », je veux bien la lire…
On aurait démissionné dans sa capacité à influer sur la mauvaise gestion de certaines commissions scolaires qu’on n’agirait pas autrement.
Tags: "Administration scolaire" "La vie la vie en société"